C H A P I T R E X VI .
Presque toute la Perse se soumet à Kérim. Fétah-AU-
K h a n s ’ empare de l ’A dcrbidjan ; i l est assiégé dàns
Urmia. ; i l se rend auprès de Kérim , et implore sa 'clé-
méhce. Tentatives d ’ élôignér Kérim de la régence ; i l
convoque un d iv a n p r e n d le titre de vékU y et enjèrme
Ismael dans la forteresse d ’A b a d a . Kérim f a i t bâtir
un pala is à -Chiras 9 .et transfère dans cette v ille le siège
d e l ’:Eutp ire j i l f a i t la giierre au sclteik de B ender-Rik
et au scheïk Suléyman, Moeurs des Arabes du Kermes
ir. Siège et prise de Bassora. M o r t de Kérini.
L a mort de Mohammed-Hassan et la retraite d’Azad en Géorgie
semblaient ne plus laisser d'ennemis ,à Kérim. Charokh, aveugle,
ne demandait qu’à vivre en paix dans le Khorassan, et Achmed,
satisfait d’avoir enlevé aux Persans le Kandâhar, le Ségestan et
Hérat, ne songeait plus qu’à porter ses armes à l’orient de ces provinces.
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La soumission du Mazanderan devait nécessairement entraîner
celle du Guilan. Hidéat, qui était gouverneur de cette dernière
province , ne pouvaüt espérer de a’y maintenir par la force, prit
le parti d’envoyer de très-riches présens au vainqueur, et de solliciter
la faveur d’être confirmé dans un poste qu’il jurait de conserver
fidellement , et de défendre contre tous les ènnemis de son
nouveau maître, avec le même courage, le même zèle, le même
dévoûment qu’il eût mis pour l’ancien s’il eût vécu.
Hidéat obtint ce qu’il demandait moyennant des otages qu’il fut
obligé de faire passer à Ispahan.
Les gouverneurs du Kerman et du Laarestan, qui jusqu’alors
s’ôtaient maintenus indépendans , et n’avaient jamáis youlu se
déclarer pour aucun parti y, sè décidèrent à faire passer des présens
à K érim, et à reconnaître là souveraineté d’Ismaël; mais leur soumission:
'était accompagnée. de la demande formelle d’etre maintenus
dans le gouvernement de'leurs provinces,
Satisfait de tirer dorénavant de ces deux khans les subsides accoutumés
et les troupes dont ila v a it beéo.in, Xérim leur fitpasser
les diplômés qu'ils demandaient, en leur enjoignant néanmoins de
lui envoyer les personnes de leurs familles qu’il leur désignait, et a,
qui il offrait des grades honorables dans l’arinée.!
Les scheiks arabes répandus dans les divers districts du Kermesir
se soumirent sans difficulté , excepte deux d’entr eu x , Mir-Mahenna
et Scheik-Suleyman, àqni le régentfut obligé, par la suite, de faire
la guerre. . ■ ■ 1 ■ ■ .
Mir-Mahenna 5 qui avait été un des premiers » sous les murs
d’Ispahan, .à engager les Arabes à quitter lès drapeaux de Kérim,
et qui était venu s’emparer de Bender-Rik au préjudice de Mir-Nasr
son frère, ne refusa pas formellement de se soumettre, mais il prétexta
ses propres besoins pour ne faire passer àKérhn ni hommes
ni argent,
Scheik-Suleyman, Khiabi, dont la tribu habite à l’est du Schat-
el-Aràb, et qui se trouvait possesseur de toute la contrée qui s’étend
depuis l ’embouchure du fleuve et la partie la plus septentrionale
du golfe jusqu’aux environs d’A visa et de Schuster, refusa aussi
d’envoyer des subsides et son contingent de troupes,, sous prétexte
que son pays était épuisé.
Mais un ennemi bien plus dangereux se montrait dans l ’Ader-
bidjan. Fétab-Ali-Khan , ce général d’A zad , que nous avons dit
avoir été laissé à Urmia par Mohammed-Hassan avec quatre mille
Kagiars , bien loin de quitter les armes, de congédier ses, troupes
où de les mettre à la disposition dé Kérim, ainsi que celui-ci .l’es-r
pérait, travailla au contraire à en lever de nouvelles, et à se for-
tifiér par des alliances. Il s’adressa pour cela au prince de G éorgie,
aux Lezguis, au khan du Guilan, à ceux du Kerman et du Laarestan
, et à tous les scheiks arabes de la côte maritime. Le refus
du premier de se mêler des affaires de la Perse, la lenteur que les