de Neuchâtel; nous pouvons sans hésiter étendre ses observations an
Léman. Par des numérations convenables, ri a déterminé l’époque du
maximum et du minimum pour la plupart des espèces pélagiques.
J’y relève entre autres les dates de maximum :
Astèrionella et Fragilaria novembre et décembre.
Cyclotelles mars.
Dinobryon mai_
Ceratium août.
Rotateurs de mai à août et même octobre,
suivant les espèces.
Crustacés de mai à juillet, suivant les.espèees.
3° Variations du plancton et composition chimique des eaux.
La différence entre les quantités extrêmes de plancton obtenues dans
mes pêches de Morges s’étend de 18 à 1 2 6 ®n3/m» soit comme 1 : 7;
celle des pêches de Ni c o llie r , à Montreux, de 25 à 95cmS, soit comme
1 : 4; celle des pêches de Yung, à Genève, de 4 à 81™3, soit comme
1 :21. A certaines saisons, les êtres pélagiques savent extraire de l’eau
du lac de la matière organique sous forme de matériaux figurés, vivants,
organisés, dans des proportions beaucoup plus considérables,
4 fois, 7 fois, 21 fois plus importantes que dans d’autres saisons.
Comment pouvons-nous nous expliquer une telle variation dans
l’exubérance de vie, en la conciliant ayee ce que nous savons de la
constance de la composition chimique de l’eau du lac?
Nous avons en effet appris par les recherches deCh. de M a rig n a c f1)
que la quantité des matières organiques dissoutes dans l’eau du lac
varie peu. La teneur indiquée par ses études de Genève oscille dans
les moyennes mensuelles de 3.5 à 8.3 mi?/1 O (dans les extrêmes d’observation
directe, de 2.1 à 9.1 w /l). Les chiffres de Ma ssol amènent
à des résultats analogues : les quantités de matière organique,
révélable par le permanganate, varient dans les moyennes mensuelles
de 8.7 k 16.4 m?/i. N’ayant pu, vu l’apparition tardive de l’étude de
Massol, publier à sa place les résultats de ses recherches, je vais les
résumer ici.
m T. Il, p. 613.
(*)■ Par le signe mS/1, je désigne milligramme par litre.
Je donne dans le tableau suivant la quantité de matière organique
contenue dans l’eau du lac à Genève, en admettant que l’oxygène
fourni par le permanganate de potasse est le du poids de celui-ci,
e t que le permanganate décolore un poids quintuple de matières organiques.
Je groupe en moyennes mensuelles les résultats des analyses'
isolées, en général une vingtaine par mois(').
1892 1893
Janvier — 16.0 mi
Février — 14.2
Mars 13.1 w /i. 11.9
Avril 15.7 9.7
Mai 14.2 9.0
Juin 12.1 8.7
J uillet 11.9 9.7
Août 11.2 8.3
Septembre 11.4 9.7
Octobre 11.2 13.0
Novembre 11.7 16.4
Décembre 14.1 16.0
je tire les moyennes suivantes :
Hiver, décembre à février 15.1 n>!
Printemps, mars à mai 12.3
Eté, juin à août 10.3
Automne, septembre à novembre 12.2
Valeurs extrêmes, minimum 7.4 “ î
- maximum 18.2
Les différences entre les extrêmes de la quantité de matière organique
dissoute dans l’eau du lac s’élèvent donc, d’après les recherches
de M a r ig n a c , de 2.1 à 9.1, soit comme 1 :4 , et d’après les recherches
de M a s s o 1 de 7.4 à 18.2, soit comme 1 :2 */2. Ces variations sont donc
beaucoup moins étendues que celles que nous venons de constater dans
le plancton du même lac.
D’autre part il n’y a pas opposition entre les dates des maximums et
<(') L. Massol. Les eaux d’alimentation de la ville de Genève. Genève 1894.