COELENTÉRÉS
HYDRO-MÉDUSES
Ce type n’est représenté dans nos eaux lacustres de Suisse que par
le genre Hydra, le Polype d’eau douce. Dans le Léman nous connaissons
:
Hydra vulgaris Pall. II. viridis L., H. grisea L., et peut-être encore
d’autres formes. Ces Polypes appartiennent à la région littorale ; ils se
fixent sur les corps solides, pierres, bois et herbes aquatiques.
H. rubra Lewes. Cette petite espèce, dont la couleur varie du rouge
de sang au rose pâle est abondante aussi bien dans la région littorale
que dans'la région profonde.
SPONGIAIRES
Spongilla lacustris Lieberkühn. Cette Eponge est abondante dans la
région littorale du Léman. G. du P l e s s i s , B lan c , et moi-méme
nous l’avons trouvée partout sur les'bords, ou bien étalée sur les
pilotis et murailles, en grandes plaques vertes, d’où s’élèvent parfois
des masses plus ou moins arborescentes fort développées (pilotis du
débarcadère de Morges), ou bien sous les pierres de la grève sub-
mergéeet d elabeine, en plaques discoïdes jaunâtres. En revanche nous
ne l’avons jamais aperçue dans là région profonde du Léman, pas plus
sous la forme de colonies vivantes que décomposée en spicules qui,
n’auraient pas échappé à notre microscope.
A propos de cette espèce, je puis citer un fait qui montre bien les
variations, inexpliquées d’ailleurs, dans l’habitat des animaux. Vers
1880, je trouvais en abondance la Spongille dans sa variété arborescente
sur les pilotis du port de Morges et du débarcadère des bateaux
à vapeur ; elle y formait de superbes colonies discoïdes avec de longues
arborescences. A partir de 1882 elles ont complètement disparu
e t jé ne les ai pas revues depuis. Je trouve toutefois quand je veux les
SPONGIAIRES, PROTOZOAIRES 129
chercher les plaques discoïdes aplaties sur les pierres des enrochements
des quais.
Les Eponges s’accroissent fort vite. Le 8 novembre 1884, je notais
que les blocs de pierre jetés dans l’eau pendant l’été précédent, devant
la ville de Morges, pour former l’enrochement des murs du quai
Lochmann, étaient déjà, après quatre à cinq mois à peine, habités par
des plaques de Spongille de 3 à 7™ de diamètre. Dans l’hiver de 1900,
je voyais des plaques d’Eponge de 30 à 40<™ de diamètre, sur les
planches .d’une barque tirée sur le rivage pour des réparations. Combien
d’années s’étaient écoulées depuis la dernière réparation de ce
genre ? Quel était l’âge de ces colonies ? Je ne le sais, mais en tout cas
ce n’était pas un grand nombre d’années.
PROTOZOAIRES
Dans l’embranchement des Protozoaires, comme dans celui des Pro-
tophytes qui suivra, nous avons affaire à un monde très abondant,
îiche en formes, dont beaucoup sont nouvelles. Des travaux nombreux
et importants nous ont présenté des sociétés d’êtres minimes, le plus
souvent microscopiques, dont le rôle est probablement considérable
dans 1 économie de la nature. Mais ces recherches ne sont encore
qu une première introduction, et la connaissance complète, la juste
appréciation de la valeur de ces protistes, sont bien loin d’être suffisantes.
Je me suis trouvé amené à changer ici le plan de mon catalogue
des êtres vivants. Tandis que pour les embranchéments précédents du
lègne animal j ’ai pu décrire rapidement et figurer toutes les espèces
speciales.au Léman, ou nouvelles, découvertes ou décrites pour la première
fois dans ses eaux, pour les êtres microscopiques que nous
devons énumérer actuellement, je me bornerai, pour les espèces nouvelles
que je rencontrerai, à les signaler et à donner avec attention la
ibliographie de leur description; les spécialistes n’auront pas de peine
à les retrouver.