¿herbeux. Elle fraie de mai à juillet et fixe ses oeufs par du mucilage aux
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plantes aquatiques. En automne elle s’enfoncerait dans la vase et y
■passerait l’hiver ; ce faij; est admis par les pêcheurs du lac. La Tanche
atteint un poids de 1.6 à 2.2k» (J u ri. ne); 3ks (Lu nel);
L u n e l cite la capture de la belle variété, connue sous le nom de
T a n c h e - d o r é e , Tinca aurata Bloch.
Le G o u jo n , Gobio fluviatilis Cuv.,- habitant de la beine dans la
-saison chaude, descend sur les flancs du mont en hiver. 11 fraie .en
-avril sur les graviers de la grève immergée, en fixant ses oeufs p a r du
mucilage aux pierres.
Le Goujon est insectivore ; il se nourrit surtout de larves d’insectes
et de Vers oligochètes qu’il va trouvér dans la vase dans laquelle il
fouille. Sa chair est très délicate; il est d’un excellent manger, mais
n’apparaît guère sur le marché, car les pécheurs le gardent pour en
Taire les meilleures amorces pour leurs hameçons. Longueur maximale
17cm, poids 35ï»' (Y. F a tio ). Autrefois très fréquent, le Goujon a
presque disparu de nos eaux. (M o g eo n , pêcheur, 1878.)^
Le S p irlin . Spirlinus bipunctatus Bloch. Noms vulgaires d’après
J u r in e :P l a t e t à Genève, B a r o c h e à Goppet. Ce Poisson dont on
faisait autrefois une Ablette a été établi par F a tio comme type d’un
genre spécial, intermédiaire entre les genres Abramis eiAlburnus, en
raison surtout de sa dentition (*). Son corps, moins effilé que celui-
de l’Ablette, est plus large, plus court ; ses yeux sont plus grands ; il présente
une triple ligne de points noirs en dessus de la ligne latérale. Sa
plus grande longueur ne dépasse pas 1 2 à l4 cm avec poids moyen d e !5 ïr.
C’est plutôt un Poisson de rivière. Dans le lac on le trouve généralement
à l’embouchure des ruisseaux.
Le Spirlin fraie en mai dans les eaux courantes.
L ’A b le t te . Alburnns lucidus (Heckel).Noms vulgaires: S a r d in e ,
R o n d io n , B la n c h e t, B l a n c h a ill e , N a z e , B e z e u la ,M ir a n d e lle ,
G r ib o u ille . Cette jolie Sardine, comme on l’appelle à Genève, vit dans
la beine en été, en hiver à mi-Mont; elle fraie en mai e t juin sur les
■plantes littorales-; elle est insectivore, omnivore. Elle est utilisée par les
pêcheurs comme amorce pour leurs hameçons.
(') Fatio, loe. cit. [p. 26] XV, I, 389.
1 L’Ablette atteint un poids de 30 à 35?r, une longueur de 2 1 e™. Elle est
Tort abondante dans notre lac, le plus abondant des Poissons littoraux.
On recueillait autrefois les écailles de l’Ablette pour la fabrique des
fausses perles (Ju-rine). Je ne sache pas que cette industrie soit encore
actuellement représentée dans notre pays.
il est un fait intéressant de fascination, queje dois citer ici à propos
■des Ablettes. Lorsque nos pêcheurs cherchent des Poissons vivants
pour amorces de leurs hameçons, ils parcourent le port d e Morges,
•en bateau, armés d’une trouble, (coiffe de filet portée sur un cerclç de
fer et emmanchée), et d’une rame ; quand ils arrivent près d’une troupe
d’Ablettes, ils frappent l’eau d’un coup de rame en faisant passer là
pelle au-dessous des Poissons; ceux ci s’affolent, montent à la surface
-et se laissent prendre dans la trouble.
C’est un cas presque analogue dont j’ai été témoin le 13 septembre
1877, quand j’ai vu un Cygne pêcher des Poissons vivants(1). Un Cygne
poursuivait des Ablettes sous le pont du débarcadère dé Morges; ces
Poissons ont des allures si vives que d’un coup de nageoires ils auraient
pu, semble-t-il, échapper à leur majestueux persécuteur. Mais
non ! les Ablettes menacées semblaient affolées ; au lieu de s’enfuir
à distance ou de s’enfoncer rapidement, elles montaient à la
surface, comme paralysées, elles donnaient 5 quelques coups' désordonnés
de nageoires, et l’Oiseau les gobait Tune après l’autre-:, en
quelques minutes, je l’ai vu en prendre ainsi une demi-douzaine. Le
Cygne, commele pêcheur à la trouble, exercent évidemment ce qu’on
-appelle la fascination,, c’est-à-dire déterminent par leur attaque violente
une émotion, un effroi, qui paralyse la volonté de la victime;
-celle-ci, désorientée, éperdue, ne sait plus faire les efforts très simples
qui l’emporteraient hors de laportéede son ennemi ; au lieu de s’enfuir,
ce qui lui serait très facile, elle s ’abandonne à l’attaque et se laisse
prendre.
Le R o te n g le . Scardinius eryihrophtqlmus L. La R a u fe des Genevois
et des Vaudois, la P l a t e ou PI a te lle des Savoyards, le P la t e r on
des Veveysans, est remarquable par la beauté de ses couleurs, l’élégance
de son corps élevé et comprimé; l’obliquité de la bouche et la position
reculée de la nageoire dorsale le distinguent des autres Cyprins, dont il
(') J’ai vu de nouveau le même fait à Genève le 2 octobre 1894.