'Voici enfin un projet ou plan de galèrë présenté- en janvier 1687
par Jsaac Ma s s e t et Daniel B e n t z , qui n ’a pas été exécuté, mais
-qui donne mieux qu’un autre la description de ces bâtiments de
guerre.
Longueur 100 pieds. 32.4m
Longueur au fond 92 29 8
Largeur en haut, sur le milieu 25 81
. — au fond 23 7 3
Hauteur jusqu’au fond 5 1 6
Longueur de la quille 92 29 8
Hauteur — 0 9 Qg
^ argeur ! 0.3
55 courbes de chaque côté.
36 à 40 bacallas pour supporter le filaret.
4 pièces de 37 pieds pour le filaret 4 2 0
36 bancs de rameurs, ais de sapin de 11 à 12 pieds 3.5 à 3 .9 m
36 rames de la longueur de 40 pieds ' ¿ 3 q
6 étires, soit perches garnies 30 — Q7
Mât du grand voile " , 52 — *' ^ l ê V
Mât du trinquet 35 — 1 1 *3
Anthène 80 à 90 r v 27 à 30.0 ■
Us proposent de la construire à Morges dans la cour du lieu appelé
la oaunerie. •
Devis 13210 florins. r r 7926 francs.
Quelle était la vitesse des galères du Léman, lancées à pleines rames
de leur palamante? La seule valeur qui réponde d’assez loin à cette
question est donnée par le syndic Jean S a r a s i nQ) . Il dit que le
one entre dans le lac « l’espace dé 1 2 heures de navigation aisée
jusqu a Genève ». 11 s’entend ici évidemment non pas de la navigation
à voiles qm, vu l’inconstance du vent, serait d’une mesure trop incertaine,
mais de la navigation à rames,: probablement de celle des galères-
I i S X H B H de PlüS C°Urte de Genève à Villeneuve est
e- m (")• Or 70 kilomètres en 1 2 heures cela représente 5 .8km/h ou
4 . g m / s e c # - '
(*) Jean Sarastn. Le Cavalier de Genève. Genève 1Ö0&
(*) T. I, p 26.
Pendant que nous en sommes à ces détails.sur les galères, donnons^
quelques faits sur.les rameurs.qui y étaient oceupés. 11 en est souvent’
parlé dans les documents du Conseil de guerre de Berne. Ainsi une-
note de 1686 nous donne .l’état nominatif de 213; hommes inscrits
comme rameurs dans la compagnie de marine bernoise du Pays d e
Vaud ; ces hommes étaient recrutés non* seulement dans les communes;
riveraines,, mais on allait les chercher jusqu’au pied du Jura, à Gin-
gins, Genollier, etc. Ils recevaient une solde de 5 batz soit 15 sols par-
jour 0 . -
Dans un traité de 1690 on lit que le-capitaine Denta l ne peut se»
servir d’aucun matelot, ni d’aucune personne pour la. chiourme qui
ne soit agréé par LL. EE. 0 . Enfin dans un contrat avec Ho f e r en<
1689 on lit: «On prendra sur les bateaux tous les fénéants ou personnes
qu’if plaira à LL. EE. d’y envoyer où ils seront nourris et y
resteront le temps qu’il plaira à. LL. EE. de prescrire; on aura bonne
inspection sur eux, qu’ils ne s’échappent » 0 .
D’après cela, pour le service des galères militaires de l’état de Berne
qui n’étaiént mobilisées qu’en temps de guerre- ou pour des exercices;:
ou. revues, il y avait des engagés volontaires ou des inscriptions forcées
dans les milices du Pays de Vaud; tandis que pour les barques de
M a n d r o t et de Ho f e r (voir plus loin) dont, le service de paquebot
durait toute l’année, le gouvernement de Berne y plaçait comme rameurs
ses forçats ou galériéns,
Mais au milieu de cet enthousiasme belliqueux qui avait fait; pousser
si loin la flotte de guerre du Léman, l’on reconnaissait avec-anxiété
que les galères de bois, quelque chères quielles fussent, n’avaient pas
une durée éternelle 0 . Le Grand Ours, le Petit Ours, étaient déjà à
moitié pourris, et les rapports les plus lamentables arrivaient; au Conseil
de guerre dé Berne sur l’état de-ees précieux; bateaux.
D’autre part, déjà à cette époque, le commerce s’était, développé
dans le pays; un transport assez actif de-marchandises s’établissait.
(*) Schiiîfahrt im Lande, I. Arçh. de Berne. .
(2) Welsche Bûcher, Y, 176. Arch. de Lausanne.
(8) Schiiîfahrt im Lande. Arch. de Berne.
(4) Gela malgré des affirmations du capitaine Jacobs. « Même' que f a i fait um
double fond à la dite barque de sorte qu’elle sera en état de subsister cent ans s y
Ion la conserve comme Ion doibt». Lettre de Vevey, 7 avril 1656.. Sohifffahrt im*
Lande, I. Arch de Berne.