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 M e r  Caspienne j   son  étendue  :  elle  communiquait autrè-  
 .  fo i s   avec  la M er-Noire.  Preuves que les eaux de celle-ci  
 n’ont p a s  baissé  comme  celles de  l ’ autre. Cause de leur  
 séparation* L a  Caspienne ne communique p o in t p a r  des  
 canaux  souterrains  abep là mer  des  Indes. 
 L a   Caspienne  n’est,;  à  proprement parler,  qu’un grand  lac  salé,  
 puisqu’elle ne  communique  aujourd'hui  avec  aucune mer j.cependant,. 
 pour nous conformer au langage re çu , et pour rappeler aussi  
 qu’elle  fut  autrefois  réunie  ,  par  un  canal,  au Palus-Méotide,  et  
 conséquejnment  contiguë  à 'l ’Ooéan  par, le  Pont-Euxjn  et  la  Pro-  
 pontide, nous continuerons  de lui donner Je nom de mer. 
 Elle  s’étend  depuis  le 36e.  degré 45 minutes de  latitude  boréale,  
 qù  sont les villes de.EérabadiPt d’A ster-Abad,  jqsq.u’aui tfgÈ degré  
 io  minutes,  où  se  trouve  l ’embouchure  du  Jaïk.  Sa  plus  grande  
 largeur ,  prise  à l'embouchure • du  Kur  et  à  pelle  du Tprek,  n’est  
 guère que  de  cinq-degrés» 
 ;  L ’opinion  des:Anciens  sur  cettesmer  prouve  qu’elle  ,était  peu  
 connue  de  leur  tems,  Strabon, Pline  et PomponiuS-Méla  avaient  
 cru iqu’elle  communiquait,  par, un  canal g  qvep, l ’Océan .septentrional  
 fe A rrien  la .regardait comme  un/golfe /de, l’Océan  indien j mais  
 Hérodote, dont on connaît en général l ’exactitudp, avait d it qu’elle  
 ne communiquait point  avec d’autres  mers,  qu’elle  avait autant .de  
 longueur  qu’un navire  qui  va  à  la  rame,  peut faire  de  chemin  en  
 quinze  jours,  et  dans  sapltis-grandê  largeur,  autant qu’il  en peut  
 faire  en huit  (î).  Elle  est  bornée,  ajoute-t-il,  à l’ouest  par  le Caucase, 
   et  à l’est  par  une  plaine  immense  et  à perte de vue  (2). 
 (1)  Tom.  I , pag.  i 53. Traduction de M. I,archer,  
 (a)  Idem, pag.  204. 
 On voit  qu’Hérodote  avait  une idée assez  exacte  de cette mer, si  
 on  suppose  qu’un navire, allant à la rame nuit  et jour,  fait un peu  
 plus d’une lieue  par  heure, 
 Ptolomée, moins exact  sur ce point qu’H érodote,  avait  donné  à  
 cette  mer  vingt-trois  degrés  et demi  d’oecident  en  orient,,et  il  la  
 fait avancer  de  trois  degres  de  plus  au  nord,  qu’elle  n’avance5  ce  
 qui  s’accorderait  pourtant  avec  les  observations  modernes.,  qui  
 prouvent,que  la Caspienne,  dans  des  tems  reculés,  s’étendait  au  
 nord-ouest,  au-delà  du1 Mantysch  et  de  la   Sarpa ; ' au  n o rd ,  sur*  
 toutes  les plaines  liasses qu’arrosent  le Volga ,  le  Jaik  et  l’Yemba;  
 quelle allait se  reunir au lac  d’A ra l,  et  qu’elle  couvrait  une partie  
 des  plaines  de  la Grande-Tartarie. 
 MM.  Pallas , ,'Gmelm  et  tous  les  voyageurs  russes  qui  ont  parcouru  
 ces  contrées ,  ont  vu  depuis  l ’embouchure  du  .Don  et  du  
 Kouban  jusqu à  celle  du V o lg a ,  depuis  les  collines, qui,se trouvent  
 à 1 ouest  de  lu Sarpa  jusqu’au-delà du Yemba,.des  plaines,  basses,  
 uniformes,  couvertes  d’un  sable  lég er ,  mouvant  ou  lié  avec  une  
 argile  jaunâtre,  et  telle  qu’on  la  retire  de  la  mer  dans  un  fond  
 yâseux. Ee sel marin recouvre toutes ces .plaines, et s'y trouve même  
 à une  trèsTgra«de profondeur  :  il. y  est en  si grande quantité,  qu’il  
 s’oppose  àj toute autre  végétation  qu’à: celle  des  plantes maritimes,  
 Les ¡coquillages de la Caspienne, bien  différons de ceux  des. lieu Y es ,  
 y   sont  partout  en grand  nombre,  et  n’y   sont  point  dans  un  état  
 vraiment fossile  ides lacsealésse montrent sur ¡toute cette étendue,  
 et occupent les fopds qui n’ont: pu .être comblés/ Ainsi tout annonce,  
 comme on, voit, que  les eaux  de la Caspienne  ont recouvert toutes  
 oes, terres,¡et.qu’elles  .se réunissaient  à.celles  dé  la  mer  d’A z o f ,  à  
 une.époque jréculée.. mi  r,*.  ,  i,,,,  , |  ; >jio  - 
 ;.  nPeuthetrp,; du tems  de Ptolomée,  la mer Caspienn®,sÈvaitun peu  
 plus d ’éténduë qu’elle n’ën  a  aujourd’hui; mais elle ne pouvait .certainement  
 /pas  avoir toute celle qui, lui, ¡est  assignée; par, ce  géographe  
 ;  elle était¡dejà'.sépàree;du  lac,d’A ra l,  et  depuis  ion g-teins elle  
 ne  communiquait plus  avec  la mer  d’A a o f,,  p/;  gt  ... 
 Leur,  séparation  s’est  opérée  bien  avant  les  tems  historiques,  
 puisqu’aucun  auteur  an,ejen, n ’en  fait mention  :  on, voit  seulement  
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