de nombreux exemplaires longs de 8 à 10cm ont été pris dans les environs
de Genève (>). Il est à espérer que - cette jolie espèce se reproduira
dans notre lac et en enrichira définitivement les eaux. Notons
que des Eupomotis, qui nous ont été envoyés en février 1900 par le-
1> H. Oltramare, ne mesuraient que 9.5™ de longueur. Seraient-ils
déjà des descendants- de la première génération, importée à Genève,,
ou hien l’espèce ne deviendrait-elle pas plus grande1?
Cottldés.
Le C h a b o t d e r iv iè r e , Cottus gobio L. Noms locaux C h a s s o t
dans le canton dé Vaudj S é c h o t à Genève, T e s tü ou G r o s s e - t ê t e ,
en Savoie.
Le Chabot vit solitaire, blotti sous les pierres ou appliqué sur le sol
entre deux pierres. Il n’a point de vessie natatoire ; aussi ëst-il plus
lourd que l’eau et il repose sur je fond ; il rampe sur les pierres en
s’accrochant aux aspérités avec les nageoires. Mais qu’une proie se-
présente à son avidité, il s’élance en nageant comme un. trait sur elle e t
l’engloutit ou l’entraîne dans sa cachette. Son régime est purement ani-
mal : Insectes d’eau, Crustacés, frai et alevins de Poissons ; sa gloutonnerie
est célèbre. Il passe toute l’année daps les estuaires de rivières;
ou dans la .beine ; en hiver j’en ai souvent vu fuir devant ma pince
lors des pêches d’antiquités lacustres.
Le Chabot fraie de mars à mai. 11 dépose ses oeufs dans une cavité-
que le mâle creuse sous une pierre, dans le gravier du fond, formant
ainsi un véritable nid ; les oeufs petits, 2“ » de diamètre, sphériques,,
assez durs, peu nombreux, 300 à 750 (F atio) sont adhérents à la pierre,,
qui forme le toit du nid.-La ponte faite, le mâle monte la garde près du
nid et protège ses oeufs ou ses alevins. Ces derniers vivent d’abord en
troupe ; plus tard ils se dispersent.
Lè Chabot type de L u n e l mesurait 13e» de longueur. Poids maximal
30 gr.
Le Chabot est un Poisson de rivière, établi dans le lac où il est devenu
une espèce lacustre.
P) Dr Oltramare. Journal le Genevois. Août 1898. — E. Yung. Arch. de Genève. 1898..
VI, 513.
Ma l a c o p t è r y g ie n s .
Gadidés.
La L o tte , Lota vulgaris Cuvier. Nom populaire : M o u tè le , Mo-
ta ile . Ce Poisson, essentiellement carnassier, se nourrit d’insectes-
d’eau, de frai, d’alevins et de Poissons vivants. Il est considéré par les.
pêcheurs et pisciculteurs comme le rapace le plus dangereux et le
plus destructeur des autres espèces de Poissons.
La Lotte fraie en février par 60» et pius de fond. Elle suit la
Féra dans sa descente au fond du lac, et va faire de grands ravages
sur les frayères. En été elle se retire volontiers dans les grands-
fonds du lac, où on la pêche au fil à hameçon par 200 et 250» de profondeur.
En automne et en hiver elle remonte sur les flancs du mont-
où elle chasse les Poissons blancs. Ses chasses se font surtout de nuit.
(Mo geon, maître pêcheur à Ouchy.) Elle devient adulte à s a 4me année..
Son poids maximal dans le Léman n’atteint pas 4ks (7 livres, Jurine).
Sa chair est très délicate et le foie de Lotte est parmi les friandises-
les plus recherchées par les gourmets.
Nous reviendrons dans un autre chapitre sur les légendes et traditions
concernant l’introduction de la Lotte dans notre lac.
pyprinidés.
La C a rp e c om m u n e . Cyprinus carpio L. La Carpe d’après Lu nel-
passerait l’hiver cachée dans la vase, et n’en sortirait qu’au printemps.
Cette opinion n ’est pas .admise par les pêcheurs du lac, qui estiment,
qu’en hiver la Carpe comme les autres Poissons-biancs, séjourne sur les-
flancs du Mont. (Mogeon.)
Elle fraie d’avril à août dans les herbes lacustres de la beine. La
fécondité de la Carpe est énorme ; on a compté jusqu’à 700 mille oeufs',
dans un Poisson de 5k?.
Elle est omnivore ; elle mange les plantes aquatiques, les Insectes-
* d eau et les débris organiques de la vase.
D après le doyen B rid e l, en 1814, la Carpe du Léman atteindrait un.