de- grands frais d’imagination pour inventer des appareils ; il suffit
d ’un peu d’adresse, avec une habitude suffisante des choses du lac, et
les pêches sont fructueuses et variées.'
B. Organismes pélagiques.
Pour la pêche dans la région pélagique, elle se fait à l’aide d’un filet
fin, le filet de M ü lle r. C’est un sac de mousseline tendu sur un
■cercle de métal, et attaché par trois ficelles au plomb d’une ligne de
sonde. On laisse descendre le filet dans l’eau jusqu’à une profondeur
convenable, et l’on fait avancer lentement le bateau de telle sorte que
l’ouverture du filet restant verticale, l’eau s’y engouffre et s’y tamise
•en laissant sur les mailles de. la gaze les organismes qu’elle contient.
<fig. 168).
La profondeur à laquelle se fait la pêche est donnée par l’inclinaison
de la ligne de sonde et la longueur du fil qu’on a laissé écouler.
11 faut avoir soin de faire le filet assez grand, et l’ouverture du
cercle assez étroite pour que la pression de l’eau dans l’intérieur du
sac ne soit pas trop forte, et que les micro-organismes, un peû délicats,
ne soient pas trop violemment comprimés contre les mailles de la
mousseline.
Le filet de Müller a reçu des modifications et perfectionnements
importants qui en ont grandement étendu l’application.
Tout d’abord il a été adapté aux pêches verticales, quand nous avons
déplacé le plomb qui l’alourdit et l’avons fixé au fond de la coiffe.
Nous pouvons ainsi faire descendre l’appareil jusqu’à la profondeur
voulue sans que le cône de mousseline se renverse, et dans la remontée,
nous traversons avec le filet, bouche en haut, les couches superposées
•du lac que'nous voulons.tamiser.
» T EK S »
Pour la pêche des organismes de très petite taille, les organismes
microscopiques, les micro-organismes, qui s’échapperaient trop facilement
par les mailles trop larges de la mousseline ordinaire, nous-
employons avec succès la gaze de soie fabriquée pour les tamis, les
plus fins de la meunerie, la gaze à bluter. Ce tissu, remarquable par
la perfection de la texture, a des fils doubles, aussi bien pour la chaîne
que pour la trame ; les fils sont tordus en une demi révolution à chaq ue
entrecroisement 'de telle sorte que l’ouverture des mailles ne peut
s’élargir; il a dans ses numéros les plus fins des mailles dont la
largeur ne dépasse pas cinq centièmes de millimètres, 50 ¡-t. Avec ces
dimensions, les Diatomées, les Flagellés, les Rotateurs les plus petits,
sont arrêtés par le filet H
Pour vider le filet de mousseline ou de gaze, on le-
renverse dans un baquet d’eau. Cette opération exigeant
de vastes cuves, on a perfectionné le manuel opératoire
en introduisant les dispositifs que voici.
Tout d’abord on a fixé au fond du cône du filet une
cupule en verre ou en porcelaine, que l’on détache,.la
. pêche faite, et où l’on, récolte les organismes à l’état
parfaitement intact.
En 1888, j’ai attaché au fond du filet C un cylindre,
(Fig. 169). — Le
mtrateur deEoreii en feuille de zinc A de 15cm de hauteur sur 6cm de
diamètre (flg. 169) (2).
(’) Voici Tes mesures de mailles des deux numéros de la-gaze à bluter de la fabrique
Heidegger, à Zurich :
Par cm. Par cm2,
nombre de fils. nombre de trous. Ouverture.
N° 5 28 765 0.34 cm2,
N°: 20 77 5926. ’ . 0.17
Par maille. (
Ouverture. Diamètre..
0.44 mm3. 0.2 mm.
0 003 0.05
(Hensen Ueber die Bestimmung des Planktons, p. 4. Kiel 1887).
De mon côté j ’ai compté le nombre des fils au centimètre, sur des échantillons,
que m’a remis M. H.-E. Frech à Lausanne. (Fournitures de meunerie de la.
fabrique Reiff-Franck à Zurich.)
N° 0000
000
00
; Ö2
4
6-.
7 fils/cm.
9
12 ,
15
21
23
28
N° 8
10 '
12
14
i 16
18
19
35 fils/cm.
43 I
58
55
60 I
68
(2) Pour les pêches verticales, T’alourdis l’appareil en y ajoutant quelques anneaux
de plomb, D ; pour les pêches horizontales je les ramène à la densité de-
l’eau en y fixant des morceaux de liège, ou, mieux, des boules creuses en verre.