A I. Microbes.
Dans rémunération des êtres vivant dans le lac, j’ai signalé à leur
place les Champignons schizomycètes, Bactéries, Vibrions, Bacilles,
etc., je me suis borné à indiquer leur présence. Mais leur grande importance
biologique dans l'économie de la nature nous oblige à revenir
à eux.
\u leurs dimensions minimes, leur étude spécifique, leur détermination
systématique, est encore très en retard; nous la laisserons
entièrement de côté. Mais la recherche des eaux d’alimentation a tellement
attiré sur.eux l’attention des hygiénistes que des travaux considérables
ont été consacrés à leur dénombrement. '
• En 1884, H. Foi. et P. D u n a n t( ') ont étudié dix prises'd’eau faites
dans la.rade de Genève, eaux de surface jüsqu’à 2 à 2.5m de profondeur;
ils ont constaté la présence de 16 à 90 germes par cm».d’eau en
moyenne 38. y
■ De mars 1892 à fin décembre 1893 L é o n M a s s o 1 (*) a déterminé
presque chaque jour, de.18 à 23 fois par mois, le nombre de microbes ’
dans l’eau du lac sur le banc du Travers, dans le port de Genève, et
dans la canalisation des eaux de la Ville de Genève, qui s’alimente
comme on le sait dans le lac. Ne nous occupons que de la première
série.
H a trouvé' dans l’eau du lac des quantités de germes variant de 1 à
41-5 pai cm . Les chiffres maximaux, qui sont anormaux, correspondent
aux jours ou la vase de la beine était soulevée sur le banc du Travers
par les vagues de la bise; ces jours doivent être éeartés d’une ,
étude critique,.
J en donnerai un exemple pour montrer l’action énorme que peut
avoir l’intervention .du vent soufflant du large, direction du;vpnt du
nord-est à Genève :
fl) Foi et Uimant. Recherches sur le nombre des germesvivants dans les eaux
de Greneve. M un. Soc phys. XXIX, n» 3. Genève ,1884.
- (2) Loc. cit. [p. 213]. v
Date. Vent.
Vitesse
• en km/heure. Microbes par cm3.
3 mai 1893 Variable — 15
5 ■ , N, N. E. 13.8 729
6 — N. N. E. ' 22.3 - 1752
7 N. N. E. 8.8 876
8 N. N. E. 16.7 1375
9 — Calme. — 367
10 Calme. - 31
! ! —. S. S. w . 3.1 5
Après les grandes bises du 5 au 8 mai, il a fallu plus d’un jour de
•calme pour que le nombre des Microbes redescendît à sa valeur
normale.
De là résulte la nécessité, pour une étude utile de la répartition des
microbes dans l’eau du lac, d’éliminer, si l’on se base sur les. études de
Genève, les jours de forte bise, et quelquefois les jours suivants.
J’ai pris la moyenne de tous les jours de calme et de limpidité suffisante
des eaux et j’exprime dans le tableau suivant les moyennes des
observations faites par Massol en 1892 et 1893. Les chiffres indiquent
le nombre de germes par cmS d’eau.
Décembre 147 gsrmes/cm^
Janvier 143
Février 153
Mars 152 Hiver
00
-rH
Avril 115 Printemps 107
Mai ■ 55 Eté 23
Juin 2 1 Automne 62
J uillet 32 Année 85
Août 15
Septembre 40
Octobre 48
Novembre 99
De 1893 à 1896, le Dr F. Seiler, chimiste cantonal vàudois, a étudié
la quantité de microbe? contenus dans les eaux du lac, qu’il était
-question alors d’amener à Lausanne pour l’alimentation de la ville(');
(*) F. Seiler. Rapport sur les analyses bactériologiques et chimiques de l’eau du
Léman, etc. Lausanne 1896.