toujours celle qui regarde en haut, les faces latérales étant couvertes
de sillons rectilignes ou méandriques.
e. Creux ovoïdes discrets, ceux que C.-T. G au d in a jadis décrits e t
qu’il a attribués à des Anodontes. Ces creux sont rares, dispersés, séparés
les uns des autres par de larges surfaces non érodées. Ce type
n est pas rare au bord du Léman (iig. 224). Je ne suis pas certain
de l’avoir trouvé ailleurs. — Est-il lié à l’action des algues??
2° Les sculptures sont le plus développées sur les faces libres des;
blocs, sur les faces baignées par l’eau. Cependant les galets qui n’excèdent
pas le volume du poing ou celui d’une tête d’enfant, ont souvent
toutes leurs faces sculptées, même celles qui étaient enfoncées
dans la vase; dans ce cas les sculptures de la face envasée sont toujours
du type des sillons méandriques (fig. 205, 209, 221).
3° Les sculptures sont le mieux développées dans les régions où
les pierres sont recouvertes des algues incrustantes, essentiellement.
Rivularia haematites [Euactis, Zonotrichia calcivora) et Schizothrix
lateritia /Hydrocoleum calcilegum] (fig. 210).
4° Notons- cependant que sur le littoral du lac d’Annecy il n’y a pas
trace de galets sculptés, et cependant nulle part les algues incrustantes
ne sont mieux développées. R. C h o d a t, de Genève, auquel
j ’ai' soumis le tuf lacustre qui encroûte les pierres du lac d’Annecy,
septembre 1890, y a reconnu les algues ordinaires de cette formation,
Hydrocoleum et, peut-être aussi, Euactis calcivora; ce fait
étant fort instructif, je cite le texte même de C h o d a t : « L’algue incrustante
principale est l’Hydrocoleum calcilegum Braun. Mais il y a.
en oütre des Rivularia, des Scytonema, des Oscïllaria et, çà et là,
des débris qui ressemblent plus ou moins à Y Euactis calcivora. Cependant
cette dernière algue ne formerait que l’infime minorité. L’algue
incrustante est donc Hydrocoleum%(1). La conclusion n’est-elle pas
bien prochaine : si malgré l’incrustation abondante de Y Hydrocoleum
il n’y a pas de sculpture, n ’est-ce pas à l’absence, plus ou moins complète,
de Y Euactis qu’il faut attribuer ce défaut? t
5° Notons encore que, si nous ne faisofis pas erreur, nous constatons,,
ainsi que nous l’avons dit au n° 2, des sculptures sur la face envasées
des galets enterrés dans le sol (fig. 209,221). Cette face n’est pas:
(*) R. Chodat, 16 janvier 1891, in.litt.
couverte d’Algues incrustantes. Donc l’action immédiate des Algues
incrustantes ne serait pas indispensable pour produire les sculptures.
L’erreur possible dont je parle viendrait de ce que le galet aurait peut-
être été autrefois dans une position différente de celle qu’il a aujourd’hui,
que la face actuellement enterrée, peut avoir été jadis une face
supérieure baignée par l’eau.
— En réunissant les faits exposés sous les numéros 2 à 5, il semblerait
qu’il y ait un rapport de cause à effet entre le revêtement des algues-
incrustantes et les sculptures que nous trouvons sur les pierres. Cela
n’est pas absolument certain et ne résulte pas nécessairement des faits
à moi connus ; mais cela est probable, £$*7,
'6° Les sculptures en question se rencontrent sur toutes les pierres
calcaires et rien que sur les pierres calcaires.
Quelle qu’en soit l’origine géologique et la
structure minéralogique ou pétrographique,
tous les calcaires sont attaqués par les agents
sculpteurs ; il n’y a que les calcaires qui soient
attaqués.
— C’est donc à une action chimique que,
(F ig . 226.) Coupe schématique
jusqu’à meilleur avis, j’attribuerai les sculptures
d’une pierre sculptée-
a, montrant en & les algues
incrustantes sur les arêtes -
séparatives, et en c les sillons
qui nous occupent.
7° En 4877, j’ai profité de la correction des
lacs du pied du Jura pour étudier,sur la beine
même du lac de NeuChâtel mise à nu par rabaissement des eaux, les
galets sculptés in situ. J’ai constaté que sur les pierres fraîches, récoltées
ou cupules débarrassés.
du revêtement d’algues.
en place, sans bouleversement ni altération, les algues incrustantes
sont insérées sur les arêtes et surfaces séparant les creux et sillons,
tandis que le fond de ces creux, cupules et sillons, rectilignes et méandriques,
montrent la roche à nu, non recouverte d’un revêtement ap-
parefit (fig. 226). J’ai eu la bonne fortune de pouvoir présenter à
W. S c h im p e r, alors en Villégiature à Couvet, dans le canton de Neu-
châtél, des échantillons que je venais de récolter dans le lac; il a reconnu
et accepté l’exactitude de mon observation. La pierre de la
fig. 246 est l’une dé celles qui lui ont été montrées et qui ont emporté
sa conviction. Depuis lors, S c h r o t e r et K ir c h n e r, dans leur étude
des galets sculptés du lac de Constance, ont admis cette disposition
des algues et l’ont confirmée par leurs observations personnellesa