zoaires laçustres ; ceux enfin qui ont échappé périssent de leur mort,
naturelle, mais sans descendance. C’est le cas, aussi bien pour les
endo-parasites peptogènes qui participent aux fonctions digestives des-
organismes que pour les ëndo-parasites pathogènes qui en se multipliant
dans les organismes vivants engendrent les maladies. C’est surtout
le cas pour les microbes pathogènes de l’homme et des animaux
domestiques, ceux .qui nous intéressent le plus en hygiène publique;-
ces microbes endo-parasites ont besoin pour leur vie et pour leur multiplication
de la température élevée du corps.des mammifères (de 35
à 40°) et ils ne trouvent nulle part dans l’eau du lac ce milieu d’étuve
nécessaire à leur prolifération.
Les Schizomycêtes endo-parasites sont pour nous des espèces erratiques
dans l’eau du lac.
Ainsi, s’il est incontestable que le lac est un réservoir où les eaux
d’égout du pays viennent se réunir, que par conséquent ses eaux peuvent
recevoir et héberger le produit des déjections humaines et animales
contenant en temps d’épidémie des endo-parasites pathogènes,
s’il est incontestable que théoriquement les eaux du lac peuvent renfermer
des agents d’infection pathologique, en réalité, dans la pratique,;
ce danger est nul, par'suite des faits que nous venons d'exposer. C’est
ce que prouve du reste l’histoire hygiénique des villes dont l’alimentation
par des eaux lacustres est établie sur des bases rationnelles.
En résumé : tandis que les organismes petits et grands qui s’entredévorent
dans l’eau du lac font passer la matière vivante dans des incarnations
successives de plus en plus complexes et plus élevées, les
microbes .représentent la fonction inverse; ils ramènent la matière organique
en ses éléments plus simples qui se dissolvent à nouveau dans
le vaste réservoir dé la masse indéfinie de l’eau du lac. La fonction des
microbes agents de la putréfaction ferme le cycle des transmutations
de la matière organique, en la faisant revenir à sa forme primitive ou
à son point de départ.
Vil. La circulation de la matière organique.
Tandis que les matières minérales qui sont apportées dans le lac
ont une destinée relativement simple, celle des matières organiques
est plus compliquée.
Pour les matières minérales amenées par les affluents, les unes sont
en suspension, et elles sè déposent par colmatage sur le sol; les autres
sont en dissolution et sont emportées à la mer par 1 émissaire.
Pour la matière organique, elle subit des incarnations et transformations
diverses, parfois fort nombreuses et complexes, à la suite desquelles
la plus grande partie se dégage à l’état aériforme dans 1 atmosphère;
une petite partie seulement continue la m arche normale du
fleuve et est emmenée par l’effluent.
Et d’abord quelle est la provenance de cette matière organique?
La pluie et les autres précipitations atmosphériques, neige, grêle,
etc., apportent dans le lac de l’ammoniaque, de l’acide carbonique, des
■ acides, nitreux et nitrique, etc.
Les rivières affluentes apportent, à l’état de matière organique dissoute,
le produit du drainage.de tout le bassin d’alimentation, et les
sécrétions et produits solubles de putréfaction des organismes vivant
dans les eaux campagnardes de ce. même bassin, rivières, marais,
égouts des villes et des -usines, etc. Elles apportent à l’état de matière
organique en suspension les cadavres et débris de cadavres, et les organismes
vivants de la terre ferme et des eaux campagnardes, qui sont
charriés dans le lac.
L’atmosphère apporte au lac les eadavres et les débris animaux et
végétaux, à l’état de poussières, ou d’organes, ou d’organismes entiers,
provenant de la campagne environnante.
Ces trois sources d’alimentation amènent au lac des quantités considérables
de matières organiques qui se présentent sous trois formes .
a. Matière organique dissoute dans l’eau;
b. Matière organique, organisée, m orte : cadavres et débris de cadavres
des animaux et végétaux ;
c. Matière organique, organisée, vivante : végétaux et animaux vivants.
Au point de vue chimique ces, matières organiques sont composées
d ’albuminoïdes, d’hydrocarbures (graisses, sucres, féculents), de cellulose
et matières similaires, et des mille corps simples ou composés
qui forment les tissus des animaux et des végétaux ou qui en
■dérivent.
Quelle est la destinée de ces matières organiques contenues dans les