a trouvées entre la station de Genève oü le fond n’avait que 30m et
celle de Montreux où il descendait à 130™. Pour les lacs de Bret et de
Joux, la profondeur très faible de la cuvette ne permettait pas des
pèches sur une épaisseur d’eau, supérieure à celle à laquelle je suis
descendu; c’est donc, à ce point de vue, le maximum possible que j ’ai
obtenu.
J ai donc eu, dans le môme mois, dans la même semaine, des pêches
de plancton beaucoup plus abondantes dans le Léman que dans le
Bodan, beaucoup moins abondantes dans le Léman que dans le lac de
Zurich. Mais pour ce dernier lac il y avait à cette époque les conditions
exceptionnelles du développement exubérant de la Tàbellaria
fenestrata dont nous parlerons plus tard.
J ai 1 impression que la quantité de plancton du Léman est dans des
proportions moyennes. Notre lac n’est pas riche en plancton d’une
manière exagérée comme les petits lacs-étangs de l’Allemagne du
Nord ; il n’est pas dans les plus pauvres, comme nous l’avons cru pendant
longtemps.
2° Variations saisonnières.
Notre colonne 7 du tableau I (page 205) nous donne des pêches comparables,
faites toutes à la môme profondeur, dans la même localité, pendant
tout le cours d’uneannée. Lespèches de N ic o llie r , àMontreux,
celles de Yun g, à Genève, sont de même comparables chacunes dans
leur série. Nhus les mettons en parallèle et nous obtenons les valeurs
suivantes, toujours en centimètres cubes au mètre carré :
F.-A. Forél. M. Nicollier. E. Yung.
Morges 60m Montreux 100m Genève 201
Décembre 36 45 25
Janvier — 45 M Ü f e r 1'
Février 18 38 ___
Mars — 32 18
Avril 50 25 38
— 27 -- _ '
— 68 -- ___
Mai 104 25 55
— 126 — 86
— 77 — ___
F.-A. Foret. M. Nicollier. E. Yung.
Morges 60“ Montreux 100m Genève 20'
Juin 45 95 30
— — 32
Juillet 50 51 13
18 — 17
Août 32 25 H g S H
j S j i i l 27 — _
Septembre 32 4
— y —. 29 _,
Octobre 50 25 13
Novembre 32 32 11
Tandis que les pêches de plancton à Genève nous donnent des
quantités bien faibles, celles de Morges et de Montreux arrivent à des
valeurs à peu près semblables; nous pouvons donc les réunir pour en
déduire les moyennes saisonnières, et nous obtenons ainsi :
Moyennes des pêches de plancton
de Morges et de Montreux.
Hiver, décembre à février 36™*/™2
Printemps, mars à mai 60 ___
Eté, : juin à août 42" «
Automne, septembre à novembre 33 £§§¿1
Nous voyons là, comme cela a été constaté partout, un maximum
au printemps. Ce maximum est dans le mois de mai pour les pêches
de Morges et de Genève, dans le mois d e juin pour les pêches de Montreux.
Il résulte de l’ensemble des études laites sur cette périodicité
soit en Europe soit en Amérique que le maximum, ou les maximums
quand il y en a plusieurs, sont dus à l’exubérance de développement
de l’une ou de l’autre* des espèces du plancton, chacune ayant son
époque, à elle propre, de grande prolifération.
Sans que je puisse pour le Léman appuyer ce dire sur une numération
des organismes comme cela a été fait ailleurs, et en me fondant
uniquement sur mes notes générales prises dans les diverses pêches,
j ’attribue le maximum du mois de mai à Morges à la multiplication
énorme des Diaptomus, des Ceratium et des Dinobryon.
Cette époque variable pour le développement des diverses espèces
est signalée par F u h rm a n n dans ses recherches biologiquessurlelac