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soit par les armes ou par capitulation , pourront s’en retourner
librement chez eux , toutes les fois.qu’ils le désireront, en payant
seulement l’argent déboursé, pour leur rançon e t , leurs frais de
voyage. Son altesse le czar promet de son côté, de la manière la
p lu s sacrée, d’en agir de même à l’égard des sujets russes qui seraient
tombés en captivité chez ses voisins.
a a T. x x.
■ Les marchands de Qarduel et de Racket pourront passer librement
en Russie avec leurs marchandises et effets ; ils y jouiront de
tous les mêmes droits et prérogatives que les sujets nés russes, et
le czar promet de procure r, de concert avec les commandans
russes , ou avec les ministres de sa majesté impériale, une plus
grande facilité générale pour le commerce russe dans son pays;
ou par ce pays, vers d’autres contrées.
a r t . x i i .
La présente convention sera observée inviolablement et à perpétuité.
ART. X III .
Les ratifications de la présente convention seront échangées dans
le délai de six mois ou plus tôt s’il se peut.
Dans la forteresse Georges, le a_4 juillet 1783.
S ig n é s, P a u l P o t e m k i n , p rin ce I v a n - B a g r a t i o n ; prince
G a r s e w a n - T s c h a w t s - C h a w d s e w .
- Cette convention , conclue quatre ans après la mort de Rérim-
Khan î dans le tems que les divers prétendans au trône se faisaient
la guerre entr’eux , devait être tôt ou tard un motif de guerre entre
la Perse et la Russie. Celle-ci devait s’attendre que., dès que les troubles
de la Perse seraient appaisés , et qu’il y aurait sur le trône un
;roi qui s’y croirait bien affermi, la guerre ne pouvait manquer
•d’avoir lieu. Mais peut-être espérait-elle que les troubles se prolongeraient
, que cet Empire finirait par être divisé , et serait
conséquemment
conséquemment hors d’état d’inquiéter la Géorgie. Cette espérance
ne s’est pas réalisée ; la Perse n’a point été divisée. Aga-Méhémet-
K h an , comme nous venons de le dire, se trouva, en 1793, maître
absolu de cet Empire, et à la tête d’une armée considérable et
aguerrie.
Un des premiers actes de Méhémet, lorsqu’il eut détruit Lutf-
Ali-Rhan, et reçu la soumission de toutes les provinces du midi,
fut d’exiger que la Géorgie rentrât sous la domination de la Perse ,
et payât, comme auparavant, le tribut auquel elle était soumise.
Héraclius, comme feudataire^de l’Empire , fut sommé de se rendre
à la cour avec les présens d’usage, pour y prêter serment de fidélité
, et recevoir son firman d’investiture : Héraclius, qui comptait
sur un puissant secours, chercha à gagner du tems par des réponses
évasives. Sommé de nouveau et d’une manière très-pressante, il
.refusa d’obéir, et fit répondre 'qu’il ne reconnaissait au dessus de
lui d’autre souverain que Catherine.
Ce refus détermina Méhémèt à faire la guerre au roi de Géorgie,
pour le réduire à l ’obéissance ou le chasser de ses Etats. Il ne pouvait
sans se déshonorer et sans se rendre indigne de la couronne
qu’il avait usurpée , renoncer aux droits que la Perse avait sur la
Géorgie. D’a illeurs, en y souffrant un prince qui s’était mis sous
la dépendance de la Russie, il s’exposait .à se voir, enlever, d’un
moment à l ’autre, les provinces situées sur la rive occidentale de
la Caspienne.
Dès la fin de l’année 1794, Méhémet donna des ordres à tous les
khans, à tous les chefs de tribus, de faire passer des troupes à T é héran,
et de les faire arriver au plus tard à la fin de l’h iver; ce qui
fut ponctuellement exécuté. Il les passa en revue au commencement
d’avril 1795 : elles s’élevaient à plus de quatre-vingt mille
hommes. Il se mit à leur tête à la fin du même mois, et prit la route
de Casino.
Arrivé à A rd eb il, il divisa son armée en trois corps; il en envoya
un dans le Mogan, le Chyrvan.et le Daghestan pour en imposer
à tous les khans de ces provinces, lever les contributions arriérées,
, et recevoir des chefs de tribus: le serment de fidélité, Ce corps
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