¡ ¡ ¡ g la longueur était de 7 à 8 fois la largeur, tandis que sur les navires
ronds, naves, galions, le rapport n ’était .que de 4 à 1 : C’était un
navire de bas-bord n’ayant qu’un seul étage dans la cale, au-dessous
du pont, tandis que les navires de haut-bord en avaient plusieurs ■ la
cale divisée en chambres servait à loger l’arsenal des armes, müni-
10ns agrès et vivres. La proue, en pointe ou éperon bas s’avançait fort
loin devant le corps du navire. A l’avant, et surtout à l’arrière, étaient
des châteaux eleves, les rambades, où étaient placés les canons, et où
se faisait le grand effort de la bataille. Entre deux, toute la longueur
du pont était occupée par les bancs de la chiourme auxquels étaient
enchaînes, jour et nuit, les rameurs, quelquefois des engagés volonaires,
des esclaves quand on én avait, le plus souvent des forçats ou
galenens. . v'
Ces bancs, légèrement obliques d’avant en arrière _et de dehors en
dedans, portaient de 5 à 8 rameurs, 5 pour la galère senzüle, 6 pour la
galere capitane, 8 pour la galeasse; ils étaient séparés par une galerie
ongitudinale, médiane, le coursier ou courroir qui faisait communiquer
le chateau d avant avec célui d’arrière, et qui servait de promenoir
aux comités et aux argousins chargés d’exciter les rameurs à coup de
nque sur leur corps nu. Les rames, grosses poutres de 12 à 16™ de
long, munies de manilles tout le long du manche pour la prise par les
mams des rameurs, pivotaient sur les escaumes, les tollets, auxquelles
elles étaient attachées par des estrops. Ces escaumes étaient fixées
sur un organe intéressant pour nous, car nous le retrouvons dans la
construction de nos barques, sur les apostis.
Dans le but, en effet, d’allonger les rames sans augmenter trop la
largeur du navire, on avait muni la galère de coursives latérales externes
supportées par des consoles, les baccalas, et bordées d’une
lisse le filaret; cette galerie portait le nom d’apostis; un faux pont
établi au-dessus des rames tout le long de l’appoustf servait à loger
les soldats préposés à la défense de la galère. La largeur de l’appousti
était de 1.3»; la longueur totale de l’aviron en était donc augmentée de
près de quatre mètres, car lajongueur du bras est d’environ le double
de celle du manche de la rame.
Un énorme gouvernail, 1 e timon, servait à donner la direction à la
galère; deux mâts, l’arbre de mestre et l’arbre de trinquet (le grand
mât et le mât de misaine) portaient chacun une voile triangulaire ou
voile latine.
XVIIe siècle, telle que je les tire des traités de la construction des
navires (*).
Longueur de capion à capion, d’étrave à étambot 43.0m
Longueur de la carène (la quille) 33.0
Largeur à la maîtresse latte î 5.8
Creux ou pontet (hauteur d e là cale) 2.3
Espace entre les bancs 1.25
Largeur du coursier 0.7
Largeur des apostis d’un bord à l’autre 8.5
Largeur de chaque aposti I .3 5
Longueur des rames 1 2 .1
Hauteur de l’arbre de mestre (lagrand mât) 22.7
Longueur de l’antenne (la vergue de la voile latine) 30.6
Hauteur de l’arbre du trinquet (mât de misaine) 16.9
Longueur-dè f antenne 20.2
Nombre de rames à chaque bord 25
La grande voile de mestre employait 1050»2 de toile, celle du trinquet
780mi (2).
Il y avait quatre cents hommes d’équipage se décomposant ainsi :
Officiers et sous-officiers 15 hommes.
Mariniers de rame 80
Forçats et esclaves Turcs 180
Soldats 92
Mariniers de rambade 30
En service extraordinaire 24
Dans la Grande Armada de 1588 les galëasses napolitaines portaient
130 matelots, 270 soldats et 300 galériens ; les galères de Portugal n’avaient
à bord que 106 matelots, 1 1 0 soldats et 222 esclaves (3).
O) Dassié. L’Architecture navale. Paris 1677, p. 121. — Saverien. Dictionnaire delà
Marine. Paris 1758. — Je me fonde ici sur les faits des galères françaises, leur
description étant d’un abord plus facile que celle des galères italiennes, dans nos
bibliothèques .d’état continental.
(a) E. Jurien de la Gravière. La fin d’une grande marine. Revue des II Mondes
LVII, 778. Paris 1885.
(3) E. Jurien de la Gravière. Les marins des XVe et XVIe siècles I 133
Paris 1879.