d’agneaux venant de. Chiras; au tabac à fumer pour Bagdad, Alep
et Constantinople ; en soie du Guilan pour Bagdad, Alep et Damas j
en noix de gale pour Bagdad et Bassora ; en quelques schals#du Ker-
man, et en chameaux et chevaux pour toute la Natolie. .
Il passe aussi à Bagdad, quelques nattes de jonc, faites dans le
Guilan et le Mazanderan ; de la térébenthine et de la mànne du
Curdistan, et du naphte ou bitume blanc distillé.
Les plumes à écrire sont fournies , dans tout l’Empire otlioinan,
par un roseau qui croît aux environs de Shuster, à Avisa et sur
les rives de la rivière Kara-Soui.
Il passait autréfois , à Constantinople , de la soie et de la laine
de chevron, qui étaient achetées par les Européens.
Les schals de Kachemire , 1e musc, la rhubarbe et autres drogues
traversent toute la Perse pour1 se rendre eh Turquie, ou bien elles
y arrivént par le golfe Persique et Bassora.
La Perse, de'son côté , ne tire autre chose de la Turquie, que
quelques dattes de Bagdad et un peu de riz pour Kermanchah et
Amadan., et quelques marchandises européennes qui lui viennent
par Alep. Elle est soldée.en monnaies d’or et d’argent.
La quantité, de pièces d’or et d’argent qui passe par cette voie ,
est si considérable, qu’il n’y avait pas d’autre monnaie en Perse ,
lorsque nous y étions, que de vieilles piastres turques et de vieux
sequins de Constantinople. Ceux de Venise y étaient moins communs
, parce que les marchands les prenaient de préférence pour
les faire passer dans l’Inde.
La monnaie persane consistait en une grosse pièce de cuivre
d’une ligne et demie ou une ligne et trois quarts d’épaisseur , e t
onze lignes ou un pouce de largeur. On la désignait sous le nom
de p o u l elle y était abondante. .Toutes les pièces de cette monnaie
n’étaient pas du inêpie poids ; les unes pesaient^ plus, et les
autres moins d’iuï 'décime? Elles portaient, d’un côté , l’année et
le> nom de; ,1a',ville oh elles" étaient frappées ; de l’iautre , un lion
et un soleil levant au dessus d u dos, ou un lion prêt à dévorer
u n e . gazellej j .quelquefois un paon , ou bien un'porc-épic ayant
ses pîquans hérissés, ou bien deux poissons. Les abassis et autres1
monnaies du p a y s , en or et en argent, y étaient extrêmement
rares.
Commerce de la Perse avec l’Inde.
La Perse fournit à l ’Indoustan beaucoup de cuivre qu’elle tire de
Hérat, du Khorassan et du Ségestan ; du soufre qui se trouve à
Ormus, beaucoup de tabac à fumer, une assez grande-quantité de
garance, de noix de gale et d’adragant ; des fruit^ secs, tels que
dattes , raisins, amandes, pistaohes, abricots; des fruits confits au
vinaigre, au raisiné, au miel, au sucre ; du sirop de dattes, des
marmelades de coins et d’abricots, du vin-de Chiras ; des eaux distillées
, et particulièrement l’eau et l’essence de roses; des chevaux,
du maroquin, de l ’orpiment, des nattes, nn peu de soie pour Surate
; toutes les drogues de son c rû , qui manquent à l’Inde; enfin,
les monnaies d’or et d’argent qu’elle tire de la Turquie, passent
aussi dans l’Inde, attendu que tous les objets dont nous venons de
parler ne valent pas un quart de ceux qu’elle reçoit.
La Perse, de son cô té , reçoit le sucre candi du Bengale et de
Batavia , toutes les épiceries et drogues de l’Indoustan, de Ceylan,
d’Amboine et autres îles de la mer des Indes ; beaucoup de toiles de
coton fines, blanches ou peintes, de la côte de Coromandel ; quelques
mousselines du Bengale , quelques porcelaines de - la Chine,
quelques fruits confits au sucre, tels que myrobolans, noix muscade,
girofle.
Elle fait échange de drogues avec l’Arabie et l’Egypte ; mais elle
reçoit en outre de cette première une assez grande quantité de café,
et de. la seconde beaucoup de séné qu’il faut solder en argent.
C’est aussi en argent ou avec quelques productions américaines,
tejles que cochenille, indigo, que la Perse paie les schals de Kachemire,
le musc, la rhubarbe et les substances qu’elle tire de ces
contrées orientales, ,
Nous ne parlerons pas des perles de Barrhein ; ces îles ne sont
plus sous la dépendance de la Perse.
Productions.
Nous avons déjà dit un mot de diverses productions de la Perse