viennent seulement en certaines saisons s’établir ou chasser sur
le lac.
Les P o is s o n s m ig r a t e u r s qui n’habitent le lac qu’en certaines
saisons et qui remontent dans les rivières en d’autres temps.
Les I n s e c te s a é r ie n s à la rv e s a q u a t iq u e s qui passent la première
partie de leur vie dans le lac et qui, après leur métamorphose,
s’élèvent dans les airs.
La régularité des migrations de ces espèces temporaires nous
engage à les considérer, quelque bref que soit souvent leur séjour dans
le lac, comme faisant partie constituante de la société indigène lacustre.
C. E s p è c e s e r r a tiq u e s . Nous trouvons.ensuite dans lé Léman des
organismes aquatiques appartenant à d’autres eaux ; ils ont été entraînés
accidentellement dans le lac; ils n’y meurent pas immédiatement,
mais y sont dépaysés ; ils ne se reproduisent pas et ne- font
pas souche. Ces organismes viennent des eaux terrestres, rivières,
marais, eaux souterraines ou peut-être d’autres lacs ils i\e sont pas
indigènes dans le Léman. Nous les appellerons espèces e r r a tiq u e s .
B . E s p è c e s a d v e n tic e s . Nous avons à citer quelques espèces qui
interviennent plus ou moins directement dans la biologie du lac, mais
appartiennent à des sociétés tout autres que les sociétés lacustres, des
organismes terrestres, des organismes aériens : l’Homme, par exemple,
les Hirondelles, les Chauves-souris, etc. Je puis encore citer comme rentrant
dans ce groupe tous les, organismes terrestres ou aériens dont
les cadavres entiers ou fractionnés, les débris végétaux par exemple,
les feuilles, sont entraînés par les vents ou par les rivières dans le.
lac. Ce seront pour nous des espèces a d v en tic e s - ou étrangères au lac.
Tout organisme qui vit dans la région circumlacustre peut accidentellement
arriver au lac, et intéresser plus ou moins la biologie de ses
eaux ; nous ne citerons que ceux dont l’intervention est fréquente et
pour ainsi dire normale.
L’énumération générale que je vais entreprendre sera traitée avec
une entière liberté d’allures ; suivant l’intérêt, la nouveauté, les recherches
plus ou moins approfondies auxquelles elles ont donné lieu dans
notre lac, certaines espèces seront décrites plus longuement que
d’autres ; je m’attarderai sur les unes, j’expédierai les autres en quelques
mots. On comprendra facilement la raison de telles différences. Je
ne fais point ici un manuel systématique de zoologie ou de botanique.
Une description détaillée des espèces m’eût entraîné beaucoup trop
loin.;' une simple liste d’organismes eût été trop sèche, sans intérêt
pour moi ou pour'mes lecteurs. J’explique ainsi le plan que j’ai choisi
après mûre délibération, sans me faire du reste aucune illusion sur les
imperfections de sa mise'à exécution.
Quant à des illustrations, nous ne représenterons pas les espèces
vulgaires, banales ou ubiquistes déjà décrites ou dessinées ailleurs,
mais nous donnerons la figure des espèces importantes qui sont spéciales
au Léman, ou qui ont été découvertes la première fois dans ses
eaux.
Je dois renvoyer aussi, pour beaucoup de détails que je ne puis que
résumer ici, à deux ouvrages où j’ai antérieurement publié une étude
su r cés sujets. Ce sont : M a té r ia u x p o u r s e r v i r à l ’é tu d e d e la
f a u n e p ro fo n d e du la c L ém a n , collection de mémoires rédigés
par moi-même.et par dix-huit collègues et amis qui ont bien voulu
m ’aider pour l’investigation de ces beaux problèmes. Ces M a té r ia u x
sont dans les Bulletins de la Société vaudoise des sciences naturelles
de 1874 à 1879 (‘). C’est encore : Ma f a u n e p r o fo n d e d e s la c s
s u i s s e s , et l’E s s a i s u r la f a u n e p ro fo n d e d e s la c s d e la
S u is s e de mon collègue et ami, le prof. Dr G-. Du P le s s i s -G o u r e t ,
publiés l’un ët l’autre en 1885, dans la même livraison des Mémoires
de la Société helvétique des sciences naturelles (2).
Pour ceux qui demanderont une description plus complète des organismes
des .faunes et. flores lacustres, je les renverrai entre autres à
l’excellent livre du professeur Dr Kurt L am p e r t, directeur du Musée
royal d’histoire naturelle à Stuttgart (3). Les détails morphologiques,
pj Pour simplifier les citations ultérieures, j’indique ici les volumes des Bulletins
de la S. Y. S. N. ou ont été publiés les divers paragraphes de mes Matériaux
en 6 séries.
I', série, l i I-XXII, Bulletin XIII, pp. 1-164, pl. I-III • 1874
II» » I XXIII-XXX, XIV, f 97-166, 1875
III« . . XXXI-XXXIX, XIV, '» 201-364, . II-VII 1876
IV« . . XL-XLII, XV, ' . 497-535, ¡1 VIII-IX 1878
V« . XLIII-XLVIII, » XVI, » 149-169, 1879
VI« ». . XLIX-L, » XVI, » 313-394, • X-XII 1879
p | Mémoires de la Société helvétique des sciences naturelles, XXIX, 2e livr.
Genève et Bâle, 1885.
(3) K. Lampert. Das Leben der Binnengewässer. Leipzig 1898.