nous force à voir dans ce Th. Lemani une simple forme immergée du
Th. alopecurum, nous estimons qu’il est plus rationnel de le considérer
comme une espèce à part. »
Cette Mousse qui croît dans des conditions si différentes de ses congénères,
dans des conditions si différentes, même, de toutes l.es. autres
plantes lacustres (les dernières Characées s’arrêtent dans le Léman à
25m de profondeur) est cependant brillamment chloroph'yllée et dans
un état prospère de végétation. En mars 1890 j’ai recueilli sur la
moraine d’Yvoire des pierres recouvertes de très jeunes Mousses, à
l’état de protonema, ainsi que Jean Du four l’a constaté sur des échantillons
frais.
Fonlinalis antipyretica L., sur les blocs de la grève caillouteuse
inondée, entre St-Prex et Fraidaigue; trouvée par moi en mars 1897.
•C’est la seule localité où je F aie jusqu’à présent notée dans le Léman.
Trichostomum sp. En détachant du tuf lacustre de la P i e r r e aux
B é ju s sous Préverenges, à la limite des eaux extraordinairement basses
du 20 avril 1900 (‘), j’ai trouvé dans ce tuf une Mousse stérile que
le Dr Amann a attribuée sans hésiter au genre Triclioslomum, mais
qu’il n’a pu jusqu’à présent rapporter à aucune espèce connue du
genre. Cette plante a vécu sous l’eau, et n’a pu, vu les- conditions
actuelles du régime du lac, arriver- à l’air que pendant quelques jours,
une ou deux semaines au plus, dans le mois d’avril,■ tous-les quatre
ans. Il n’est pas admissible que cette Mousse date du temps où la partie
q u ’elle habite était émergée chaque hiver; nous devrions remonter
pour cela avant 1885, ou mieux avant 1864 (2). C’est donc bien une
Mousse submergée.- Amann en fera une étude qui sera certainement
fort intéressante.
Outre ces trois Mousses lacustres, Amann m’a remis la liste des
Mousses assez nombreuses qui habitent la grève inondable et la grève
exondée. Nous les retrouverons lorsque nous arriverons à la description
de ces régions.
(Ù D’après l’art. 8 du règlement des barrages de Genève (septembre 1892)'tous
les quatre ans le niveau du,lac est abaissé, pendant quelques semaines, à 20 centimètres
au-dessous du minimum conventionnel, cela pour permettre les réparations
d’entretien aux murs des quais. L ’année 1900 a été l’une de ces années i
niveau extraordinaire au-dessous de l’étiage. L’eau était ce jour-là à la cote
ZL + 0.95mt
F) Voir le tableau limnimétrique, t. I, p. 483.
PTERIDOPHYTES
Equise tacé es.
Equisetum palustre L., sur la grève inondable et inondée.
E. ramosissimum Schl. et E. variegatum Schl., sur la grève exondée-
(Wilczek.)
PHANÉROGAMES
Pour les Phanérogames je désignerai par des initiales les noms des;
personnes auxquelles je dois les indications de localité des plantes les
moins banales : K. : Auguste Koch à Morges, inspecteur forestier; M :
Auguste Me rmod à Aigle; R. : D. R a p in , l’auteur du Guide du botaniste
dans le canton de Vaud; G. : Gremli, Flore de la Suisse; W. : Dr E-
Wilczek, professeur à l’Université de Lausanne. '
ANGIOSPERMES
Monocotyledones.
Glyceria plicata Fries e t Gl. fluitans R. Brown, dans la lagune de-
Vidy. W.
d ira litloralis Godet, grève caillouteuse. M.
Phragmiles communis Trin., dans le lac, de Villeneuve au Bouveret,
au fond des golfes de Morges, de Rolle, dans les estuaires de rivières,
sur la grève, etc.
Carex stricla Good, sur la grève humide où elle forme des îlots de
verdure, très répandue.