un. peu d’opium, de musc, d’ambre, et autres drogues du midi de
la Perse ou des contrées plus orientales, le tout destiné pour Ker-
manchah , Amadan et Bagdad.
Vers le milieu de la nuit, quelques cavaliers se présentèrent au
caravanserai avec un ordre du gouverneur : ils venaient enlever de
force tous les chevaux qui s’y trouvaient, pour transporter d’Is-
pahan à Cachan les officiers, serviteurs, esclaves et effets de Baba-
Khan , neveu du r o i , qui se rendait de. Chiras à Téhéran, où il
était appelé. Les gens d e là caravane firent un vacarme horrible;
ils disputèrent, et crièrent tous à la fois pendant plus d’une heure,
pour empêcher qu’on ne leur prît tous les chevaux ; ils en furent
quittes pour en livrer d ix , qu’on ne devait rendre que dans huit
jours. Les nôtres , comme les plus beaux et les plus fringans, avaient
été pris les premiers.; mais ils furent remis à leur place dès qu’on
sut qu’ils nous appartenaient. On ne toucha non plus à aucun de
ceux destinés à porter nos effets.
Nous séjournâmes le 16, pour attendre qu’on eût remplacé les
chevaux qu’on avait emmenés, et le 17 nous vînmes passer la journée
dans un caravanserai situé à trois lieues du premier, et à un
quart de lieue du petit village à' Anichirvoun. On semait partout
du froment sur les terres que l’on avait arrosées, quelques jours
auparavant s il était déjà levé en plusieurs endroits.
Le 18, nous ne fîmes que quatre lieues. Nous marchâmes d’abord
en plaine ; nous côtoyâmes ensuite des montagnes peu élevées ,
trèa-rarides; nous traversâmes un coteau schisteux, en partie volcanique,
et nous nous arrêtâmes dans un très-beau caravanserai
situé au milieu d’une plaine inculte. Noua vîmes; ramasser par-
towt., .danp cette plajno, une espèce d’anabase., plante de la. famille
des: sondes.; elle y. était très-abondante. Séohée et mise èn poudre
, on s’en se r t, dans toute la Perse, pour décrasser le linge
on la brûle, en quelques endroits, pour faire du savon avec les
enndres. jintioq, xu A j :r. , oii
. L e 19 j. nous nous rendîmes- dans dix heures; à Défiait, village, fort
éfléwfoy <faajaipra»plM>ttflt& -détruit t'U-fiSb situé, entres deux menn
1^gim&p£i»tëlemfi&,nuMp®apidea ¿pie. celles. du jour .précédent,: Lest
environs nou9 pâturent fort beaux ; les eaux y étaient abondantes
et assez bonnes.
Le 20, nous nous trouvâmes entre des montagnes schisteuses et
granitiques ; nous en vîmes une à notre gauche, beaucoup plus élevée
que les autres , sur laquelle il était déjà tombé beaucoup de
neige ; nous la jugeâmes à deux ou trois lieues. Bientôt après nous
en découvrîmes de très-hautes devant nous, dont le sommet était
également couvert de neige. Nous logeâmes, après sept heures et
demie de marche, dans un caravanserai qui tombait.en ruine, prés
d’un mauvais village presque détruit, nommé Duni-Areban.
Le vent fut ce jour-là à l’ouest; le ciel se couvrit de nuages, et
nous fûmes menacés de pluie ; il erl était tombé beaucoup, à ce
qu’on nous dit, les jours précédons ; nous n’ert avions pas eu pourtant
, et nous n’en avions pas vu de tracés sur notre route aVatït
les trois dernières lieues.
Le sol nous parut s’être beaucoup élêvé depuis notre départ
d’Ispahàn.
Le 2 1 , nous fûmes encore quelque temS entre des montagnes
granitiqnes ; elles s’ éloignèrent ensuite un peu , et nous entrâmes
dans nne plaine fertile et arrosée. Nous logeâmes, après huit herafes
et demie de marche , au bourg de Khoügué , que nous trouvâmes
en grande partie détruit.
a Nous n’eûmes pas de pluie : le vent passa à l ’e s t; la nuit foi
froide, et la journée fort belle.
Le 22 , à une lieue de Khougué, nous passâmes , sur un pont érf
mauvais é ta t, une petite rivière nommée Fak-Sotm ; nous montâmes
ensuite quelque tems, et nous eôtoyâmës une montagne qui
nous parut en partie volcanique. Nous entrâmes, en la quittant,
dans une plaine assez étendue, et nous nous arrêtâmes , après huit
heures «it demie de marche , au village dé Khouméï. Nous y vîmes
ttn grand nombre de maisons détruites. Nous étions entourés dé
montagnes fort élevées; nous en avions laissé une à droite , à quelques
lieues de distance, dont le sommet présentait beaucoup dé
neige.
Le même jour nous montâmes à cheval vers les neuf heures du