C’est d’après ces deux derniers auteurs que je ferai l’énumération suivante.
GASTÉROPODES
Limnaea stagnalis Lam.
L. auricularia Drap.
L. minuta Drap. Ces trois espèces sont abondantes sur les cailloux
et plantes aquatiques des ténevières, dans les baies abritées. Dans
les ports bien fermés comme celui de Morges, la L. stagnalis peut devenir
fort grande.
L. profunda S. Clessin, est évidemment une forme dérivée de la
L. stagnalis, émigrée dans les profondeurs où elle a été trouvée en
petit nombre d’exemplaires par 50m de fond. Voici la description de
l’espèce traduite de S. C le s s in ('). Spirale très raccourcie, en, revanche.
dernier tour très développé; 4 1/s à 5 tours. Sur une
coquille dont les dimensions sont : hauteur totale
15“™, diamètre maximal 9 à 10min, le dernier tour
mesuré ll/1 0mm, tandis que le précédent' n’a que
4,mm de diamètre. (Fig. 184.)
(Fig. 184.) (Kg- iss.) abyssicola A. Brot, de petite taille, très fré-
ab^imià quente dans les fonds de 30 à 100“ devant Morges,
s. ciessin, a. Brot, ,]jLv les années 1870-1875. Plus tard elle est ded’après
d'âpres; . ... -, , , ,
un dessin un dessin venue rare. Je l ai pechee par 260“ de fond. Voici la
de B ro t. d® description de B ro t (2) : « T. parvula, oblongo-acuta,
tenuicula, pallié cornea; anfractus IV convexi, su-
turâ impressâ divisi, laxè convoluti, sub lente tenuissimè irregulariter-
transverse striati; apertura acutè ovata, supernè acuta, basi rotun-
data; margine dextro paululum dilatato; sinistro appresso, rimam
umbilicalem occultante; callo parietati conspiçuo.'» Ses dimensions
sont : longueur 65mm, largeur 3.5“ “ . (Fig. 185.)
C le s s in avait fait une nouvelle espèce L. Foreli (3) d’après quelques
coquilles assez divergentes de la forme typique de B ro t. Après étude
(1) s. Clessin. Die Mollusken der Tiefenfauna unserer Alpenseen. Malakozoolog.
Blätter, XXIV, 171. Cassel 1878.
(2) Matériaux, loc. cit. [p. 25] l re sér., § XV.
(3) S. Clessin, ibid, p. 172.
il a reconnu que, elle et L. abyssiola, ne sont que deux variétés descendant
l’une et l’autre de L. auricularia de la région littorale ( ‘).
Ces Limnées de la région profonde s’v reproduisent fort bien; nous
en trouvons fréquemment les paquets d’oeufs dans le limon, et les
embryons y sont bien vivants; ils se développent parfaitement en
aquarium.
,Une question assez délicate est celle delà respiration dés Limnées de
la région profonde. Ces Gastéropodes pulmonés sont placés dans des
conditions où ils ne peuvent remplir d’air leurs poumons qui ne renferment
en réalité que de l’eau; leur respiration est purement aquatique,
sans que cependant ils possèdent des appareils modifiés pour ce
mode spécial d’absorption de l’oxygène. Nous reviendrons sur cet intéressant
problème physiologique dans un paragraphe ultérieur.
Planorbis marginatus Drap. Dans la beine.
Pl. albus O.-F. Müller (Pl. deformis Hartmann) sous les pierres des
ténevières, dans les canaux creusés au-dessous de ces pierres par le
cheminement des diverses espèces animales (2). D’autres fois, je trouve le
même Mollusque rampant.sur les pierres; ses moeurs nocturnes ne
sont donc pas certaines.
Bythinia tentaculata L. se trouve devant Morges dans les gazons de
Charas sur les talus du mont, et probablement aussi de la beine; car
les myriades de ces coquilles accumulées en certaines places blanchissent
le sol de la terrasse lacustre immergée.
Valvata piscinalis Müll.
V. antigua Sow., fréquentes sur le sable de la beine.
Valvata lacustris S. Clessin. Sous ce nom C le s s in a, distingué une
espèce que j’ai trouvée, moins abondante que les Limnées, dans la ré gion
profonde devant Morges. B ro t l’avait rapportée à V. obfttsaDrap.
Clessin la fait dériver de V. antigua de la région littorale. Voici la description
de Clessin (s) traduite de l’allemand : « Coquille turbinée légèrement
aplatie, ombiliquée, solide, d’un jaune sale, à striation fine, irrégulière.
Spirale à 4-5 tours, de progression très lente, arrondis, séparés par
(1) In lut., 83 fév. 1884.
(2) Cette espèce ne descend pas dans la région profonde. Cependant j’en ai
trouvé une coquille dans un dragage, à 50m devant Morges; la coquille était
fraîche, mais vide de son animal ; je suppose ici un transport par les courants
d’une coquille flottante qui aura plus tard coulé dans le fond.
(3) Clessin, loc. cit. [p. 102] p. 177.