Ou environ , ne leur était avantageux qu’en ce qu’ils donnaient les
productions de l ’Inde et de l’Amérique en paiement des objets qu’ils
tiraient de cet Empire. Les draps y étant généralement regardés
comme trop chers, les étoffes de soie étant fabriquées dans le pays ,
et la plupart des objets de quincaillerie y étant peu recherchés,
l ’Europe n ’avait pas à espérer de grands bénéfices sur les denrées ou
marchandises qu’elle fournissait de son crû. Ce commerce convenait
donc plus particulièrement aux Hollandais qui y versaient leurs
épiceries, et aux Anglais qui y apportaient les mousselines et les
toiles du Bengale, ainsi que quelques porcelaines de la Chine. Ceux-
ci avaient encore l’avantage de participer pour moitié à la douane
que toutes les marchandises d’entrée et de sortie devaient payer à
Bender-Abassi. Chah-Abbas Ier. leur avait accordé ce droit par le
traité qu’il fit avec eux lorsqu’il fut question, en i 6a3 , de chasser
les Portugais d’Ormus.
Les Français n’avaient jamais fait de très-grandes affaires en
Perse, parce qu’ils n’avaient pas été aussi avantageusement établis
daris l’Inde, que les deux puissances dont nous venons, de parler ;
mais ils tiraient, par Gonstantinople, Smyrne et A lep , une infinité
d’articles de Perse , tels que soie , laines de chevron , drogues,
etc.
Les Anglais ou la compagnie anglaise de Russie s’établit dans le
Guilan en 1789, afin d’enlever aux Français les soies de ce pays ,
et y porter directement les draps et autres objets de leurs manufactures
; ils y restèrent environ neuf ans. L a mort de N adir-Chah,
arrivée en i 747 , et les troubles épouvantables qui suivirent cette
mort, les forcèrent à abandonner les établissemens qu’ils avaient
formés dans cette"province; et bientôt après,eux et tous les autres
Européens quittèrent Ispahan, et allèrent attendre, à Bender-
Abassi, que l’orage fût passé.
Les Français, qui ne trouvaient plus aucun avantage de rester
en Perse, se retirèrent entièrement, et n’entretinrent plus aucune
relation dans ces contrées, si ce n’est avec Bassora et Mascate.
Les Hollandais quittèrent Bender-Abassi en i 756 , et furent s’emparer
de l’île Karec , située vers le fond du golfe , à peu de distance
de Bender-Rik. Ils y bâtirent un fo r t , et continuèrent à faire un
peu de commerce avec le midi de la Perse.
En 17^7, les Français, commandés par le comte d’Estaing, débarquèrent
à Bender-Abassi, et détruisirent le comptoir des Anglais.
Depuis lors cette nation n’a plus entretenu qu’un agent à Bendèr-
Abouchir, qui favorise les relations de la compagnie des Indes
avec Bassora, fournit des pilotes aux vaisseaux qui veulent entrer
dans le fleuve des Arabes, et facilite la vente de quelques objets
que des particuliers font passer en Perse de Surate, de Bombay, de
Madras et du Bengale. Il reçoit aussi , et fait passer à Bassora les
paquets que la compagnie envoie en Europe.
Les Hollandais furent chassés de Karec en i 765 , par un scheik
arabe nommé Mir-Mahenna : depuis lors ils n’ont plus paru dans
le go lfe, et n’ont plus fait de commerce avec la Perse. Le fort qu’ils
bâtirent à Karec, existe encore avec toute son artillerie; il est au
nord de l’île : au devant il y a une rade assez sûre, où les plus gros
vaisseaux peuvent mouiller. Cette île a environ trois lieues de diamètre
: on y compté aujourd’hui trois ou quatre cents familles qui.
se livrent à la culture des terres ; elle produit quelques grains, quelques
plantes légumineuses, un peu de coton : il y a des dattiers,
des figuiers, des amandiers et quelques vignes. On voit , au sud,
une petite montagne d’ou naissent quelques filets d’.eau fort bonne
à boire.
En 1769 , M. Pyrault, agent de la compagnie des Indes, résidant
a Bassora, fit a Kerim-Khan, régent de Perse, la demande de cette
île pour la France. Kérim en fit la cession par un acte formel qui
fut envoyé à Paris; mais dans l ’intervalle, j a compagnie française
des Indes orientales ayant été supprimée, on a négligé de prendre
possession de l'île , e t de donner même aucune suite à cette affaire.
, ■ Çopimerçe de la Perse avec taOTi^r^uie^
xLe commerce de la.;Perse avëc la Turquie est peù étendu ; il se
borne aux drogues:, telles que salep , assa-fetida , sagapenum,
apoponax, ammoniaque, opium, cumin, b é zo a rd , <etc. en des
tuyaux de pipe de cerisier, venant duLoristan;,en quelques peaux
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