B. La densité moyenne des tissus organiques animaux et végétaux
est à peu près celle de l’eau. Tandis que dans l’air les organismes
reposent sur le sol par leur propre poids, ou ne peuvent s’élever-
au-dessus du sol que par l’usage de mécanismes assez-compliqués,,
dans l’eau les conditions de station sont tout autres.
Parmi les organismes aquatiques, les uns sont plus denses que l’eau,,
reposent sur le sol et y sont fixés, ou bien ils rampent, marchent ou
sautent en prenant leur point d’appui sur ce sol. Organismes f ix é s ,
r am p a n ts ou m a r c h e u r s .
Les autres ont la même densité que l’eau ; ils flottent entre deux
eaux ; ils planent ; j’applique ici au milieu aquatique le terme" utilisé-
habituellement pour le vol dans l’atmosphère. Organismes f lo tta n ts ..
(S c hw e b e n d e T h ie re u n d P fla n z e n d e s A llem a n d s .) ' V
Lés autres enfin sont plus légers que l’eau, ils flottent à la surface ;■
ils surnagent. Organismes n a g e u r s . (S c hw im m e n d e T h ie re u n d
P fla n z e n .)
C. E n raison de la plus faible différence de densité des corps organisés
par rapport à celle du milieu ambiant, les organismes vivant dans
l’eau sont beaucoup plus facilement entraînés par les mouvements du
liquide qui les entoure; le point d’appui nécessaire à leur station ou
à leur marche exige des artifices plus compliqués que ceux des organismes
aériens.
D. La densité de l’eau étant plus grande que celle de l’air, le milieu
.aqueux offre une résistance plus grande aux déplacements actifs. Les
allures des organismes aquatiques sont plus lentes que celles des organismes
aériens ; pour obtenir une vitesse égale, ils ont besoin de formes
plus élancées, ou d’appareils musculaires plus puissants.
'E. Au point de vue chimique, les phénomènes de_diffusion entre les-
corps dissous dans le milieu ambiant et les liquides de l’économie sont,
plus faciles.-quand ce milieu est de l’eau que quand il est de l’air. La
diffusion est plus rapide de liquide à liquide que de gaz à liquide,
F. Au point de vue de la respiration, T’eau contient les gaz de
l’atmosphère à l’état de solution, en particulier l’oxygène et l’acide
carbonique. Mais ces deux gaz y sont en proportion beaucoup plus,
faible, à pression égale, que dans l’air atmosphérique. A la pression
de 76cm de mercure, les quantités normales des gaz dissous dans un
litre d’eau sont les suivantes comme ferme dé comparaison, je donne
les mômes valeurs contenues dans un litre d’air atmosphérique :
. Air atmosphérique. Eau-pure à saturation à la température de 15°.
■Oxygène 209cm3flltre 6 cmS/iitre
A zote .' 791 12
Acide carbonique 0.3 0.5
Par conséquent, pour les phénomènes respiratoires, l’organisme
plongé dans l’eau a à sa disposition, dans le même volume du milieu
ambiant, beaucoup moins d’oxygène que l’organisme vivant dans l’air.
Les phénomènes d’oxydation vitale seront donc moins énergiques
chez les organismes aquatiques, ou bien leur appareil respiratoire sera
plus perfectionné quecelui des organismes aériens.
G. Au point de vue thermique, l’eau a une chàleur spécifique beaucoup
plus grande que celle de l’air, 3000 fois environ. A moins qu’il n’ait des
■organes de protection exceptionnels, un organisme aquatique pourra
•difficilement élever sa température au-dessus de celle du milieu qui
l’entoure.
IL Au point de vue optique, le pouvoir réfringent de l’eau est peu
différent de celui des milieux transparents des organes de la vision.
Par conséquent, ou l’oeil des animaux aquatiques aura une beaucoup
plu.s: grande puissance optique que celui des animaux aériens, ou il
■atteindra des effets beaucoup moins utiles,
II. A lille u l a c u s t r e en opposition avec les autres, milieux aquatiques.
Le lac est une masse d’eau stagnante dans une dépression du
sol, sans continuité avec la mer. Un lac proprement dit diffère des
-autres masses d’eau qui sont :
Des eaux stagnantes.
Des eaux courantes.
Les unes et les autres pouvant être ou aériennes ou souterraines.
Parmi les eaux stagnantes aériennes nous distinguons :
A. L’hydrosphère illimitée de la planète, océan et mers ;
B. Les lacs ;
■C. Les étangs, lacs peu profonds ;