D. Les marais, étangs assez peu profonds pour qu’ils soient envahis;
par la flore des plantes à fronde aérienne.
Parmi les eaux stagnantes souterraines nous distinguons:
a. Les lacs souterrains ;
b. La nappe des eaux du sous-sol (G r u n d w a s s e r ) .
En fait d’eaux courantes nous connaissons : ,
a. Les fleuves, rivières, torrents et ruisseaux qui coulent dans des--
rigoles à la surface du sol, à l’air libre;
p. Les rivières souterraines ;
y. Les sources qui sont les émissaires de la nappe du sous-sol.
Les facteurs physiques qui différencient un lac entre les autres,
milieux aquatiques, qui le caractérisent au point de vue biologique et
qui en font une station spéciale pour l'habitat des animaux et des-
plantes sont, entre autres :
1° En opposition avec les fleuves, rivières et autres eaux courantes,,
les lacs sont formés d’eau stagnante ; ces eaux ne sont pas entraînées
dans une direction toujours la même.
2° En opposition avec les marais et la nappe des eaux du sous:sol,
les lacs sont formés d’eau mobile qui peut être mise en mouvement,,
vagues et courants.
3° En opposition avec les eaux souterraines, les lacs- sont à l’air
libre, en contact avec l’atmosphère dont ils subissent les actions et
réactions. .
4° En opposition avec les étangs et marais, l’eau des lacs est profonde.
La pression varie, de la surface où elle est réduite à la simple
pression atmosphérique, jusque vers le fond où elle est maximale,
allant.croissant de la valeur d’une atmosphère parchaque couche de
dix mètres d’épaisseur.
5° En opposition avec les eaux souterraines, la température de la
surface du lac est variable avec les saisons.
■ 6° En opposition avec les étangs et les marais, la température des-
eaux du la c . varie suivant une stratification thermique plus ou moins
compliquée. Les couches profondes se rapprochent delà température du
maximum de densité de l’eau, les couches supérieures s’en éloignent de
plus en plus. Suivant les conditions climatiques qui font appartenir lelac
à nos types p o la ir e , tem p é r é ou t r o p i c a l ( l), les eaux sont ou
c h a u d e s ou f ro id e s (2) ; quand elles sont chaudes, la stratification est
directe et les eaux de surface s’élèvent notablement au-dessus de 4» ;
quand elles sont froides, la stratification est inverse, et leTs eaux de
surface peuvent descendre à zéro.
7° En opposition aux eaux souterraines, les lacs sont éclairés par la
lumière des astres.
8° En opposition aux étangs et marais, les lacs ont une région profonde
obscure, où la lumière des astres né- parvient jamais, absorbée
qu’elle est par l’eau qui n’est pas parfaitement translucide.
9° En opposition, avec la mer qui est illimitée et en continuité
directe entre toutes ses parties, les lacs sont des bassins fermés, isolés
les uns des autres. Ils sont des îles d’eau au milieu des continents terrestres
; chacun d’eux est un individu séparé et distinct.
Les lacs ne sont en communication directe ni avec la mer, ni
de l’un à l’autre. Les organismes qui les peuplent ne peuvent y avoir
été introduits que par la voie des fleuves ou de l’atmosphère/
10° Les lacs sont en continuité avec les fleuves affluents et avec
l’émissaire. Donc le peuplement des lacs peut avoir lieu par ces
deux voies : soit que les organismes descendent passivement ou activement
le courant des affluents, soit qu’ils remontent activement le courant
de l’émissaire.
111. t e s l a c s d ’e a n d o u c e en opposition aux lacs d’eau salée
ou saumâtre.
La composition chimique des eàux de chaque lac lui est spéciale.
Suivant la qualité d’eau des affluents, les sels dissous y sont en proportions
différentes ; suivant que le lac a un émissaire ou n ’en a pas,
suivant que l’émissaire est permanent ou temporaire, les eaux des
lacs sont douces, saumâtres ou salées (3),
Or les phénomènes de diffusion entre le milieu ambiant et les liquides,
de l’économie sont tellement actifs que l’organisme ne peut résister, et
survivre au transfert dans un milieu différent de celui auquel il est
(1) T. i l , p. 302.
(2) par rapport au maximum de densité de l’eau, 4°.
(3) Forel. Handbuch der Seenkunde. Stuttgart, Engelhorn. (En publication.)