- La chemise des personnes riches on qui sont dans l’aisance;' est
en soie rouge , d’un tissu assez serré : les gens du peuple la portent
en coton ; elle se met au dessus des pantalons> et né descend
guère qu’à mi-cuisse ; elle n’est point ouverte au devant de la poitrine
, comme les nôtres, mais sur le côté ; elle croise un peu et
se boutonne par un seul bouton, au dessus du bras droit; le cou est
nu tant en hiver qu’en été.
On met sur la chemise une veste qui ne descend guere que jusqu’aux
genoux ; l ’été , elle est en toile de coton ; l’hiver , elle est
en coton piqué ; elle croise un peu sur le ventre et sur la poitrine ,
et se fixe par deux boutons , l ’un au dessus de la hanche droite,
l ’autre un peu au dessous de celui de la chemise.
L ’habit qu’on met par-dessus, descend jusqu’aux talons : il est,
comme l’autre, ouvert en arrière, sur les côtés et en avant ; il croise
sur le ventre et sur la poitrine, et se boutonne de meme.
L ’h iv e r , les Persans portent des pelisses ou des surtouts de drap
simples, ou doublés, en tout ou en partie , des plus belles et des
plus riches peaux. Les gens de fatigue ont leur surtout sans manches
ou avec des manches fendues, afin de pouvoir dégager le bras toutes
les fois qu’ils en ont besoin.
Tous les Persans ont pour ceinture un schal de Kachemire ou un
schal deKerman ; le premier coûte six fois plus que le second. Les
plus pauvres-se contentent quelquefois d’une ceinture de cuir. Lés
grands et tous les militaires portent un poignard plus court que le
cangear des Turcs ; les hommes d’affaires pies hommes de1 lo i, les
hommes de le«res;m’ont pour l’ordinaire qu’uneécritoifeen place
de poignard.
Le vêtement des femmes (p l. 35) diffère de celui de 1 homme
le caleçon est beaucoup plus ample; il est matelassé ooe rem bourré
en dedans, de manière que la jambe ne peut n i se voir ni se dessiner
à travers.
: La chemise est ouverte en avant jusqu’au milieu du ventre : elle
se boutonne ou sé crochète par le haut ; elle est en soie ou en coton.
L ’habit ne descend pas jusqu’aux genoux ; il est ouvert en devant,
et peut se boutonner tout le long de la poitrine par le moyen
d’un grand nombre dé gances et de petits boutons en soie, en argent
ou en or.
L'a Ceinture qu’on met au dessus dedlhabit, et qui dispense ordinairement
de le boutonner, est en peau recouverte de drap ou de
soie; elle est brodée et garnie en devant d’une plaque d’or ou,d’argent,
ornée de pierreries. On porte aussi pour ceinture des schals
de Kachemire, ou des schals de laine ou de soie, fabriqués dans le
pays.
Lorsqu’une femme sort de sa maison, elle s’enveloppe d’un grand
voile de mousseline ou d’unéetoffé de coton moins fine. Les femmes
du peuple se servent d’une toile de coton peinte.
Les cheveux sont presque toujours flottans en arrière et disposés
en tresses; ceux de devant sont coupés courts et rabattus sur le
front; ceux des côtés descendent en ondoyant sur des oreilles et sur
les joues. Les bandeaux, les diadèmes, les bonnets, sontaussi variés
pour la forme et la richesse, que ceux de nos femmes européennes.
Les schals dont on se sert pour couvrir ou orner là tê te, prennent
mille formes différentes; ils descendent sur le dos, sur les épaules;
font le tour du cou ou restent fixés et serrés au sommet de la
tête. ' - ! ; . . .
Le bonnet des hommes (p l. 34, fig- 2 ) , quoique moins incommode
que le turban, puisqu’on peut le quitter à volonté, n’en est
pas moins trop chaud : il est fait d’une peau d’agneau à laine noire,
courte et crépue ; il est doublé en dedans, d’une peau semblable,
moins fine, blanche ou grisâtre, et il est terminé supérieurement
par une calotte de beau drap rouge ou bleu de c ie l, et quelquefois
d’une simple peau blanche. Les personnes riches entourent ce bonnet
d’un schal de Kachemire ; ce qui en augmente le poids et la
chaleur. • - ,
Quant à la chaussure, on y use d’une sorte de babouche assez
semblable, pour la forme , à celle de nos mules ; elle n’en diffère
qu’en ce qu’elle est formée, à l ’intérieur, dlune plaque d’ivo ire, de
métal ou de bois un peu dur : on peint-des-lleurs naturelles ou de
fantaisie sur celles de bois. Les hommes de co u r , et- ceux qui les
imitent, portent l ’hiver des souliers à talons dé bois, grêles, et élevés
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