mosquée d’Im an -A li, ainsi que tous les minarets , et de réparer
complètement la mosquée d’Iman-Hussein , où il se rendit bientôt
après : ces ordres furent exécutés avec assez de promptitude.
Pendant cette campagne il ne fut rien entrepris contre lé pacha
de Bagdad : il y eut même entre le roi de Perse et lu i, de,s présena
offerts et acceptés, des ambassadeurs envoyés de part et d’autre ; ce
qui a fait supposer qu’il y avait une sorte d’intelligence entr’eux.
Achmed pacha fut regardé, tant en Perse qu’en Turquie, comme
un homme qui cherchait à se maintenir dans son poste, quelle que
fut 1' issue de la guerre que Nadir venait d’entreprendre.
La Porte faisait de grands préparatifs lorsqu’elle apprit que Nadir
prenait la route de la Perse après avoir retiré les troupes qui bloquaient
Bassora, ainsi que celles qui occupaient déjà les citadelles
de Korria , de Kerkouk et d’Erbil,
Ce qui obligea le roi de Perse à revenir dans ses États sans avoir
fait autre chose que de donner une preuve apparente de son zèle
pour la religion, c’est que sa flotte avait été battue par les Arabes.
Les troupes envoyées à Mascate pour le rétablissement de l ’iman
étaient presque détruites ; les Lezguis s’étaient de nouveau répandus
dans le Mogan, le Chyrvan, le Daghestan ; le khan de Chiras
était en rébellion ; celui d’Aster-Abad avait été mis en fuite par les
habitans révoltés; les Kharesmiens cherchaient à se soustraire à la
domination de la Perse ; Balkhe faisait des efforts pour secouer le
joug; et dans le même teins un aventurier, se disant fils de Chah-
Hussein , se faisait nn parti parmi les Lezguis et les habitans du
Daghestan et du Chyrvan. La Porte, qui avait à combattre, par
tous les moyens possibles , un ennemi dangereux , travaillait de
son cô té , sur les frontières de l’Aderbidjan, à former un parti à
un autre aventurier qui, sous le nom de Sefi-Mirza, un des fils de
Hussein, s’était depuis long-tems réfugié-à Constantinople.
Lorsque Nadir eut atteint Kermanclmh , il détacha de son armée
un corps de troupes pour aller à Chiras châtier le gouverneur Taki-
Khan ; il fit passer à Aster-Abad un autre corps de troupes pour
soumettre les habitans, Aii-Kouli-Kban son neveu eut ordre de se
porter dans le Kborassan , afin de contenir les Turcomans et les
Ouzbeqs. Ibrahim, frère d’A li, fut nommé gouverneur du Cur-
distan et du Loristan, avec ordre d’observer les Turcs, les Arabes
et les Curdes ; il se porta lui-même à l ’occident de la Caspienne, là
où le danger lui parut le plus pressant.
Les troubles du Chyrvan étant appaisés , Nadir marcha contre
les T u rcs,,qu i menaçaient les frontières de la Perse; il vint faire
le siège de Kars au commencement d’août iy44 5 mais cette v ille ,
forte par sa position, bien approvisionnée, et qui avait une nombreuse
garnison, se défendit avec opiniâtreté, et repoussa souvent
avec avantage les attaques des Persans. A u x approches de l ’hiver,
Nadir , désespérant de réduire cette place , vint passer une partie
de l’hiver à Berda, d’où il traversa le Knr et se rendit dans le Daghestan.
Les Lezguis étaient toujours en révolte, toujours prêts à
combattre. Nadir divisa son armée en quatre parties, et poursuivit
de tous lés côtés cé peuple, encore plus fort par son Courage et son
énergie, que par les montagnes dont tout le pays qu’il habite est
hérissé. Nadir ravagea tons lés lieux où il put atteindre, et s’abandonna
à tous les excès de la colère et de la férocité.
Ayant appris, le printems suivant, que les Turcs faisaient avancer
deux corps d’armée, l’un par Diarbèkir, et l’autre par Éfseroun ,
il se rendit aux environs d’E rivan avec une partie de ses forces, et
confiai’antre à son fiisNasralla, avec ordre démarcher vers Seheh-
rezour.
Il célébra le mariage de son troisième fils Iman-Koùli-Mirza, et
Celui d’Ibrahim son neveu, e t aussitôt après il envoya le premier
dans le Khorassan ; il laissa le second dans l’ïra k , et il vint câmper
à Morad-Tépé, lieu célèbre par la victoire qu’il avait remportée
sur les Turcs onze ans auparavant (1). Les deux armées se trouvèrent
èn présence le 29 juillet t y 45, et en vinrent aux mains sans
qu’il y eût rien de décisif; elles engagèrent aussi, les jours suivaiis ,
diverses actions où les avantages se balancèrent. L ’armée turque à
- (1) En 1734 Nadir gagna sur Abdalla , pacha, près d’Arpa-Soui , upe bataille
où le pacha fut tué. Peissônel, Essai sur les troubles de la Géorgie et de la Perse,
pag. 72.
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