barques du Léman
antenne
argue
examins (i)
fions (2)
mouler
hauste,oste (3)
les matafis
la pedze
brigantin
marine française
vergue
cabestan
drisse
brins (des mouffles), garants
mollir (un cable)
bras, ou garde de la vergue
les rabans
la braie
petit vaisseau
G est donc une vingtaine de mots qu’une première recherche m’a
montré être communs à la terminologie de l’ancienne galère et de nos
barques du Léman, Nos constructeurs les ont évidemment appris par
transmission directe à travers les âges des charpentiers génois, des
calfats italiens qui ont établi à Villeneuve les premières galères savoyardes
à la fin du XIIIe siècle (4).
Cette comparaison de la nomenclature des barques avec celle de la
terminologie marine est décisive; la barque du Léman, qui a la même
nomenclature que la galère, tire son origine de la galère.
Sous quelle influence s’est faite cette transformation d’un navire de
guerre en un bâtiment de commerce? Qui en a eu l’idée?
^ C’est à LL. EE. de Berne que je crois devoir en attribuer l’honneur;
c est dans les instructions du Conseil de guerre que nous en retrouvons
l’initiative. Nous avons vu dans notre histoire de la marine de
guerre du Léman que LL. EE., fatiguées des dépenses considérables et
sans cesse renouvelées que réclamaient la construction, l’entretien,
les réparations des galères dans les ports du Pays de Vaud, en présence
d’une part de la nécessité de conserver une flottille à leur disposition
pour l’opposer à la flotte de guerre de la Savoie et pour maintenir
par le lac les communications avec la République de Genève leur com-
1 1 n, d’aPr<-s H ! contraction d’Issa-ammaina, ou du français Hisse-amène
galères 6 la dnsf e d’une anteime- Al“ aa ¡ | l’itague dans la langue des
(2) Fionco des -italiens, Fionchi des Catelans.
M sur les tartaneè de la Méditerranée: -1 ^
(4) Voir page 526.
galères françaises
anthène, antenne
argue
examens, examans
fions, flontz
moler
bragos de l’oste
les matafions
la pègue
brigantin
bourgeoise, communications interrompues sur terre par les territoires
de Versoix et de Pregny, en présence d’autre part des réclamations du
commerce qui exigeait un service régulier de transports, LL. EE., dis-je,
insistèrent auprès de leurs baillis, des officiers de leur flotte,'des ingénieurs
et constructeurs de leurs galères pour qu’on leur établît des
bateaux à double usage.(^Le navire qu’ils demandaient devait être remis
au commerce pour le transport des marchandises, vins, sels, fromages,
bois, et peut-être aussi pour le transport des personnes, quitte à le
réquisitionner au besoin pour le service de l’armée, pour le transport
des troupes et pour la guerre navale. Nous trouvons dans les archives
de Berne et de Lausanne vingt pièces réclamant cette innovation.
« Les barques doivent servir à double usage pour qu’on s’en puisse servir
en temps de paix et de guerre » (*). Le Conseil de guerre charge
M. le baron Du Qu e sn e d’Aubonne de construire un bâtiment qui
pourra être utile dans la paix et dans la guerre, qui puisse porter 300.
hommes avec 10 pièces de canon » (3), etc.
Quel est l’homme, ou quels sont les hommes qui ont fait cette
transformation, qui ont créé la barque du Léman? Plusieurs noms
se présentent à nous, aucun d’eux n ’ayant le droit de prétendre à cet
honneur par des arguments décisifs. Il serait trop long de discuter ici
les titres de ces divers constructeurs; je me borné pour aujourd’hui à
indiquer les motifs de leur désignation.
En 1656, le banneret (Venner) Wa g n e r , de Berne, avait fait bâtjr à
Vevey, par le capitaine Ja cob, une barque de guerre qui semble avoir
bien réussi, car elle fut donnée comme modèle en 1658 et 1659 à
celles' qui étaient commandées aux villes de Nyon et de Morges.
Dans une lettre signée J a k o b s , de Vevey, 7 avril 1656, à S. E. le
Banneret, je lis: « Le sieur Mandrot estant icy par ordre de V. E., je-
luy ait fait voir le travail de la barque . . . J’ai fait faire un double fond
à la barque, longue de 10 pieds de roy et de 2 f/e de large plus
qu’elle n’étoit et pouvant loger à présent 9 avirons de! chaque
côté, deux petites échelles pour monter par la poupe en façon, de
gidère . . . » (4).
(0 Voir page 536.
(2) Patente du 25 octobre 1689, admodiant la-navigation du lac Léman au sieur
J.-H. Hofer de Morges. Archives de Berné. Schifffahrt im Landè, t. I.
(8) Manuaux du Conseil de Guerre, 16 sept. 1687. XX. 119. Arch. de Berne.
(4) Schifffahrt im Lande, I. Arch. dé Berne.
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