Ar t h r o s t r a c é s .
Isopodes.
L ’A s e lle a qu a tiq u e , Asellus aquaticus L., était cité par le doyèn
B ri d e l dans sa faune du Lénian(1) sous le nom de Cloporte aquatique,
Oniscus aquaticus. Pendant vingt ans
nous et nos amis l’avons cherchée en
vain. Ce n’est qu’en janvier 1899
qu’Henri B ïa nA a découvert son habitat
(2). Ce Crustacé vit dans les rameaux
et entre les feuilles des Céra-
topbylles. C’est par dizaines que j’en
ai récolté sur cette plante le 30'décem-
bre 1899, dans le port de Morges. Chose
curieuse pour la saison, une femelle portait
un paquet d’oeufs; Blanc a constaté
des faits analogues.
Asellus Foreli H. Blanc. Cet intéressant
Malacostracé, aveugle, non pigmenté,
d’un gris de limon, habite la région
profonde; il n’est abondant qu’à
partir de 60 ou 80m. Quelques individus
isolés ont été péchés par moi jusqu’à
40m _et môme à 30m devant Morges.
(Fig. 179.) Asellus Foréli H. Blanc, (Fig. 179.)
—d’après un dessin de B lan c . Gross.12/1. | g | g | | H. BlanC, les Caractères
de l’espèce: «Longueur maximale 5mm. Longueur des antennes
inférieures égalant la moitié de la longueur du corps. Tigelle des antennes
inférieures de 13 à 26 articles. Antennes supérieures, tigelle 5
articles. Organes olfactifs, trois chez le mâle, comme chez la femelle.
•Organes olfactifs' ne dépassant jamais en longueur les articles qui sui-
X1) loc. cit. [p. 28], p. 41.
(2) Archives de Genève, VIII, 497. 1889.
vent sur l’antenne. Dents du bord interne du pied-mâchoire 2, rarement
3.» ( ‘)
Cette espèce est voisine d e l ’A s e l l e d e s c a v e r n e s , Asellus cava-
ticus Schiôdte, également aveugle et incolore; elle est plus lointaine-
ment apparentée avec FAselle aquatique, Asellus aquaticus h. La
discussion des caractères et des conditions généalogiques de notre-
Aselie aveugle du lac(2) m’a conduit à admettre que cette espèce est
une descendante de l’Isopode de la faune souterraine des cavernes;
qui a trouvé dans le lac des conditions de vie calme et obscure, ana-
loguesà celles de son milieu normal; qu’elle n’est donc pasunproduit
de transformation immédiate de ï Asellus aquaticus oculé, qui se serait
modifié directement dans le lac par le fait des conditions de milieu de
la région profonde. Entre les deux généalogies possibles qui s’expriment
par les tableaux suivants:
hypothèse.
Asellus aquaticus.
2e hypothèse.
Asellus aquaticus.
A. aquaticus. A. cavaticus.
A. aquaticus. A. cavaticus.' A. Foreli. A. aquaticus A. cavaticus. A. Foreli..
je me décide pour la seconde hypothèse.
Les soies des pattes et des appendices caudaux sont plus petites et
moins nombreuses; le nombre des articles des membres et des organes;
appendiculaires est moins grand dans l’espèce lacustre que dans l’espèce
cavicole des Aselles aveugles.
Tigelle des antennes inférieures.
» » supérieures.
A. cavaticus.
25 à 55
6 à 12
3 à 6
4 à . 5
A. Foreli.
13 à 26
9
3
2 à 3
Organes olfactifs...........................
Dents du pied-mâchoire . . .
Nous allons retrouver des faits analogues chez les Amphipodes
'(’) Voyez la description de Blanc. Matériaux, loc. cit. [p. 25] VIe sér. § L.
( ) F.-A. Forel. La faune profonde des lacs suisses, loc. cit. [p. 25] p. 170.