En résumé, les citations anciennes sont sans valeur, sauf celle de
C h a r p e n t i e r , qui est assez étrange par l’indication qu'il fait de
l’ünio tumidus dans le Léman, où il n’a plus été retrouvé par personne.
Au milieu du XLV siècle, absence presque complète de VUnio
batavus q u i'e s t pourtant cherché avec d’autant plus d’ardeur par
M o r t i 11 e t et B r o"t que cette espèce est abondante dans les lacs de
Neuchâtel et de Morat, ainsi que dans les ruisseaux du canton de Genève.
Puis dans les vingt dernières années, trouvailles toujours plus
nombreuses par S c h a r d t , S c h e n k , L u g e o n et moi-même, 11
semble qu’il y ait là une de ces variations, si fréquentes, mais souvent :
si difficiles à constater dans l’aire d’extension d’une espèce animale.
■.C’est une étude à poursuivre, et elle est d’autant plus reeommandable
que .cette coquille est grosse et ne peut échapper à dos yeux qui .la
recherchent.
D’autre part, YUnio batavus qui semble presque éteint dans le Léman,
y était autrefois abondant. J’én ai ramassé une valve, dans les
ruinés du palafitte des Roseaux à Morges (de l’âge néolithique). J’en
ai trouvé une coquille dans un puits creusé à Morges sur l’emplacement
d’un des anciens fossés du château (jardin Conod). Dans lès fouilles
du casino de Morges, en 1897, j’ai recueilli une centaine de coquiljes
de la même Mulette, dans les sables d’un ancien rivage du lâc. Enfin
H. S c h a r d t nous confirme que « YUnio batavus était trèsfréquent
à une époque qui n’est pas très éloignée, à en juger par la pi’ésenceide
ses valves à l’état subfossile dans les limons de certains endroits de là
rive, et dans les anciens sédiments lacustres reposant sur les dépôts
glaciaires à la hauteur de 2 à 5m au-dessus du niveau du lac » p).
M. L u g e o n a fait la même observation aux Pierrettes de Vidy (2).
Unio tumidus Retz. Je dois l’indiquér, car il a été cité très positivement
par J. de C h a r p e n tie r comme existant dans le lac do
Genëve(3). 1-1 n’a pas été retrouvé depuis lui. J’en ai cependant trouvé
une coquille à l’état subfossile dans les fouilles d’un puits creusé: au
milieu du jardin Pache, à Morges, sur le trajet des anciens fossés de la
ville du moyen âge. ■>
(1) Schardt, Bull. S. Y. _S. N., XXIII, xxii. Lausanne, 1888.
(2) M. Lugeon.,- ibid.
;(»)"Ajoutons, que Soit R a z o um ow sk y , soit B r id e !, parlent de la Moule
d e s p e in t r e s qui se rapproche plus par la formé de YUnio tumidus que ce
VU. batavus.
Cy clas cornea L., est assez fréquente dans le sable de la beine. Elle
manque complètement, comme les Anodontes, à la région profonde.
Pisidium amnicum Müll.
P. henslowianum Schepp.
P. pulchéllum Jenyns.
P. nilidum Jenyns. Ces espèces vivent dans le sable et la vase de
la beine. -
P. Foreli S. Clessin, très petite espèce, abondante dans la région
profonde de 25 à 300m, dérive du P. nitidum. Je traduis la description
de C lessin (‘) f « Coquille très petite, ovoïde,mince, transparente,ventrue,
striée d’un dessin fin et irrégulier, brillante, de couleur cornée.
Sommets larges, gonflés, saillants près du milieu de la coquille. Partie
antérieure assez courte, très peu appointie ; partie postérieure arrondie.
Bord antérieur un peu courbé, court, limité du côté des bords latéraux par
la saillie assez prononcée des angles
du corselet et de la lunule; bord postérieur
tombant verticalement, peu
recourbé, séparé du bord inférieur
par un angle assez arrondi; bord
inférieur peu recourbé, sa courbure
s’accentuant vers le bord antérieur ; ffte-187-) Pisidium, Foreu s. Clessin,
d’après un dessin de C le s s in . Gr. 12/-1.
bord antérieur tombant verticalement
avec une faible courbure à partir de l’angle de la lunule, formant
avec le bord inférieur un angle à peine sensible. Ligament court,
mince, en saillie. Nacre très peu développée. Lame cardinale très fine.
Valve gauche. Dents cardinales 2. L’intérieure assez haute, s’élevant
légèrement d’avant en arrière, à peine courbée; l’extérieure très fine,
moins haute, presque droite, entourant presque complètement la dent
intérieure. Dents latérales simples ; l’antérieure très près des dents
cardinales, assez haute, avec pointe mousse ; la postérieure moins
haute, moins pointue.—^ Valve droite. Dent cardinale unique, peu re courbée,
s’épaississant un peu en massue postérieurement; cet épaississement
est légèrement échancré au milieu, et se prolonge en pointe
fine en avant. Dents latérales doubles, très fines, peu appointies, les
dents extrêmes tr è s . petites. Dimensions. Longueur 2.1rnm, largeur
1.7mm, épaisseur 1.5mm.(Fig. 187.)
W Matériaux, ¡oc. cit. [p. 25] 3' série, | XXXV.