Ils arrivent en octobre en petites troupes et passent l’hiver, le plu»
souvent isolés, sur notre lac. Ils pèchent le poisson vivant et le pourchassent
sous l’eau.
En résumé, pour ce qui concerné les Oiseaux, je ne puis considérer'
comme appartenant à la faune lacustre du Léman que le Cygne et la
Mouette rieuse, et encore dois-je constater l’introduction artificielle du
premier en 1837, et les moeurs migratrices de la Mouette qui la font
voyager de l’Océan à notre lac continental en faisant des stations sur
toutes les. eaux dormantes ou courantes qui nous rejoignent à la mer.
Toutes les autres espèces d’Oiseaux sont, à des titres divers, erratiques,,
adventices ou de passage.
REPTILES
C h é l o n i e n s .
T o r tu e e u ro p é e n n e , Cistudo europaea Schneid., delà famille des-
Paludines. Cette jolie Tortue palustre existait autrefois dans la faune-
suisse. Une carapace en a été trouvée dansles ruines du palafitte de Moos-
seedorf, Berne (‘). F a tio (2) cite encore les faits historiques suivants :
En 1680 J.-J. W a g n e r l’indique comme abondante dans le petit lac de.
Weiden, Zurich (3); S ch in z , en 1837, nous déclare que dans cette localité
la Tortue est complètement inconnue. En 1837, F.-J. N ag e r,.
d’Urseren, en signalait plusieurs trouvailles, dans la vallée de la Reuss (4).
Le curé C h e n a u x , de Vuadens, racontait que vers 1840 une Tortue-
aurait été trouvée dans les marais de Bouleyres, près Bulle, Fribourg..
Du Léman nous n’avons pas d’autre indication que celle du doyen
B rid e l qui, au commencement du XIXe siècle, cite la Tortue comme
indigène dans les marais de la plaine du Rhône : « On prétend qu’il y en
(») Rütimeyer. Die Thierreste der Pfahlbauten. Keller, Berichte über die Pfahlbauten,
III Bericht. Mitth. Antiq. Gesellsch. Zurich. XIII, n, p. 41.
(2) Fatio., loc. cit., j p. 261 III, p. 40 4 43.
f3) J.-J. Wagner. Hisloriae natur. Helvetiae curiosa, 1680.
. («) Schinz. Fauna helvetica, Nouv. Mém. Soc. helv. Sc. nat. Neuchâtel, 1837„
p. 184.
■quelques-unes près des bouches du Rhône » (*)• Aujourd’hui l’espèce
-semble y avoir disparu presque entièrement; la seule capture qui
paraisse se rapporter à un animal indigène est celle que cite F a tio
dans ces termes : « En 1859 ou 1860, le notaire Chausson, de Noville,
rapporta des marais de Vouvry en Valais, non loin de 1 embouchure
du Rhône, la plus grande Cistude que j’aie vue dans le pays ;, elle est
maintenant conservée au Musée de Lausanne » (2).
D’autre part, à dater de 1845 Ton connaît un grand nombre de trou-
•vailles de Tortues rencontrées dans notre pays; Fatio n’en énumère
pas moins .de 22 cas de 1845 à 1871 ; mais toutes, à 1 exception peut-
être de la Tortue du notaire Chausson .dont nous venons de parler,
paraissent être des faits d’importation. En effet, depuis que les communications
internationales sont devenues faciles, des colporteui s
italiens apportent presque, chaque année des panerées de Tortues
vivantes; ils les vendent pour quelques sous au public qui s’en amuse
pendant un jour ou deux puis les laisse s’évader hors des ja rd in s.il
■est évident que les transports toujours plus fréquents que font chez
nous les marchands vénitiens empêchent, pour les cinquante dernières
années et pour l’avenir, toute possibilité de juger de l’origine indigène
ou étrangère des Tortues que l’on a trouvées et que Ton trouvera
dans notre pays;
Nous croyons que l’espèce autrefois indigène dans les marais
■et petits lacs suisses, peut-être alors erratique dans les eaux du
Léman, a aujourd’hui entièrement disparu de notre vallée et de
notre lac (3).
Oph id ie n s .
La C o u le u v r e v ip é r in e , Tropidonotus viperinus Latr., habite le
bord de nos eaux, lacs et rivières. Je n’ai pas à citer de captures
dans le Léman, où cette espèce, palustre ou fluviatile, serait également
à l’état erratique.
P) Ph. Bridel. Essai sur le Léman. Conservateur suisse. V 32. Lausanne 1814.
(2) V. Fatio. loc. cit. III. 41.
fs) La Tortue n’est pas indiquée par G. d u P l e s s i s dans sa faune d’Orbe> et
n’est par conséquent pas connue actuellement dans les marais d’Yverdon. (Bull.
S. V. S. N. IX 639. Lausanne 1868.)