réunit le plus de moyens pécuniaires. Maître de Téhéran, d’Ispaham
et de Cliiras , Baba-Khan faisait espérer de ramener tôt ou ta rd ,
par sa bravoure et sa bonne conduite, les provinces qui tenaient à
un autre parti. Néanmoins la lutte eût été longue et le résultat
incertain si Hadgi-Ibrahim ne fût venu à bout de gagner Sadek-
K han, et de le faire renoncer à ses prétentions. Il l ’engagea même
à céder à Baba-Khan tout l’o r , tous les diamans qu’il avait enlevés
à son oncle, et à réunir ses forces aux siennes. Dès-lors le trône fut
assuré'à ce dernier. Ala-Kouli.^abandonné des siens, fut arrêté et
rendu aveugle. Mohammed, pareillement abandonné, fut réduit à
se réfugier chez les Arabes de la côte pour échapper au châtiment
qu’il méritait.
Baba-Khan prit alors le nom de Fétah-Ali-Khan. Il paraît avoir
gouverné jusqu’à présent la Perse avec justice, et avoir déployé ,
tant au dedans qu’au dehors, toute l’énergie qui convient à sa
position.
C II A P I T R E X X I .
Départ d ’Ispahan. Retour à B agda d p a r Ken gaver et
Kermanchah. Femmes de M ik r -A bad . Douane de Sar-
p i l. Curdes qui attaquent la caravane. Divers moyens
■ de quitter Bagdad et de fa ir e route. Aventurier qui
prend le nom d’ un des frères du roi de Perse.
L orsque nous quittâmes Téhéran pour nous rendre à Ispahan,
notre projet était de traverser toute la Perse, d’aller nous embarquer
dans un des ports du golfe, pour BassOra, et de remonter
l ’Euphrate ou le Tigre jusqu’à Hellé ou Bagdad.
Cette route nous paraissait devoir compléter nos observations
sur le sol et le climat de la Perse, sur les moeurs et les coutumes
des habitans, et nous procurer, en minéraux, plantes et animaux ,
line récolte encore plus abondante que toutes celles que nous avion*
faites dans ce pays.
La santé de mon» collègue dérangea une seconde fois tous nos
plans. Vingt jours de repos dans la ville la plus saine de cet Emp
ire , et dans la saison de l ’annee la plus douce, n ayant pu le
rétablir ni lui donner la moindre espérance d’une amélioration prochaine
, nous jugeâmes qu’il fallait se; hâter de quitter Un climat
qui ne pouvait lui convenir , eide.prendre, pour revenir en France,'
le chemin le plus court et le moins' fatigant, -
ci Nous nous joignîmes donc’à une caravane;qurpartaitipOur Kër-;
manchah, et nous sortîmes d’Ispahàn le i 5 novembre 1796, pour
aller coucher à un caravanserai situé , à quatre ou cinq milles dé
distance.• : (fit ■ ; js <j$.J JfffiP ; " 1 - 1 P% '
La caravane, composée d’environ cent chevaux, portait de® mousselines
et des toiles de i’Inde,deS>schalsdeKachemire etideXerman,
des tapis,' et diverses étoffes fabriquées Æu YesdutJ à jlspahanf «lié
avâit aussi quelques ballots de tabac', quelques ballots de gqrance,