n a v ig a t io n
sa couronne; la république arma des barques qui devaient protéger
es portes de la vdle du côté du lac et au besoin attaquer la flottille savoyarde.
Nous les voyons apparaître en 1536. Déjà en janvier de cette-
annee un arrêt du Conseil ordonnait d’équiper deux barques pour
a er chercher des vivres et faire des prisonniers 0 . Puis lorsque Berne
alliee et combourgeoise de Genève, envahit le Pays de Vaud, en chassa
les Savoyards et mit le siège devant Chilien, la flottille genevoise accourut.
forte de deux galères, deux barques et quelques bateaux
légers (2); elle essaya en vain de s’emparer de la grande galère savoyarde
qui échappa à sa poursuite,- mais elle ramena triomphalement
à Genève le prieur de St-Victor, François B o n iv a rd , qui avait-passé
six ans dans les prisons de Chillon.
! De 1536 à 1564, Berne et ses alliés, Genève et le Valais, étaient seuls
e a ts î îverams ; la paix devait régner sur le Léman et les galères
pourrissaient dans les ports. Mais, par le traité de Lausanne, de 1564
Berne restitua à la Savoie le Pays de Gex et le Chablais occidental-
par la convention de 1569, le Valais rendit à la môme Savoie le Chai
biais oriental; par la paix de Lyon de 1601 la Savoie céda à la France
H i ¡ S B VerSOiX’ Donc> sur les eaux du lac se rencontraient à
partir de 1564 Genève, la Savoie, le Valais et Berne, et en plus la France
a partir du commencement du XVlle siècie. Toujours en guerre ou
out au moins-sur le pied de guerre,' ces états ne pouvaient négliger
les avantages que leur procurerait une marine. Genève en particulier
avait besoin de maintenir libre la voie du lac pour communiquer avec,
son puissant allié, le souverain du Pays de Vaud; Berne de son côté
.armait ses bateaux pour aller au secours de la ville sa combourgeoise-
Savoie enfin dressait ses embuscades et préparait machines de guerre-'
et flottille pour escalader les murailles et assiéger les portes du lac à
Genève (3).
(') Blavignac [loc. cit., p. 524] p. 315. '
trad- l - K l I
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a e u e n e v e , i , ¿ 10, n e p a r l e q u e d ’u n e f r é g a t e . ■
(3) Dans un projet d’attaque de Genève en 1588 on narle dB » ¿ o è i a ■ v,
ques, chargés de soldats, qui devaient pénétrer dans la rade e? en ver e n v ü L Z
le port. H. Fazy. La guerre du Pays de Gex, p. 8. Genève 1891. P
Vers 4580, Genève établit un corps militaire exercé à la guerre navale
: en 1500 « un amiral de tout le navigage » commandait aux capitaines
des galères et autres vaisseaux de la flotte genevoiseQ. En,
1583, LL. EE. de Berne décidèrent la construction à Genève de deux;
galiotes. En 1585, l’une d’elles était terminée et partit pour les eaux,
vaudoises. La seconde était assez avancée, mais reculant devant la
carte à payer, LL. EE. l’offrirent à LL. SS. de Genève, qui acceptèrent
le présent avec reconnaissance (2).
En 1588 on voit une flottille genevoise de trois barques aller faire-
une expédition de maraude à la Belotte (3).
Déjà à cette époque les barques de guerre servaient aux besoins du
commerce. Le 12 février 1589, une galère de la Seigneurie de Genève-
venant de Genève et pesamment chargée de marchandises se dirigeait
sur Morges. Elle fut arrêtée devant Nernier par une barque montée-
par une douzaine d’arquebusiers savoyards de Ripaille (4). .
En 1589, dans les nombreux épisodes d’une guerre très compliquée,,
les bateaux genevois servirent à transporter à Thonon l’artillerie qui
devait faire le siège des châteaux de Thonon et de Ripaille (5). Ce
dernier château pris, le port fut comblé et les galères savoyardes-
furent brûlées (6).
Ces galères savoyardes avaient été construites en 1582 par des
maîtres charpentiers de Seyssel sur le Rhône, qui avaient la spécialité -
de la bâtisse des barques pour la navigation du fleuve jusqu’à Lyon et
Avignon, et qui étaient venus s’établir à Ripaille pour ce travail (7).
Sur ce sujet nous trouvons dans Michel S t e t t l e r des renseignements.
un peu différents. Eh 1586, le duc Charles-Emmanuel fit construire-
dans le couvent de Ripaille par des maîtres expérimentés qu’il avait.
i1) Blavignac. [loc. cit., p. 524], 315.
(2) Haller, id., p. 161 et 203, et plus spécialement p. 163.
(3) Moynier, id., p. 32.
(4) Fazy, [loc. cit., p. 528], p. 66.
(5) Spon, I. 342. .
(6) Il y avait à Bipaille « deux puissantes galères capables, outre leur équipage, de
200 hommes de guerre et aussi trois esquifs >. Annales de Savyon. II, 423, et 447..
MS. Bibl. Morges.
(7) Le centre de fabrication des bateaux était Seyssel (G om p u t u s g u ig o n e t i
L i i oms de S ay s s e l lo , c ommi s s a r i i c o n s t i t u t i et o r d i n a t i p e r domi-
num c i r c a f a c tu r am et c h a r r e a g i um n a v i u m et g a l l e o n o r um quos
domi n us o rd in av i t et f i er i feci t a p u d S a y s s e l l u m 1378). En 1433, on
achète aussi à Seyssel des navires pour Marguerite de Savoie, reine de Sicile. Les
barques faites à Seyssel étaient encore connues au XIX® siècle sous le nom de Seys—
selanes ou, Geselandes. Max Bruchet. Annecy, 4 octobre 1902,13 mars 1903. In litt.