de la seconde zone
Garouge 7 437 h a k
ce qui laisse pour la population rurale
Zone riveraine 67 092 hab.
Zone compagnarde 36 501
La zone riveraine a près du double (presque exactement le double si
nous faisons intervenir la différence de superficie), de la population
de la zone campagnarde.
Cette plus grande attraction de la rive du lac est apparente dans
les trois cantons principaux du Léman, Vaud, Genève, la Savoie. On
trouverait certainement des faits analogues au bord des autres lacs de
notre Europe centrale.
Une des causes de cette différence vient probablement du relief du
pays qui dans quelques parties n’est habitable qu’au bord Su lac.
Du Bouveret à Meillerie, de Villeneuve à Vevey, la zone campagnarde
est un territoire de montagne abrupte et inhabitable; tout au moins
il ne porte pas de villages nommables dans un recensement.
Pour tenir compte de cette inhabitabilité d’une partie de la seconde
zone, je veux soustraire du total de la première tous les villages appartenant
à cette partie de la zone riveraine dont Ytiinterland est désert.
J’enlève
St-Gingolph, Meillerie, Novel et Thollon en Savoie, ensemble 2 672 hab.
Le cercle de Montreux sur la rive nord 1 4 1 4 4 ■ ■
Total 16 816 i |S ;;.
Cette correction est insignifiante et nous,laisse comme ensemble
des zones de valeurs comparables ': 229480 pour la riveraine,, contre
43 938 pour la campagnarde; la différence est encore écrasante.
Quoi qu il en soit, le voisinage du lac appelle à lui une population plus
serrée que celle du pays en terre purement campagnarde. Quelle peut
être la cause de cet attrait ?
Une petite partie de l’attraction eausée par le lac peut être attribuée
à là différence de climat; là où te sol, sans être inhabitable par suite
du trop abrupte des rochers, est relativement élevé et arrive à une altitude
de quelques cents mètres supérieure à celte des rivés même du
Léman, le climat doit être notablement plus rude dans la seconde zone
que dans la première et par conséquent moins attrayant. Ainsi Puidoux,
Attalens sur la rive nord, St-Paul sur la rive sud appellent moins l’étranger
que Vevey, Montreux ou Evian.
11 est vrai que Thollon sur Meillerie et Novel sur Gingolph, qui appartiennent
à la zone riveraine par leur distance horizontale de la côte,
sont dans un climat aussi rude et plus rude que St-Paul et Larringe de
la seconde zone. Mais ces villages peu peuplés, qui font exception à la
règle, n’interviennent que peu dans tes sommes considérables que nous,
avons en présence.
Etudions de plus près cette influence du climat.
Quelles sont tes conditions climatiques de l’habitat sur tes rives du
lac? Comment 1e climat général de la région est-il influencé, amélioré
ou altéré par 1e voisinage de la grande nappe du Léman avec ses 583k“ 2;
de superficie? Sans revenir sur ce que nous avons dit ailleurs (*), nous
pouvons résumer rapidement l’effet du lac sur ses rivages.
Au point de vue thermique, 1e lac modère 1e climat, réchauffe l’hiver,,
rafraîchit l’été, retarde l’arrivée du printemps, qui est souvent refroidi
par de trop fréquentes r e b u s e s (2), et prolonge l’été en un automne
relativement doux. La variation annuelle, comme la variation journalière,
sont l’une et l’autre réduites dans leur amplitude.
Au point de vue hygrométrique, l’humidité de l’air est plus forte-
dans tes couches au contact du lac que dans tes couchés sus-jacentes.
Nous, tes riverains du lac, ne nous èn apercevons pas, tant que nous
restons plongés dans cet air lacustre; mais quand, 1e soir d’un jour
calme d’été, nous descendons de la campagne à la ville, nous sommes;
surpris par la fraîcheur un peu; crue de l’air froid et humide qui forme
une couche de quelque dix à quinze mètres au dessus du lac.
Quant aux brouillards de la plaine Suisse qui rendent notre.hiver si-
maussade, nous avons dit (3) que leur développement est dû à l’existence
des grands lacs subalpins’et subjurassiens, formant de vastes;
masses d’eau relativement chaudes qui émettent des vapeurs se condensant
dans un air froid. Mais ces brouillards ne sont pas localisés
spécialement sur tes rives du Léman; bien au contraire, il y en a plus
à Genève et sur la plaine Suisse au Nord du Mormont que sur les-
bords du Grand-lac, à l’Est du détroit d’Yvoire, et surtout que sur-
(*) T. I, p. 272 à 347; t. II, p. 400 à 407. .
(a) Rebuse, terme indigène qui désigne les retours de froid du printemps. .
(3) T. I, p. 286.