à 10™ de profondeur 9c“>3/r“ 2 différence 9cm?
45 ' 27 18
90 36 9
135 -k 36 o
185 4 5 . 9
La richesse en plancton, dans mes pêches étagées, a été en croissant
jusqu’à 185"'. Les différences entre deux pêches successives ont
été irrégulières, avec un maximum à 10-45™ et une reprise manifeste
à 135-185™.
On pourrait m’objecter que, en faisant remonter mon filet de la profondeur
de 185™, je collecte dans ma pêche ascendante non seulement
les organismes vivants dans les couches de surface, mais encore
les cadavres de ces organismes de surface qui descendent lentement
pour aller s accumuler sur le sol; que par conséquent, la quantité de
plancton ainsi récoltée par des pêches verticales, doit aussi s’accroître
progressivement ; que mes chiffres ne sont pas démonstratifs. — Je répondrai
. Tout d abord l’accroissement de la quantité de plancton est trop
brusque dans ce cas pour que cette explication soit suffisante. Puis
1 étude analytique du plancton telle que je l’ai faite sur mes*pêçhes successives
est décisive. Dans les deux premières pêches, à 10 et à 45™ je
n ai pas trouvé une seule Sida limnelica; à 90™ j’en ai trouvé une,
à 135 et à 185 j en ai trouvé une trentaine dans chaque coup de filet.
De cela je conclus que, dans le Léman, les couches profondes de la
région pélagique ne sont pas inhabitées. Entre 100 et 200™, c’est-à-
dire bien loin de la surface et dans une couche probablement obscure,
nous avons constaté 1 existence d’Entomostracés, tout au moins d’une
espèce, Sida limn,etica. Les faits nous manquent pour établir la limite
inférieure, s il y en a une, de la société pélagique de notre lac.
5° Variations locales dans le plancton.
La quantité de plancton varie d’un lac à l’autre; c’est ce que nous
avons constaté à la page 208. Elle varie aussi dans le même lac d’une
région à l’autre. C’est ce que démontrent les observations suivantes.*
Henri B la n c estime que, d’après ses;pêches horizontales,' jusqu’à
40™ (je profondeur, le plancton' est toujours plus abondant au large
que près du rivage; il est relativement plus abondant au large pendant
les mois d’été, près du bord pendant les mois d’hiver ( ‘).
E. P i ta r d arrive à un résultat opposé à la première conclusion d e
B lan c . Le 21 septembre 1896, sur 19 pêches exécutées entre Rolle,
Thonon et Genève, il a constaté que la quantité de plancton est, au
rivage, double de celle du large; il est vrai qu’il ne s’agit ici que d e
pêches de surface, pratiquées derrière un bateau à vapeur en marche
(2).
La meilleure démonstration est donnée par la comparaison des pêches
simultanées faites en 1898 par N ic o l lie r , à Montreux, surl30™
de fond et par Yung, à Genève, sur 30™ de fond (3). La moyenne
obtenue par le premier était de 47 '« « v cej]e qu second 26 e™3/™2.
La seule objection qu’on puisse opposer à ces chiffres, c’est que les
pêches ont été faites par deux naturalistes et avec deux filets différents,
mais la divergence dans les résultats est trop forte pour être attribuée-
à la mise en jeu de la méthode, et démontre des variations locales dans
le même lac.
6 ° Migrations verticales des organismes pélagiques.
Nous avons dit que la quantité de plancton diminué à mesure que'
l’on s ’éloigne de la surface du lac. Cela est vrai dans la générale et
dans les moyennes; ce n’est pas toujours vrai en réalité. Bien souvent
une pêche donne des résultats plus abondants dans une couche plus
profonde que dans une couche à elle superposée! C’est ce que démontrent
dans notre lac les recherches suivantes :
Mes pêches de 1874. Etonné de la rareté des Entomostracés dans la
couche de surface, tandis que je constatais leur abondance dans les
couches sous-jacentes à 5, à 10, à 20™ de profondeur, je formulai
alors ma théorie des migrations verticales des animaux pélagiques et
je la vérifiai, le 31 mai 1874, dans une pêche de nuit où je recueillis-
des myriades d’Entomostracés qui étaient montés à la surface (4).
E. P i ta r d en 1896 a constaté que, en général, il y a de nuit apparition
0) Archives de Genève, 1895, XXXIV, 460.
(2) Archives de Genève, 1897, III, 64.
(8) toc. cit. [p. 207],
0) F. A. Foret. Faune profonde du lac Léman. Sqc. helv. sc. nat. Actes de Coife
12 sept. 1874. p. 132.