4° Répartition stratigraphique.
U résulte de notre tableau 111, què la quantité de plancton va en décroissant
de la surface, vers le fond. Les moyennes de nos 14 pêches
etagées nous donnent pour chaque tranche de dix mètres
Couche de 4f): a 1 0 » 15.4cmyj
». 10 à 20 11.5
» 20 à 30 8.4
» 30 a 40 7.0
- » 40 à 50 4.5
» 50 à 60 3.9
Mon procédé de répartition dans les couches superposées est assez
grossier. La plupart de mes pêches donnent en bloc la quantité de
plancton des couches de 30 à 60», et je me suis contenté de diviser
cette quantité par trois, pour la répartir entre les trois couches de dix
mètres d épaisseur. Si cette loi de décroissance générale est exacte
nous eussions dû l’appliquer aussi à la répartition fractionnaire, et la
décroissance progressive des chiffres eût été bien plus apparente,
J ai traite de la môme manière les pêches de plancton de Yung et
de N ic o llie r, et je suis arrivé à des résultats analogues
16 pêches étagées de M. N ic o llie r, à Montreux, m’ont donné les
moyennes de la quantité de plancton de chaque couche de 10 »
d épaisseur:
de 0 à 10» -9.0cm3/m2
1 0 à 20 6.2
20 à 30 4 4
30 à 50 4.0
50 à 100 2.6
Le même 1 1 pêches étagées'd’E. Yung, à Genève,m’ont donné,
pour des couches de 1 0 » d’épaisseur, la quantité moyenne de plancton :
de 0 à ' 10 » 18.3°»8/m2
1 0 à 20 6 .3
U y a donc diminution progressive de la quantité de plancton des
couches supérieures, ou elle est à son maximum, aux couches profondes
ou elle devient de plus en plus faible. Nous avions, d’après ces faits,
admis une limite de l’habitat des couches pélagiques du lac, vers 60“
au dessous de la surface. Mais les recherches récentes nous obligent
à nous corriger sur ce point.
Déjà autrefois, j’avais trouvé dans ma bouteille à eau, descendue à
•100 et 150» de profondeur, des Entomostracés pélagiques, entre autres
des Diaptomus ('). Mais je n’étais pas sûr que ces animâux n’eussent pas
été entraînés par l’appareil qui était ouvert quand il avait traversé les
couches supérieures du lac, lors de la descente vers le fond.
Les pêches faites èn 1898 par N ic o llie r devant Montreux, jusqu’à
120» de fond, par F u h rm a n n devant Evian, de 60 à 100“ , par
E. Y u n g devant St-Gingolph, entre 100 et 200“ , nous ont prouvé que
ces profondeurs sont bien réellement habitées. 7 fois sur 1 1 , la quantité
de plancton des pêches de N ic o l lie r a donné des chiffres plus
forts à 120“ qu’à 100“ . Y u n g a résumé ses constatations dans ces
termes : « J’ai rencontré en face de St-Gingolph une quantité de Clado-
cères, entre 150 et 200“ , alors que ces animaux étaient relativement
rares, Daphnia, ou absolument absents, Sida, à de moindres profond
eu rs» (2).
Nous avons répété ces recherches, H. B la n c et moi le 21 septembre
1899, au large d’Ouchy, par deux méthodes différentes.
H. B lan c attache quatre filets identiques, à des hauteurs différentes,
le long d’une ligne de sonde tendue par un poids suffisant. Puis faisant
avancer son bateau, il promène tout l’appareil dans le lac, de telle
manière qu’il tamise, à des profondeurs équidistantes, une même quantité
d’eau dans une couche horizontale. Le résultat de deux pêches
pélagiques faites dans ces conditions est comparable et s’exprime en
ces termes, d’après les notes que B la n c m’a communiquées :
Couche de 50» plancton abondant.
» 10 0 “ rien.
» 150» assez grande quantité de plancton.
» 200» très petite quantité.
Moi-même, j’ai fait des pêches étagées, avec le filet moyen d’Apstein,
qui m’ont donné des quantités de plancton que je rapporte à l’unité de
surface de l “ 2 :
0) F.-A. Foret. Matériaux, loc. cit. [p. 25], IV« série, § XXXII— Faune profonde
loc. cit. [p. 25], p. 89.
(2) E. Yung, Inc. cit. [p. 207], p. 354.