rons pas ici l’énumération car aucun d’eux ne mérite qu’on lui attribue
une authenticité suffisante.
En 1896, J. N u e s c h nous a donné un calcul chronométrique basé
sur l’épaisseur des couches archéologiques superposées dans la station
du Schweizersbild de Schaffhouse(1). C’est peut-être la moins mauvaise
de ces évaluations; elle propose :
Pour la couche historique " ............. 4000 ans.
Pour l’âge des Palafitteurs 4000 ans.
Pour notre lacune archéologique . 8000 à 12,000 ans.
Pour l’âge paléolitique . . . . . . . . 8000 ans.
8° Degré de civilisation.
Commerce et industrie étaient prospères chez les Palafitteurs; si
nous réunissons les faits que nous ont appris l’ensemble des études
sur l’époque qu’ils ont remplie dans nos pays subalpins, si nous y cherchons
les indices du degré de leur civilisation, nous y voyons un peuple
déjà assez cultivé.
Nous le considérerons dans les trouvailles les plus fécondes des
ruines les plus riches. En effet, pour apprécier le niveau de la civilisation
d’un peuple, on ne s’adresse pas aux classes les plus misérables
de la population indigente, aux hameaux les plus reculés de la campagne,
ou de la montagne; c’est dans les quartiers opulents des capitales
que s’accumulent les trésors du commerce exotique, les merveilles
de l’industrie, les instruments de la haute culture intellectuelle ; et
ce sont ces richesses qui établissent le degré relatif de la civilisation
en question.
L agriculture possédait en fait de plantes alimentaires ou industrielles^)
des céréales: à l’époque Robenhausienne, l’Orge à six rangs,
Hordeum hexastichon, en deux variétés; l’Orge à deux rangs. H. dis-
tichon; le Froment ordinaire, Triticum vulgare, var. antiquorum,
Heer, var. compactant muticum, Heer; le Blé d’Egvpte, Triticum tur-
gidurn : l’Amidonier, Triticum dicoccum; le Millet commun, Panicum
mïliaceum; le Millet à grappes, Sétaria itàlica.
Si J-Nuesch. DasSchweizersbild. Nouv. Mém. delà S. H. S, N t XXXV 298
Zurich 1896. \ ' v, p.
(5) D’après 0. Heer. Keller’s Berichte III, m VI, 310. £
A l’âge du bronze on trouve en plus l’Epeautre, Triticum spelta et
l’Avoine, Avena sativa.
Des légumes : le Panais, Pastinaca sativa ; la Carotte, Daucus carota;
la Fève, Faba vulgaris, var. celtica nana, Heer; le Pois dès jardins
Pisum saüvum; la lentille, Ervum lens.
Des fruits: la Pomme, Pirus malus en deux variétés; la Poire, P.
commuais; l’Alizier, Sorbus aria; la Cerise des bois, Prunus avium;
la Prune, Prunus insititia; l’Epine noire, P. spinosa; la Cerise à grappes,
P .p a d u s ; la Cerise mahaleb, P. mahaléb; le Raisin, Vitis vinifera
(palafittes de Castilone près Parme) ; et tous les petits fruits des bois :,
Framboise, Mûre sauvage, Fraise, Myrtille, Cornouille, etc.; la Noix,
la Noisette, la Châtaigne d’eau, la Faine, etc.
Des plantes textiles : le Lin, Linum angustifolium ; l’écorce des
Tilleuls.
En fait d’animaux domestiques, les Palafitteurs ont eu : le Chien, Ca-
nis palustris Riitim., qui s’est diversifié en plusieurs variétés, et d’autre
part le Canis familiaris en plusieurs races importées; le Cheval, Equus
caballus de race asiatique, importé dans l’âge du bronze; le Cochon,
des races domestiques, venant du Cochon des Tourbières, Suspalustris
Rüt., et du Sanglier, Sus serofa; la Chèvre, Capra hircus, en deux variétés;
le Mouton, Ovis aries, en plusieurs races dont une sânscornes;
le Boeuf en trois races, venant du Bos primigenius, var. frontosus,
d’où est sortie la race tachetée de Gruyère et du Simmenthal, du B.bra-
chyceros', d’où provient la race brune, dite de Scbwytz, enfin du B.
brachycephalus, .qui s’est continuée dans la race, valaisanne dite
d’Hérens (i).
La chasse fournissait la viande de tous les animaux des bois, entre
autres l’Elan (rare), le Cerf, le Cheval, le Sanglier, l’Urus, le Bison, le
Bouquetin. La pêche était pratiquée sur une grande échelle, ce qui est
démontré par les filets de Robenhausen et les hameçons de toutes les
stations du bronze.
L’industrie était assez avancée. Nous en retrouvons des produits
très distingués, à savoir : l’industrie du potier qui modelait ou tournait
les vases de toutes tailles, de toutes formes, de tous usages, de pâte
(') Pour l’histoire du développement en. races et de l’importation, du bétail domestique,
voyez les travaux de R ü t im e y e r et de Th. S tu d e r , en particulier le
résumé, précis et rapide, que ce dernier a donné au congrès de là Société d’Anthropologie
allemande, session de Lindau 1899.