ses baccalas 0 , qui est très évidente sur l’original, n’est pas bien.venue
sur ma figure 240; elle est en effet peinte en jaune dans le dessin du
plan de Corsier, et le jaune a donné du noir en photographie; les
baccalas sont noirs, le corps du bateau est noir; l’empâtement par
1 encre d imprimerie a effacé tous les traits blancs qui devaient séparer
ces parties. 1
Ce dessin est assez important en montrant la première apparition
des appoustis sur une barque du Léman pour que j ’aie désiré en
donnër une meilleure idée à mes lecteurs. J’ai donc invité M. E. Bou-
lenaz, artiste graveur à Lausanne, à m accompagner aux Archives; je
lui ai montré l’original et je l’ai prié de corriger le cliché et de représenter
pour le mieux ce qui est peint sur le dessin de 1705. Le produit
de ces retouches est la figure 247 ci-contre; on y voit plus nettement
l’appousti que je désirais mettre en évidence.
Du reste, je le reconnais, ce dessin du bateau de 1705 peut donner
lieu à discussion. Est-ce une barque non pontée? est-ce une cochère
avec des appoustis et un naviot? Plus je le contemple, moins j’arrive
à une conviction décisive. En tous cas, c’est le-type barque-cochère
du Léman dans sa forme primitive.
CHAP. XII. — PORTS DU LÉMAN.
Voici quelques dates sur les travaux de construction et deTëpara-
tion des principaux ports du lac.
Gen èv e n’a eu pendant longtemps en fait de ports que.les grèves
des places de la Fusterie, du Molard, de Longemalle, et peut-être aussi
de la place de Chevelu sur la rive droite; il n’y avait pas de bassins
faisant retrait sur les massifs des maisons qui bordaient le Rhône à sa
sortie du lac (2). Des ponts sur pilotis munis d’escaliers, facilitaient
l’abordage des bateaux 0 . (Voyez figure 231, page 542.) "
(*) Herpes. Voir page 589.
- (2) Galiffe [loc. cit. p. 580]. I, 9,139,174, etc.
-> (s) Vue de Genève pour Pierre Chouët. 1655 [loc. cit., p. 539],
En 1668, on créa le port des Barques, derrière l’île bastionnée établie
au milieu du Rhône, l’ile des Bergues, aujourd’hui l’ile J.-J. Rousseau (>).
Dans la première moitié du XVIIe siècle, un port fermé fut établi
devant la place de Longemalle; en juillet 1621 déjà, on voit Jean Grin-
gal le t , le jeune, demander que la grève.de Longemalle soit transformée
en un meilleur port au moyen de paux (pieux) garnis par derrière
avec des ais (2). On établit une jetée oblique avec large terre-
plein qui protégeait un bassin contre le nord-est; elle se terminait par
un bras rentrant à angle droit garantissant contre le nord-ouest (3).
Sur le plan de Bodenehr (vers 1720) ce bassin est fort étroit; il est
plus spacieux sur le plan de Chalmandrier de 1770. C’était ce qu’on
appela le port au Bois.
De triples et quadruples rangées de pilotis, unis par des. chaînes de
fer, partant du bastion de Chantepoulet sur la rive droite, traversaient
le cours du Rhône et fermaient absolument l’entrée aux barques venant
du lac, sauf par un passage appelé les portes du Lac, situé sous le feu
du bastion de Longemalle. C’était un couloir étroit, gardé par des guérites,
et fermé de nuit, et en temps de guerre par de solides chaînes de
fer. Ces pilotis des chaînes ont duré en partie jusqu’au milieu du XIXe
siècle. -
En 1835, on combla l’ancien port au Bois de Longemalle pour former,
du terre-plein ainsi gagné, le quai de déchargement du nouveau
port du Commerce. La jetée de ce bassin partait du saillant de la jetée
du. port au Bois, et se dirigeait vers le nord sur une longueur de 80m,
puis faisant un coude vers l’ouest sur une longueur de 75m, il se terminait
par un môle rentrant. Ce bassin était fort bien protégé contre
les vagues de la bise (*).
En 1855, on combla le port du Commerce pour en faire le terre-
plein qui porte la culée orientale du pont de Mont-Blanc et le jardin du
Monument national. On bâtit les deux grandes jetées qui traversent la
rade et enferment le magnifique bassin du port actuel, de 33 hectares
de superficie. La jetée de la rive droite mesure 375m, celle de la rive
gauche 275m; le goulet est large de 230m,
(’) Registres du Consèil. Communication Louis Dufour, archiviste d’Etat. Genève.
(2) PH. N° 2683. Areli. de Genève. L. Dufour. Genève, 28 mai 1903 in litt.
(3) Plan de Genève par Chalmandrier. Paris, 1770.
(4) Plans de Genève.