■Le Goéland, à p ie d s ja u n e s
Le G o é la n d d ’A u d o u in
Le G o é la n d à p ie d s b le u s
Le G o é la n d ic h th y a è te
La M o u e tte tr id a c ty le
La M o u e tte s é n a t e u r
La M o u e tte Sabine
La M o u e tte à c a p u c h o n
p lom b é
La M o u e tte p y gm é e
La M o u e tte m e la n o c é p h a le
La M o u e tte r ie u s e
L . fuscus L.
L. Audouini Payr.
L. canus L. -
L. ichthyaetus L. (très rare).
Bissa tridactyla L. (rare).
Pagophila eburnea L. (très rare).
Xema Sabinei Leach. (rare).
X. atricillum L". (très rare).'
Xrminulum. Pall.
X. mélanocephalum Natt. (t. rare).
X. ridibundum L.
La Mouette rieuse est très abondante toute l’anriée sur le Léman
comme sur toutes les eaux continentales de l’Europe centrale. Le
'Goéland’ à pieds bleus est assez fréquent en hiver. Les Goélands à
manteau noir, à manteau bleu et à pieds noirs, la Mouette pygmée
sont de passage-assez fréquent, mais en petites troupes. La Mouette
tridactyle apparaît parfois eh grandes troupes, mais égarées, et chass
é e s par la tempête; N e c k e r en cite des venues en février 1806 et en
mars 1818.
Quant aux autres espèces qui sont rares ou très rares, j’en citerai
quelques-captures : Goéland d’Audouih, un exemplaire tué à Ouchy par
M. B o n jo u r (N e c k e r) . Goéland ichthyaète, un exemplaire tué à
-Genève en 1848 (F a tio e t S tu d e r ) . La Mouette sénateur, un individu
tué à Ouchy par M. B o n jo u r (N e c k e r) . La Mouette Sabine,
tuée sur le Léman en avril 1849 et décembre 1850 (F a tio e t S tu d e r )
Mouette à capuchon plombé, tuée sur le Léman en automne 1848 (ld.).
Mouette mélanocéphale, tuée sur le-Léman (Id.)..
La M o u e tte r i e u s e est, si nous faisons abstraction du Cygne qui
•est une espèce importée à l’état domestique, la seule espèce d’Oiseaux
qui se trouve constamment sur le Léman. La Mouette est indigène ;
•elle y est abondante : c’est par milliers d’individus qu’elle s’y rencontre,
en grands vols de centaines d’oiseaux, en groupes peu nombreux
ou en individu s isolés. , ' -
Peut-on dire que les Mouettes soient stationnaires sur notre lac ?
-Cela ne me semble pas probable. Cet oiseau est trop voyageur, trop
-entreprenant pour se cantonner définitivement'dans un district aussi
restreint. On voit les 'Mouettes sur toutes les eaux, lacs, marais, étangs^
fleuves et rivières du centre de l’Europe; elles y apparaissent, elles
disparaissent pour un temps; elles promènent çà et là leur humeur
vagabonde.
Pour que l’espèce fût stationnaire, il faudrait que les nichées indigènes
suffisent à la conservation du chiffre de la population. Quel est
à ce point de vue l’état de la question ? La Mouette rieuse niche dans-
nos climats tempérés. Elle établit sur une plage graviéreuse son nid
composé de quelques ramilles enchevêtrées (1). Mais elle choisit pour-
cela des localités désertes ou peu fréquentées par l’homme (2 ). Où y en.
a-t-il encore aujourd’hui de ces plages solitaires sur les bords du
Léman? La plaine du Rhône, le delta de la Drance, p e u t-ê tre les-
falaises de la Drance ? (3) . _ •
Autrefois quand le pays était moins habité, ou moins agité, il en était.
autrement. M. Charles F o r e l , de St-Prex, m’a raconté que dans son
enfance, disons vers 4830, les Mouettes nichaient régulièrement sur
le delta du Boiron, près Morges ; les garçons de St-Prex allaient dévaliser
leurs nids. M. Armand F o r e l a Confirmé le fait.
Que'les Mouettes puissent nicher ou qu’elles nichent parfois chez.
nous, cela 'est incontestable; Mais ces couvaisons indigènes sont-elles
assez abondantes pour satisfaire à la conservation de la très riche-
population que nous constatons su r notre lac? j’en doute; je crois-
plutôt, avec N e c k e r et B a illy , à leur insuffisance, et par conséquent
à la nécessité d’immigrations de l’étranger pour l’entretien de la population
du lac. J’admets donc que la Mouette est un oiseau indigène ;
mais vu son humeur vagabonde, je crois que le peuple des Mouettes--
du Léman sê renouvelle fréquemment par apport et départ d e s oiseaux
qui parcourent l’Europe centrale de la mer jusqu’aux Alpes.
Les Mouettes qui ont séjourné quelque temps sur notre lac savent
fort bien où elles doivent, en hiver, aller mendier le pain que leur prodiguent
leurs amis, sous les ponts de Genève, sur les quais de Vevey,.
fi) .J’ai vu un de ces nids dans un des bassins du Jardin des Plantes de Paris le
30 mai 1897.
P) Les îles des grands lacs et marais de la Pologne, de la Finlande et de la .
Suède sont leurs places favorites ; elles y ont de véritables Rockeries, si je puis,
leur appliquer le terme expressif des grandes plages à nichées des Oiseaux dans -
le Nord.
(8) M. Aloïs R e v i l l i o d m’a dit avoir vu devant la Drance de très jeunes-.
Mouettes, trop jeunes pour qu’il pût admettre qu’elles eussent immigré.