à la première zon e, est très-éïevée et très-montagneuse. La hauteur
du sol se soutient en allant à l ’est, vers l’Aderbidjan et versl Irak-
Adjem, et se termine brusquement au sud, comme la première zone
de la Mésopotamie, à huit ou neuf lieues au dessus de Mossul, c’est-
à-dire , au 36e. degré 4o minutes. Les villes d’Amadle, de Salmastre,
de Betlis et de Van sont situées sur ce sol élevé.
LeBas-Curdistan, ou tout le terrain qui répond à la seconde et
à la troisième zone , dans une largeur de trente à quarante lieues,
n’est guère plus haut, vers le ileuve, que celui de la Mésopotamie}
mais il va en s’élevant peu à pêu jusqu’aux frontières actuelles de
la Perse. Il est d’abord uni ou parsemé de petites collines et ensuite
de petites montagnes. On y voit les villes d’E rbil, de Kerkouk, de
Chehrezour, de Chehraaban et de Mendeli.
Les terres d’alluvion, qui forment la quatrième zone de la Mésopotamie,
se prolongent à l’est du T ig re , et occupent un espace
d’autant plus grand, qu’on s’approche davantage du golfe Persigue.
Au-delà de ces terres d’alluvion, on trouve de petites collines de
sable et de cailloutage > ensuite des grès, puis de petites montagnes
calcaires, jusqu’à ce qu’on soit parvenu à la haute chaîne de montagnes
granitiques, au Zagros des Anciens, qui court, comme le
T ig r e , du nord-ouest au sud-est. Bagdad, l ’ancienne Ctésiphon,
Avisa , se trouvent sur lé terrain d alluvion :,Shuster, Rhamhor-
mos, sont situés sur la bande calcaire.
Quand on a pénétré dans les hautes montagnes parallèles au
T ig r e , dont je viens de parler, on se trouve sur le plateau de la
Perse. On s’est brusquement élevé de sept ou huit cents toises. On
a quitté tout à coup 'les plaines, brûlées du Bas-Curdistan , de la
Babylonîe et du Shusistan pour se transporter dans une région
élevée, montagneuse et tempérée : on est parvenu dans un pays
semblable à celui qui répond à la première zone de la Mésopotamie,
ou pour mieux dire, c’est cette première zone élevée qui, au
nord de la Mésopotamie, se dirige de l ’ouest à l ’est, en s’inclinant
un peu au sud, qui, au-delà du T ig re , se prolonge dans le même-
sens, et qui court ensuite jusqu’au golfe Persique,. dans la direction
du nord-ouest au sud-est.
En pénétrant dans la Perse, on voit que le sol reste élevé dans
tout l’Irak-Adjem, ou tout ce qui appartenait à l’ancienne Médie ;
qu’il baisse très-peu vers Ispahan, Cachan etKom} qu’il se soutient
à peu près à la même hauteur de là à Chiras et à Yésd, mais qu’il
s’élève encore davantage en s’avançant d’un côté vers la province
d’Lrivan, et de l ’autre vers le Loristan. Tout le sol entre la mer
Caspienne et la Mer-Noire est élevé jusqu’auprès des çôtes : les possessions
turques à l’occident de la Géorgie, le Caucase au nord et
l ’A rarat au sud, sont à une hauteur prodigieuse, e t dominent de
beaucoup toutes les montagnes intermédiaires.
Le Caucase, q u i, du détroit de Caffa sur la Mér-Noire, vient se
perdre à Bakou sur la Caspienne, se relève au-delà de cette m e r ,
sous le golfe de Balkan , traverse le Khorassan, le royaume de
Balkhe,, et va se réunir à cette haute chaîne de montagnes que
quelques géographes ont aussi désignée sous le nom de Caucase,
et qui donne naissance A l ’Oxus, à l’Indus et au Gange.
Le Taurus, après avoir traversé l’Arménie et l’Aderbidj'an, après
s’être réuni, d’un côté aux embranchemens du Caucase, et avoir
formé, de l ’a u tre , toutes ces diverses ramifications de la Médie,
longe la Caspienne au sud de cette mêr, e t , suivant une ligne droite
de l ’ouest à l’est, passe entre Nichapour et Hérat , entre Kandahar.
et Kaboul ; il s’avance au-delà de Kachemire , sépare le Tibet de
l’ Indoustan, et donne naissance aux cinq fleuves qui versent leurs
eaux dans l’Indus.
Le mont Zagros, qui semble se détacher du Taurus au dessous
du lac de V an , et qui cou rt, ainsi que nous l’avons d it , sur la
parallèle' du T ig re , passe à l ’est de Shuster, entre dans le Loristan,
le Farsistan, suit la direction du golfe Persique à quelques lieues
des côtes, et va se perdre dans la mer, aù-delà de Gotttron.
Le mont O ronte, aujourd’hui l’Elyimd, qui est à peu près parallèle
au mont Zagros, se bifurque àquelques lieues au deésus d’Ama-
dan : une portion se dirige au nord-est, passe à l’oceident deCashin,
et va se réunir au sud-ouest de la Caspienne, à l’Albours ou monts
Caspiens, que nous avons dit être une continuation du Taurus, Au
&udd’ Amadan, le mont Elvind, -conj ©internent avec les ramifications
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