vu ni dans les eaux de Potsdam, ni auparavant sur les lacs des Masures
de la Prusse orientale, ni sur ceux du Hanovre, l’apparition de
cygnets blancs » ( ‘).
Je dois encore mentionner la plus grande fréquence du faux-albinisme
dans le sexe femelle, peut-être son absence chez les mâles.
Lorsqu’en mars 1899 je parlais devant la Société Vaudoise des Sciences
naturelles de mes observations sur les Cygnes faux-albinos, deux personnes,
M. F é l i x Cornu, à Vevey, et M. C. Mo n o d , à Morges, qui
surveillent avec intérêt les Oiseaux nichant devant leurs jardins, m’affirmèrent
que le caractère signalé par moi chez nos faux-albinos —
pattes rosâtres des adultes — serait un caractère^ sexuel; que les femelles
du Cygne olor auraient les pattes plus claires que les mâles.
Je Cherchai d’abord dans les auteurs si la nuance des pattes était
indiquée comme caractère sexuel, et j’arrivai à un résultat négatif
après avoir consulté : Temminck. Manuel d’ornithologie, II, 830, Paris
1820-40; Schlegel. De Vögel van Nederland, p. 77, Amsterdam
1878; Le Maout. Histoire naturelle des oiseaux, p. 396, Paris 1855;
Degland et Gerhe. Ornithologie européenne, II, 476, Paris 1861;
A. Fritsch. Naturgeschichte der Vögel Europas, p. 400, Prag 1870 ;
0. des'Murs. Les oiseaux d’eau, p. 189, p. 189, Paris 4886; Friederïch.
Naturgeschichte der deutschen Vögel, p. 626, Stuttgart 1891; A.-E.
Brehm, Les Oiseaux, p. 723, Paris.
Puis je m’appliquai à trouver une vérification en nature. Jè me ren dis
en avril 1899 à Zurich, où les Cygnes n’ont jamais, d’après le rapport
de mes amis zoologistes, présenté la variation faux-albinos; c’était
à l’époque des amours : sept paires de Cygnes avaient été séparées
dans sept enclos, pour y nicher à leur aise; ces quatorze Cygnes avaient
tous, mâles et femelles, les pattes du même noir foncé.
Donc la couleur gris-rosâtre de nos faux-albinos n’est pas un caractère
sexuel propre au sexe femelle du Cygne olor.
Il y a cependant quelque chose de vrai dans l’observation de
M. C o r n u et de M. Mo n o d . Depuis qu’elle m’a été communiquée,
toutes les fois que j’ai vu sur le Léman un Cygne adulte aux pattes
rosâtres, j ’ai constaté que c’était une femelle. En relevant mes notes
antérieures, j’ai reconnu que toujours les pattes gris-rosâtre étaient
fi) S. Möbius, 9 décembre 1899, in litt.