de loges ou cloisons intérieures. Les graines y sont très-petites ,
ovales, un peu aplaties, entourées à leur base d un duvet cotoneux
qui se prolonge et remplit tout l’intérieur de la capsule ; elles
étaient mûres à la fin de mai (1).
, Le 2.1) , nous marchâmes neuf heures sur un terrain très-inegal ;
nous vîmes partout du très-.beau gypse , semblable à celui que 1 on
exploite aux environs de Mossul. Nous trouvâmes beaucoup de
plantes rares, un câprier à feuilles cotoneuses, une espèce de pastel
: l ’armoise ou absynthe odorante du désert était partout très-
abondante.
Le 3o , le gypse fut remplacé par de la pierre calcaire, eretacee
et tendre- Après quatre heures de marche, nous nous rapprochâmes
du fleuv e, et campâmes à cent pas de distance.
Le 3i , nous marchâmes cinq heures moins un quart sur des
coteaux calcaires, crétacés , qui s’avançaient jusqu’au bord de 1 eau :
après les avoir dépassés, nous entrâmes dans une plaine assez étendue,
inculte,,et nous campâmes à trois cents pas du fleuve.
Le premier de juin, nous traversâmes un antre coteau semblable
à ceux de la ve ille, et nous campâmes, après quatre heures de
marche , à un quart de lieue du fleuve. Nous vîmes quelques cultures
sur ses bords. Les fromens n’étaient pas si avances qu’à H it;
à peine commençait-on à les couper.
Le a , nous ne fîmes que cinq milles y nous campâmes au bord
même de l’Êuphrate j il était, en cet endroit, la rg e , profond ef
tranquille. On fit venir deux grands- bateaux d’A n ah, dont nous
n’étions éloignés que de deux lieues, et le 3 la caravane commença
à traverser le fleuve : dix jours furent employés à cette opération.
Le 8 , nous allâmes passer toute la journée à Anah. Cette ville
est bâtie en plaine, sur la rive droite ou occidentale du fleuve. Oa
n’y voit qu’une seule rue dè cinq ou six milles de long. Les maisons
qui se trouvent de chaque côté # sont pour la plupart isolées et distantes
de quelques pas l ’une de l’autre. Toutes ont, sur leur derrière ,
( i) Populus euphratica, fa liis dehoidibus , sinuatis put dentatis, utrinqué glau-
tis. P l. 45 et 46.
un champ à cultiver, plus ou moins large , plus ou moins lon g ,
suivant que les maisons voisines sont plus distantes, et qu elles se,
trouvent à la partie orientale ou à la partie occidentale. Du cote
de la Mésopotamie, il n’y a pas cinquante toises des maisons au
fleuve ; du côté de l ’Arabie, il y a trois ou quatré cents pas de distance
des maisons à la roche calcaire qui termine la plaine , et où
commence le désert.
Anah est beaucoup mieux bâti que Hit : les maisons sont en m açonnerie
, et ont presque toutes un ou deux étages. Nous n avons
pu savoir quel est le nombre des habitans qui se trouvent encore
en cette ville , mais nous ne l’avons pas évalué à .plus de trois
mille. Elle se dépeuple, nous a-t-on d it , tous les jou r s, parce
qu’elle n’est pas assez protégée, et qu’elle ne saurait résister seule
aujourd’hui aux Arabes du désert, qui viendraient l'attaquer. Elle
n’a ni remparts ni aucunes fortifications , et est soumise à un emir
ou prince arabe qui dépend du pacha de Bagdad , et qui n a pas
vingt-cinq hommes à son service.
Au x deux tiers d’Anah on v o i t , au milieu du fleuve, une île
assez étendue, sur laquelle on remarque les ruines d une forteresse
que les Grecs avaient fait bâtir , que julien fit détruire, que les
Arabes avaient reconstruite, et qui a été détruite de nouveau. Eli©
était vers l’extrémité septentrionale de l’île : plus lo in , il y a quelques
rochers ou îlots qui s’élèvent à quelques toises au dessus d©
l’eau.
Le fleuve est très-resserré et très-rapide devant cette ville. La
roche calcaire, du côté de la. Mésopotamie, s’avance jusqu au bord
de l’eau. On voit une autre colline calcaire du côté de l’Arabie,
parallèle et semblable à la première ; mais en avant on apperçoit
une lisière de terrain ou une petite plaine sur laquelle la ville esc
bâtie, et où sont les jardins et les champs cultivés, que nous avons
dit être eontigus aux maisons. Cette lisière est beaucoup plus haute:
que le fleuve , et n’est point exposée à être inondée, même dans
les plus fortés crûes.
Les champs et ies jardins d’Anah sont destinés aux plantes céréales
et aux plantes potagères : on y coupait les fromens lorsque
L l l a