il a fait des prises dans plusieurs stations différentes, jusqu’à 600» de la
nve, à huit époques différentes de l’année, depuis la surface jusqu’à
80m de profondeur. Les extrêmes de quantités qu’il a trouvés sont :
Minimum 4 2 microbes/cm^
Maximum 6300 - ( 14 août 1894, yaudaire,
courants dans le lac, après la pluie.)
Quant à chercher des différences au point de vue de la quantité des*
microbes entre les eaux de surface et celles du fond, les chiffres donnes
par Seiler ne permettent pas de constater des variations systématiques.
En général cependant, il trouve moins, beaucoup moins de-
microbes dans la couche d ’eau à 15» au-dessus du sol, que dans l’eau
en contact avec le fond lui-même,- c’est le cas dans vingt-et-une de ses.
observations, tandis que dans six autres observations il a ohtenu un
résultat inverse.
En me fondant sur les faits généraux de la biologie et sur les observations
recueillies dans notre lac et ailleurs, je puis formuler les conditions
'générales du développement des microbes, ces petits êtres qu
échappent à notre vue, mais qui jouent un rôle capital dans l’économie
de la nature.
a. On a reconnu des microbes dans l’eau de tout lac, à la surface
dans les couches intermédiaires, dans les couches profondes, en plein
lac, comme dans le littoral, d a n s l’eau libre comme sur l’eau en cohtact
avec le sol, ou dans la vase mêmeri Leur nombre varie de quelques
unîtes ou de quelques dizaines à quelques milliers par centimètre
cube, de-milliers à millions par litre. Aucune analyse sérieuse à
ma connaissance, n ’a constaté de l’eau lacustre absolument libre de
microbes.
b. Le nombre des microbes est énorme (des milliers par ™3), dans.
la couche supérieure de la vase qui tapisse le sol du lac, aussi bien -
ans la région littorale que dans la région profonde. On l’a constaté-
dans le Léman jusqu’à 40» de profondeur (Lortet et Seiler) on Ta
constate dans la vase de l’océan; il n’y a pas de raison pour ne pas
etendre ce fait aux plus grandes profondeurs de notre lac.
c. Le nombre des microbes est énorme (des milliers par c»3) dans
l’eau des rivières et en particulier dans l’eau des égouts. Cette eau s&
mélangeant avec celle du lac, les microbes fourmillent encore autour
des embouchures des affluents, en raison des conditions mêmes du
mélange.
d. Le nombre des microbes est relativement faible (des imités ou des
dizaines par cm3) dans l’eau libre du plein lac.
e. Le nombre des microbes est plus faible dans les eaux de surface
que dans les couches sous-jacentes. Cette loi a été vérifiée jusqu’à 40»
de profondeur. On attribue généralement cette rareté relative des microbes
dans les eaux de surface à l’action bactéricide de la lumière; je-
vais bientôt en proposer une autre explication.
/'• En temps de calme, la quantité des microbes est à son minimum
dans l’eau libre de la région pélagique, couche de surface.
; 9- Toutefois dans la région pélagique le nombre des microbes peut
devenir considérable dans les tachés huileuses de la surface ( ‘j.
h. Quand les vagues d’une tempête ont soulevé les vases clu littoral
et quand les courants ont mélangé cette eau sale à l’eau lacustre, celle-
ci peut être chargée d’un grand nombre de microbes (des centaines ou
des milliers par cm3).
i. L’immense majorité des microbes de l’eau des lacs sont des sa-
progènes; dans la vase du fond, et dans les massés d’eau lacustre s a lie
par l’eau des affluents et par la vase en suspension, on a constaté
la présence de microbes pathogènes.
Quel est le rôle des microbes dans l’économie lacustre?
Tout d’abord les Champignons schizomycètes (Bactéries, Vibrions,
Coccus) sont des plantes non chlorophyllées, qui par conséquent
n ’ont pas besoin de la lumière pour leur végétation ; leur action n’est
pas limitée à la surface du lac.
Ils vivent, ou bien à l’état l ib r e dans des solutions très concentrées
de matières organiques (bouillons de culture, eaux d’égouts), ou bien
à l’état de p a r a s i t e s . Parasites, ils sont, ou e c to - p a r a s i t e s qui
s ’établissent à l’extérieur, sur le corps vivant où mort d’un organisme,
(l) Voyez t. II, p. 241.