troisième zône , ainsi que dans, toute celle que nous avons traversée
à l ’occident de l’Euplirate. " Cela explique pourquoi tons les
puits du désert sont salés ou saumâtres. • >
H it , où nous nous rendîmes, dans la soirée, avec quelques marchands
de la caravane, n’est pas aussi considérable qu’il paraît
l ’avoir été autrefois. Situé sur une éminence en forme de calotte,
au bord occidental du fleuve, on voit qu’il s’étendait considérablement
autour de cette éminence, et on juge qu’il a été réduit à l’état
où il est lorsque, à la suite des guerres que les Musulmans se firent
entr’eux, la plupart des villes de ces contrées disparurent ou furent
très-endommagées. On y compte à peine aujourd’hui mille habi-
tans, tous Arabes domiciliés et cultivateurs. Ses maisons, chétives
et de mince apparence , n’ont guère que le rez de chaussée ; elles
sont bâties en cailloux liés éntr’eux avec de la terre.
Nous vîmes peu de dattiers dans le territoire de cette ville, mais
beaucoup de champs, sur l ’une et l ’autre rive du fleuve, destinés
aux plantes céréales et à quelques plantes potagères. Res orges
étaient moissonnés depuis plus de dix jours, et les fromens étaient
mûrs : hommes et femmes étaient occupés à les couper et à les battre
avec le fléau.
Les terres sont arrosées au moyen d’une très-grande roue que
l ’eau du fleuve met en mouvement. On y voit des godets de distance
en distance, qui puisent l’eau, et la versent, à la partie supérieure,
dans un aqueduc qui la porte dans les champs..
Il y a , sur le fleuve, un grand bac destiné à passer les habitans
de l’une à l ’autre rive.
Les femmes de Hit vont puiser de l’eau à l ’Euphrate avec des
cruches de paille ou de jonc enduites de bitume ; elles n’en ont
pas d’autres dans leur ménage : ces cruches durent très-long-tems,
et elles conservent bien les liqueurs qu’on y met.
Le vêtement de toutes les femmes que nous avons rencontrées ,
tant à la ville qu’à la campagne , consistait en une chemise bleue
qui descendait au dessous des genou x , et en un, voile blanc qui
leur couvrait le dessus de la.tête, le menton et la bouche, et leur
laissait à découvert le reste du visage ; il passait autour dû ç o u ,
é ta it
était arrêté en arrière avec une longue épingle, et descendait jusqu’au
milieu du corps.
Le vêtement ordinaire des hommes est aussi simple que celui des
femmes. L ’été, ils ont une chemise blanche de toile de coton, qu’ils
retroussent jusqu’à mi-cuisse, et un schal autour de la tête. L ’hiver,
ils portent un surtout qui descend jusqu’au gras de jambe , et même
un peu plus bas. Dans leur parure, ils mettent l ’habba au dessus
des autres vêtemens. gj i; ' r •
- Le 26, nous continuâmes notre route, et vîmes , à une lieue au-
delà de Hit, et à un quart de lieue du fleuve, un terrain où se
trouvait du bitume semblable à celui que l’on retire en abondance
des environs de cette ville : nous rentrâmes, après cela, dans le
désert, et nous vînmes camper ensuite à deux cents pas du fleuve,
après avoir fait environ douze milles.
Le 27, nous marchâmes pendant trois heures et demie, et nous
campâmes près d’un coteau à base gypseuse. Le terrain du désert
devenait de plus en plus inéga l, et la vallée de l’Euphrate plus
étroite et plus profonde.
Le 28, nous marchâmes deux heures dans la vallée, et nous nous
arrêtâmes au bas d’un coteau calcaire qui resserre l’Euphrate de ce
Côté. Nous vîmes, ce jour-là, pour la première fois, un très-beau
peuplier inconnu aux botanistes. Nous l’avons représenté { p l. 45
e tp h ).
• Il forme, en quelques endroits, des buissons fort serrés, qu’on
prendrait pour des saules si on ne remarquait parmi eux des arbres
qui s’élancent autant que nos peùpllers d’Europe, et qui prennent,
en se développant, des feuilles qui ne ressemblent plus aux premières.
Les unes {p l. 45, fig. x) sont entières, oblongues, étroites,
un peu pointues par lés deux bouts, avec un pétiole assez court. A
mesure que l’arbre s’élève , les feuilles {p l. 45, f ig . 2) deviennent
de plus en plus larges; leur pétiole s’alonge, et le bord est plus ou
moins sinueux ou denté. Enfin, les feuilles, dans l’arbre ( p l. 46),
sont deltoïdes, avec le bord denté dans quelques-unes, sinué dans
d’autres, et entier dans ,1e plus petit nombre.
Le fruit est une capsule à trois valves, qui paraît n’avoir point
Tome III. L l l