Dans le régime moderne, depuis la mise en jeu des barrages de Genève,
en conformité de la convention intercantonale du 17 décembre
1884, et suivant le règlement du 7 octobre 1892, les cas de force majeure
exceptés.:
Le maximum de hauteur du lac est ZL -f ! .70“ .
Le minimum normal ZL -j-1.10” .
Le minimum des années bisextiles (du 15 mars au'15avril')ZL+0.90m.
L’ouverture dés barrages doit être telle que le lac descende :
En janvier à la cote ZL + 1.50m.
En février _ ZL + 1.30” .
En mars — ZL —[— 1.20” .
En avril et mai — ZL + 1.10” . (')
Les mouvements de l’eâu, ses oscillations, ses vagues, ses dénivellations,
ses courants, n’offrent rien de spécial dans leur rythme ; leur
grandeur et leur période dépendent non seulement de l’étendue et de
la profondeur du bassin, mais encore dè l’intensité de l’action qui a
provoqué ces mouvements ; elles sont essentiellement variables. Les
seiches, au contraire, ont leur rythme déterminé uniquement par les.
dimensions du bassin dans lequel l’eau oscille; elles sont caractéristiques
pour chaque lac.
Dans le Léman, la période (2 t) des seiches est: (II. '149-152.)
Seiche longitudinale uninodalé 73-5 ” hl.
Seiche longitudinale binodale 35.5 —
Seiche transversale uninodalé (Morges-Evian) 10.0 —
Seiche transversale binodale 5.0 —
La plus grande hauteur connue des seiches mesurées à Genève (où
elles sont quatre fois plus hautes qu’à "Villeneuve) a dépassé 1.87” le
3 octobre 1841. (II. 136-142.)
La plus longue série connue de seiches est celle de Genève, 26 m ars
au 3 avril 1891 : 145 seiches uninodales de 73” in. D’après le taux de
l’amortissement, ces seiches auraient été réduites à zéro à la fin de la
9e journée, après 182 oscillations complètes. (II. 110-112.)
Les plus grandes vagues connues sur le Léman, 20 février 1879,
mesuraient 35” de longueur 4.7”” de période, 73” /se° de vitesse de
transmission; leur hauteur en plein lac devait être de 1.7” . (II. 237.)
(>) Règlement demanoeuvre des barrages établis à Genève. 7 octobre 1902.
La limite d’action des vagues sur le sol est à 9” au-dessous de la
nappe des eaux. (II. 266.)
La plus grande vitesse des courants mesurés sur le Léman est de
18” /min. (ip 285.) Les courants direcls et les courants de retour
des grands vents qui tordent, déchirent et charrient au loin les filets
des pêcheurs sont certainement de puissance beaucoup plus forte.
(II. 282.)
Au point de vue thermique, le Léman appartient à la classe des lacs,
tropicaux sub-tempérés (Forel). (II. 302.) La température des couches
profondes varie (variation cyclique) de 4.0° à 5.5°, (II. 344.) avec réchauffement
de 0.1 ° à 0.2 ° par an, quand l’hiver n ’est pas assez sévère
pour pousser son action de refroidissement jusque dans les plus grandes,
profondeurs. (II. 356.)
La température de surface dans la région pélagique varie (variation
annuelle) de 4.0° à 24° (TI. 321); la variation journalière est dans les .
beaux jours d’été de 2° ; exceptionnellement elle s’élève à 4° (II. 320) :
dans la région littorale, la température de surface varie de 0 .0° à 25°
> et plus. (11. 327-333.)
Dans les couches superposées, la variation journalière se fait sentir,
très atténuée, jusqu’à 1 0 ou 20” de profondeur, la variation annuelle
jusqu’à 12 0 “ , la variation cyclique jusqu’au plus profond du
lac. (II. 365.)
Le Léman n’a jamais été congelé dans les âges historiques. (II. 371.)
On constate cependant quelquefois, dans les temps de calme, à la fin
de l’hiver, des radeaux de glace lamellaire dans la région pélagique du
Petit-lac, qui se comporte alors comme un golfe. (II. 389.) On a vu la
même apparition dans les golfes du Haut-lac, de Clarens à Villeneuve,
en février 1891. (IL 395.)
La transparence des eaux du Léman s’exprime par les chiffrés suivants
:
La limite de visibilité est en moyenne de 10.2” . Elle varie d’une saison
à l’autre. Elle est en moyenne de 7.3” dans les mois d’été, de mai
à septembre, de 12.5” en hiver, d’octobre à avril. (II. 421.) Elle varie
d’une station à l’autre, les eaux étant d’autant plus claires que l’on
s ’éloigne plus des bouches du Rhône du Valais.