monter à quatre millions .de livres tournois les revenus dont les
astrologues du roi jouissaient de son tems.
, Nous avons parlé ailleurs de la médecine : elle va presque de
pair avec l’astrologie.
On voit par ce que nous venons de d ire , qu’en Perse l ’homme
datons les états se livre à l’étude parce qu’il est certain d’y acquérir
de la considération et de la fortune; en Turquie au contraire, où.
personne ne peut s’avancer que par de l ’argent et de l ’intrigue,
où le mérite et surtout le savoir sont plus souvent à charge qu’utiles.,
où un barbier, un cordonnier qui ne savent pas même lire, sont
promus à.des places de pacha, de ministre; en Turquie, où l’homme
qui serait instruit se verrait négligé, dédaigné, peut-être même maltraité,
comment les sciences et les lettres pourraient-elles y être en
vigueur? Quelques calculs d’astronomie que la pratique de la religion.
rend nécessaires; T,arabe et le persan qu’il est du bon ton de
savoir y parce que l ’une estia langue du prophète, et f antre la ¡langue
de laquelle la cour emprunte ses pJfuS belles expressions; la
poésie que les Arabes, plutôt queles Turcs,,, cultivent avec quelque
swccc'si; l’étude.du Coran,,qui. conduit à la magistrature, voilà en
quoi cemsistent. toutesles counaissaueesqu on peut espérer de trouver
en Turquie.
* A'rts et Métiers.
. .Staosts eensidéroBSi les a sts, nous acquerrons de même Incertitude)
que les Persans les.oultiveut a,vec,;hièn: plus de succès que les
TurCS,. sus sb ■ ; . ■ ' ' :
Rs n’ont pas fait en Perse les mêmes; progrès. qu’en Europe,, par
(Wsea, que les. sciences y T ou t restées, eaouarsièrè ;.oar> lies
unft, n’eu doqtous pas., vont do pair avec les autres et se; donnent-
la main : les sciences ne sauraient faire un pas que; ceux-ci,n'avancent
d’uùtàtit^.gt:oiles.se (peuvent s’arrêter .où .s’éteindrè que; les
auls^s. neooieu* A^tisinnawes.QU nelanguissentùlèuc tour. .
r.Quênej-d’ailleHrs., ¡qetté fille de : l’ignorance.,^ a. n n si grand
eoqtiro chez.;tQUS;.les.ifiommés;,, qu’elle les empêche pendant long--,
tems dé;.s’écarter do j la jo u te : étroite qu’elle: leur .a, tracée. Chez. inab
peuplé ignorant, l ’homme qui le premier se livre à des essais, qui
tente des expériences, est regardé comme un fou ; tout le monde
s’en moque , et il Se vo it ruiné qu’il n’a pas détruit la mauvaise
opinion que ses premiers essais ont fait naître. Ceci s’adresse plus
particulièrement aux Turcs 5 car les Persans ont tant d’amour pour
les sciences, ont tant de goût pour les arts, qu’on peut bien croire
que l’exemple aurait une grande influence sur eux s’ils étaient à
portée de nous. Le Turc refuse ou dédaigne de s’instruire. Que
dis-je? il met une sorte de gloire à se montrer ignorant; il recule
ou détourne les yeux à l’aspect de la lumière que les Européens ne
cessent de lui présenter. Le Persan, bien loin d’imiter en cela le
T u rc , n’apperçoit pas plutôt quelques faibles rayons, qu'il marche
rapidement vers eux : pour lui l’instruction est le premier de ses
besoins, comme le plus ardent de ses désirs. C ’est ce qui nous a
déjà fait dire que s’il était notre voisin , depuis long-tems il aurait
toutes nos connaissances. _ '
En effet, qu’on puisse traverser l’Empire otfioman sans danger
et sans endurer les plus rudes fatigues, ou bien que la Perse reculé
ses limites jusqu’à l’Euxin , et que cette mer devienne libre pour
toutes les nations, et dans un siècle la Perse est à l ’instar de l’Europe
; la religion, quelque puissante qu’elle soit, ne pourra s’y
opposer.
Déjà, sous les Sophis, le commerce avait formé, entre les Européens
et les Persans, des liaisons par l ’Océan e t le golfe Persiqne,
q u i, plus faciles, seraient devenues plus fréquentes et plus intimes I
déjà les arts d’Europe s’établissaient à Ispahan et dans quelques
autres villes ; encore quelques années, et la navigation, et la tàC-
tique, et les mathématiques, et l ’astronomie ; ét là ’ médecirté et
toutes les autres sciences , auraient pris un développement qui eût
fait la gloire des Persans et la honte des Turcs.
Il y a des arts très-anciens pour lesquels la Perse n ’a pas grand’-
chose à acquérir de nous : il y en a d’autres qui y sont restés dans
l ’enfànoe ou qui y sont absolument ignorés.
La sculpture, par exemple, est nulle en Perse, si cè n’est pop*
quelques ornemens faits, en bois dans t ’inîërieàr des maisons. ' ’