tical, perpendiculairement au manche, au-dessus et à l’opposite des
dents. Ce râteau doit être traîné sur le sol; mais, selon la consistance
du limon, il faut pouvoir faire mordre plus ou moins les dents de fer,
et pour cela les incliner plus ou moins sur le plan général de l’appareil;
j’arrive à ce résultat en remplaçant le manche de bois du râteau, par
(Fig. 174). — La drague à filet de. Forél.
une tige en gros fil de fer de 25om de longueur qui peut prendre une
inclinaison convenable, et à laquelle j’attache la cordelette de la sonde.
Je traîne cette drague sur le fond du lac et je la retire bientôt, pleine
d’une poussière légère d’organismes vivants ou morts.
Le maniement de cette drague à filet est un peu plus difficile fjue celui
de la drague métallique; le poids plus lourd des dents du râteau
maintient parfaitement l’appareil dans une position verticale pendant
la descente; mais pendant cette descente il faut avoir soin de
faire avancer doucement le bateau afin que le filet s’étale bien, sans
s’accrocher aux dents ou au manche du râteau ou à la corde d’attache.
La drague métallique prend des échantillons du limon avec les organismes
qui s’y trouvent cachés. La drague à filet, beaucoup plus
légère, n’entre pas dans le limon; elle glisse à la surface et ramasse
seulement les animaux nageurs et les poussières vivantes oirmortes,
qui sont soulevés au-dessus du sol par les frottements du plomb de
sonde, de la cordé et du manche du râteau. On y trouve cependant le
plus souvent quelques Pisidies, quelques Oligochètès, des Nématodes
même, qui vivent enfouis dans la vase.
Suivant la recherche que l’on voudra faire, il y aura lieu d’employer
l’un ou l’autre des appareils. La drague à filej; donne des résultats plus
rapides, un plus grand nombre d’animaux vivants ; la drague métallique
laisse échapper quelques animaux nageurs, mais donne généralement
un aperçu plus complet sur la population de la région profonde.
Les deux appareils doivent être utilisés concurremment pour une
étude entière du, sujet.
Quelle que soit la drague que l’on emploie, on l’attache au plomb de
■sonde par une cordelette suffisamment longue (de. 2 à 5m) ; lorsque
l’on traînera le plomb sur le sol, cette corde se tiendra horizontalement
et la drague se placera en position de mordre dans le limon et de se
remplir de matériel.
Le plomb de sonde doit être assez lourd ; d’autant plus lourd que le
fil de sonde est plus épais, d’autant plus lourd que la profondeur à
■draguer est plus grande. Je me sers de poids variant, suivant les circonstances,
de 2 à 8ks.
Le fil de sonde est d’autant meilleur qu-’il est plus mince.
Le plus agréable à manoeuvrer est certainement un fil de laiton
recuit, de un millimètre environ de diamètre^); il est assez: résistant
pour toutes les opérations des dragages dans nos lacs ; les frottements
dans l’eau sont réduits au minimum, et le travail soit du dragage soit
de la remontée de la sonde, est extrêmement facilité. Mais ce fil,
■comme tout fil métallique, a le grand inconvénient de faire boucle s’il
n ’est pas'convenablement tendu, et, si l’on tire sur une telle boucle,
le fil.se casse net. Il faut donc user de précautions attentives pour
•éviter cet accident, et ih serait imprudent de confier des instruments
■de-grand prix à une sonde en fil de laiton.
Je n’ai pas essayé jusqu’à présent pour des dragages le fil d’acier
de lord K elv in (sir W illiam T h om so n ), qui a si bien réussi pour
les sondages bathymétriques et thermométriques des ingénieurs hydrographes
suisses et français dans nos lacs. Il a sur le fil de laiton l’avantage
d’une plus grande ténacité; il a en revanche l’inconvénient d’être
facilement oxydable et de nécessiter des précautions spéciales ; il faut
ou bien le sécher, après usage, ou bien le graisser attentivement. 11
nécessite une mise en oeuvre plus compliquée, des poids plus lourds,
un treuil plus puissant, un équipage plus nombreux, un bateau de plus
'fort tonnage.
Lè fil le plus commode, en ce qu’il est le moins délicat et demande
■le moins d’attention, est une corde fine en chanvre ou en lin, bien
fi) Le fil de laiton a déjà été employé en 1815 par K o t z e b u e . (Entdeekungsreise,
;p. 87).