ou en d o - p a r a s i te s qui végètent à l’intérieur, dans le corps d’un animal
vivant.
Au point de vue biologique je crois pouvoir séparer les microbes en ,
■ sap ro g èn e s, qui déterminent la fermentation putride, en p e p to r
g è n e s , qui aident aux fonctions de'digestion de leur hôte, en p a t h o g
è n e s , qui végétant dans les tissus ou sur la peau de leur hôte déterminent
des troubles fonctionnels, des maladies. (Avec nos habitudes
anthropocentriques de juger le monde, nous appellerions les premiers
des indifférents, les seconds des bons microbes, les troisièmes des
mauvais ou méchants microbes.)
Par le jeu de leurs fonctions de nutrition, les microbes décomposent
la matière organique dissoute ou les tissus organisés ils les dissocient
en des éléments plus simples, en dégageant de l’acide carbonique, du
méthane et fréquemment des ptomaïnes. Us sont les agents des fermentations,
de la putréfaction, de la décomposition, de la désagrégation
des matériaux organiques et d es organismes.
Les Schizomycètes libres, errants ou fixés sur des corps solides, se,
nourrissent de la matière organique sur et dans laquelle ils végètent.
Ils la décomposent en la réduisant en matière soluble si elle ne l’est
pas encore. Les Cladothrix, les Crenothrix, etc., des canaux d égouts
' sont des agents de purification de ces eaux. Ils n’existent du teste dans
le lac qu’aux embouchures mêmes des égouts et ne s’avancent qu à
quelques mètres de distance, là où-les eaux sont encore assez chargées
de matières organiques,pour se rapprocher de ce qu’on appelle'
un bouillon de culture. Ces Schizomycètes libres; sont tous des saprogènes.
Les microbes ecto-parasites s’établissent sur le corps d’un animal
malade (Saprolégniées) ou sur le cadavre d’un organisme mort; par
leur végétation ils attaquent les tissus et les mettent en fermentation
putride; ils les décomposent en les réduisant en des éléments plus
simples ; • ils sont les agents de la putréfaction qui font disparaître les
cadavres en les transformant en ptomaïnes et gaz solubles. Dans l’économie
lacustre ils se rencontrent surtout :
а. Sur les cadavres des organismes pélagiques légers qui viennent
flotter à la surface. Là où une couche huileuse emprisonne ces débris,
l’eau fourmille de micro-organismes et de microbes.
б. Sur les cadavres des organismes pélagiques lourds qui s’enfoncent
dans la profondeur. Le nombre de ces cadavres augmentant dans les cou-
•ches superposées,de hauten bas, par l’adjonction des organismes ayant
vécu dans la couche traversée, le nombre des microbes de la putréfaction,
d’autre part, augmentant sur le cadavre à m esure que, celui-ci
étant plus vieux, la multiplication des Bactéries a eu plus de temps pour
se produire, il .en.'résulte que le nombre des microbes ecto-parasites
s'accroît progressivement dans les couches inférieures du -lac. Donc, à
côté de l’action bactéricide de la lumière qui explique en partie la plus
grande abondance des microbes dans les couches moyennes du lac,
qui sont obscures, que dans les couches supérieures éclairées,- nous
demandons à faire intervenir, pour rendre Compte de ce phénomène,
la descente des cadavres des micro-organismes pélagiques de plus en
plus nombreux et chargés de plus en plus de microbes de la putréfaction.
c. Sur les débris de toute espèce qui composent le détritus de la
vase du sol. 0 rganismes pélagiques tombés sur le fond, débris organiques
en suspension dans l’eau du lac et précipités par colmatage^ la
vase du sol est un conglomérat de matières organisées en putréfaction,
sur lesquelles les microbes saprogènes pullulent à l’envi. Ils font fermenter
cette vase, la décomposent en matériaux solubles o.u volatils
qui se diluent et se dégagent dans l’eau sus-jacente et ne laissent
qu’un résidu inorganique insoluble, qui forme l’alluvion minérale lacustre
(marne argileuse).
Ces Schizomycètes ecto-parasites sont essentiellement saprogènes.
Les Schizomycètes endo-parasites végètent dans le corps des organismes.
aussi bien des organismes lacustres que des organismes extralacustres,
aquatiques ou aériens. Les dits microbes peuvent arriver à
l’état de ’liberté dans les eaux du lac ou par les déjections des animaux,
ou par la dissociation de leurs cadavres; ils y arrivent directement,
c’est le cas de ceux qui proviennent d’organismes lacustres, ou indirectement
par la voie des affluents, c’est le cas des microbes venan t
d’organismes des eaux campagnardes ou d’organismes aériens. Arrivés
à l’état de liberté dans les eaux du lac, les microbes endo-parasites ne
se multiplient pas, comme nous l’avons déjà d it0), l’eau pure n’étant
en rien le bouillon de culture qui est nécessaire à leur développement;
ils y végètent mal, car ils n’v trouvent pas les éléments de leur nutrition
; ils sont des organismes figurés qui ^ont la proie dés micro-
( i ) T . I I , p . 6 3 8 .