De 917 mille à plus de 12 millions, ces chiffres varient dans des proportions
fort larges, mais, en tous cas, ils, sont très considérables, et
nous pouvons sans exagération aucune évaluer à un million ou plus
le nombre des organismes contenus dans un centimètre cube de
plancton.
Ce chiffre varierait beaucoup d’une pêche à l’autre, suivant la nature
de la population du lac, s’il y a prédominance de gros ou de petits organismes.
Dans les mêmes conditions de population il serait plus grand
si la gaze à bluter du filet était plus fine ; des organismes plus petits seraient
arrêtes par le filet et formeraient une proportion numérique
relativement grande dans la masse du plancton. La gaze à blutern° 20
des filets d’Apstein a sa maille de 7 S0 de millimètre de diamètre; elle
laisse donc passer tout organisme ayant moins de 50 p; elle n’arrête
pas les Bactéries et autres Microbes. Ce chiffre, quoique frès précis en
-apparence, manque donc de solidité. 11 nous apprend cependant que le
nombre des organismes contenus dans un Centimètre cube de plancton
'est considérable; qu’il s’élève à un ou plusieurs millions,
i Quelle est la quantité de plancton contenue dans les eaux du Léman?
J ’ai pour répondre à cette question le produit de 15 pèches verticales,
faites dans le lac, devant Morges, à 2 km de la rive, par 10 0 “ de fond
jusqu’a 60m au-dessous de la surface. J’ai opéré avec le filet moyen
d’Apstein (gazé à bluter no 20) O.Mon filet a une embouchure de 20“ '
de diamètre; son coefficient de filtration étant d’après les expériences
de A p s tem de 1.497(2), je devrais multiplier par 47.65(5) la quantité
obtenue par un trait de filet pour en tirer la quantité de plancton contenue
dans une colonne prismatique d’un mètre carré de surface.
Suivant le conseil d’A p s te in , au lieu de 47. j’emploie le facteur 45 seulement.
Ü V. p. 13.
(3) Le coefficient de filtration d'un filet exprimé le rapport entre la quantité
^ par ui: de même diamétre s™ s® b™che d« E S S S
deîe , erSe en ,r.®ahte 16 filet L’eau subit ™ frottement contre les mailles,
de la gaze, la pression s eleve dans l ’intérieur de la coiffe et une partie de l’eau qui
entrerait par 1 embouchure'est refoulée au dehors. Des calculs très serrés et des
expériences nombreuses ont été exécutés par H èn se n et par Aps t e in ; je ne les
iln M août 1896)m’en i l ValeUKS q| j<! à d« G- Apstein
(3) 10000X1-497
10*. - = /‘7’65’
Le tableau suivant donne donc pour chaque pêche la quantité de
plancton recueillie dans mon filet moyen d’Apstein (’) par un trait vertical
depuis la profondeur indiquée : cette quantité de plancton est
multipliée par 45 pour exprimer la quantité de plancton dans un cylindre
vertical de l “ 2 de section(2). Mes pêches sont .étagées; c’est-
à-dire que le même jour j ’ai donné plusieurs traits de filet à partir
de profondeurs différentes.
Ta b le a u 1. — Pêches de plancton devant Morges en
10” 15m 20”
03O3 40m . 50” . 60”
âo0
0
o ï>
23 Avril 1896 50
7 Mai — 68 os- 104
19 n o 126 126 115
31 — — 45 63 77
13 Juin 32 34 45
5 Juillet — 23 32 36 50
23 — — 5 18 18
15 Août I l l l l l 14 -23 32
31 — ‘ — 14 18 27
6 Octobre W W 23 50
14 Novembre — 'V;, 23 32
10 Décembre — 20 36 33m
21 Février 1897 eAT 14 18
17 Avril — 14 41 68
2 1
Moyenne
— 9 18 27
51 cm3/in2#
Des pêches étagées, comme celles du tableau précédent, permettent
par l’opération arithmétique de la soustraction de trouver la quantité
de plancton des couches superposées du lac. Je fais ces soustractions
et j’obtiens ainsi le nombre de centimètres cubes de plancton pour
chacune des couches limitées parles croix obliques de mon tableau II,
ces quantités se rapportant toujours à l’unité de un mètre à la surface
du lac. Je laisse de côté mes deux pêches de 70 et de 80m qui ont donné
des résultats aberrants.
(1) Le filet moyen d’Apstein a sa bouche de 20 cm. de diamètre; sa mousseline-
de gaze à bluter est du n° 20 du commerce. V. p. 13.
(2) Ce que je désigne par la notation n cm8/m2.