civilisant davantage, cette nation recherchera de plus en plus cet
article, et qu’elle préférera de le prendre de la première main, en
Perse et en Turquie, plutôt que de recevoir celui des Indes ou celui
d’Amérique par la voie des Anglais.
Le coton de la Perse ne vaut pas celui de l’Inde, mais il est supérieur
en général à celui de la Turquie. C’est le coton lierbace ou
annuel que l ’on y cultive.
Garance,
La garance que les Arabes nomment J ou a, les Persans rhonas, et
les Grecs lisari , est très-commune au nord de la Perse. Nous
l ’avons trouvée sauvage à Kermanchah, à Amadan, à Téhéran.
On la cultive dans presque toutes les provinces de cet Empire. La
plus estimée est fournie par Férah et Kandahar. La consommation
que l’on en.lait dans le pays est très-considérable, et c’est un des
principaux objets d’exportation pour l’Inde.
Nous avons v u , dans le commerce, une antre racine du pays,
qui nous a paru être celle de quelqu’espèce d’orcanetie : on en tira
une couleur à peu près semblable à celle de la garance, mais un
peu moins estimée.
Sucre.
On cultive la canne à sucre dans le Mazanderan, et on en retire
un sucre que l ’on n’a pas encore su bien rafiner; il est d’un jaune-
brun ou d’un rouy foncé. Cet article peut devenir un jour très-important,
surtout si le prix du sucre américain se soutient. La Russie,
par ses demandes, ne peut manquer d’encourager cette culture.
Therenjabin s manne de F alagi ou de Fàlgul.
Le sainfoin alagi ( hedysarum alagi) donne, dans les contrées les
plus chaudes de la Perse , ainsi que dans l’Arabie , une sorte de
manne connue sons le nom de therenjabin; elle se forme sur toutes
les parties de la plante', mais particulièrement sur la tig e , en.petits
grains ronds, de la grosseur dés graines.de C o r ian d req u ’on‘prend
rait, à la saveur et à la consistance, pour; de petits grains de
sucre bien cristallisés ; mis sous la dent', ils craquent comme du
sucre.
Cette manne est assez abondante en Perse : on la trouve chez
tous les droguistes; elle est toujours mêlée de beaucoup d’impuretés
: on y voit des feuilles , des gousses et des débris de toute la
plante. O11 y trouve aussi quelquefois diverses autres graines, mais
en très-petite quantité. La récolte s’en fait vers la lin de l’été , à
toutes les heures de la journée, et dure plus d’un mois.
Nous avons trouvé i’alagi à Rhodes, en Chypre, en Crète , en
Syrie, dans le désert de l’Arabie et dans toute la Perse; mais ce n ’est
que dans les provinces les plus chaudes de la Perse et de l’Arabie
qu’elle produit de la manne. Les Persans ne regardent pas cette
substance comme purgative; et en efïèt, elle ne l’ est pas plus que
le miel et la cassonade. Ils la font entrer dans la préparation de
quelques-uns de leurs remèdes ; ils la donnent Gomme béchique et
pectorale dans les maladies de la poitrine.
Ils en ont une aiitre qu’ils tirent du mord du.Khorassan et de là
petite Tartarie; ils la nomment cherker; elle nous a paru plus purgative
que la manne de Calabre : nous ne savons pas quel est l’arbre
qui la produit.
Il y a , en Perse, une troisième manne fort bonne a manger ; c est
celle dont nous avons parlé à l’article de Mossul. Elle se trouve,
ainsi que nous l’avons dit , sur les feuilles d’un arbre que nous
n’avons pas eu occasion de voir. On la.recueille ayant le lever du
soleil, parce que la chaleur la fait fondre.
Mumie.
C’est un pétrole n o ir , liquidé, d’une odeur agreable, qui découlé
en très-petite quantité d’une montagne du Kerman. On en
tire aussi du Laarestan et du Khorassan , qui est moins estimée que
la première.
Cette mumie n’est pas dans le commerce : le roi se.la réserve en
entier pour en faire des présens. Les mines sont scellées et gardées
avec soin : on ne les ouvre qu’une fois l’an avec beaucoup.de précaution.
Les Persans prétendent qu’en vingt-quatre heures tQute