•m qui croissent dans la Natolie, dans l ’Arménie, dans le Curdistan et
dans tout le nord de la Perse. Tourne fort nous en a fait connaître
une qui fournit aussi de l ’adragant, et qu’il a trouvée sur le mont
Ida en Crète (1) , et la Billardière en a décrit et figuré une autre
qu’il a vue en Syrie (2).
I,’astragale, qui nous a paru être le plus répandu , celui d’où
l’on tire presque tout l’adragant du commerce , n’a été décrit par
aucun botaniste. Il diffère essentiellement par le po rt, par les
feuilles et par lès fleurs, des deux espèces dont nous venons de
parler. Il s’élève à la hauteur de deux ou trois pieds, et forme une
tige de plus d’un pouce d’épaisseur. Les rameaux sont nombreux,
serrés, et couverts d’écailles ou épines imbriquées, qui sont les
restes des pétioles des années précédentes. Les feuilles, qui n’ont
guère plus de quinze lignes de long, ont six, sept ou huit paires
de folioles opposées, velues, sétacées, terminées en pointe alongée,
aiguë. Le pétiole se termine aussi en pointe aiguë, un peu jaunâtre.
Les fleurs sont petites, jaunes, et placées dans l ’aisselle des feuilles.
Le calice est plus court que la corolle, et a cinq divisions. Les bractées
sont cotonenx. ( Voyez p l . 44) (3).
— Je ne dirai rien des fruits": les échantillons, qui étaient plus avancés
que les autres, et qui ayaient été pris en août aux environs de"
Téhéran, étaient dans une caisse qui a été perdue en traversant le
Mont-Cenis.
L ’adragant sort naturellement, soit des plaies que les bestiaux
font à l ’arbuste, soit des gerçures que la force du suc propre occasionne
pendant les plus fortes chaleurs de l’été. Suivant que ce suc
est plus ou moins abondant, l’adragant sort en filamens- tortueux,
qui prennent quelquefois la forme d’un ver milice ou d’un ver assez
épais, alongé, arrondi ou comprimé, roulé sur lui-même ou entortillé.
C’est le plus bel adragant, le plus pur qui prend cette forme ;
~ (1) Voyage au Levant, torn. I , pag. 64> édit. in-8°.
(2} Journal de Physique, année 1790.
<5'. (3) Astragalus verus , fruticosus, fo lio lis v illo sis, setaceis , suhulatis ; florihus
axillaribus, aggregatisi luteis. P l. 44’
iJ
il est presque transparent, blanchâtre ou d’un blanc un peu jaunâtre.
Il soi t aussi en grosses larmes, qui conservent plus ou moins la
forme vermiculaire, Celui-ci esfplus rousseâtre, plus chargé d’impuretés.
Il est quelquefois si adhérent à l ’écorce, qu’elle se détache
en partie lorsqu’on veut l’en retirer.
La quantité de gomme adragant que la Perse fournit, est très-
considerable. On en consomme beaucoup darjs le pays pour l ’apprêt
des soieries, pour la préparation des bonbons : il en passe aux Indes,
à Bagdad et à Bassora. La Russie en tire aussi quelquefois par la
voie de Bakou.
Cette substance a dû être peu à peu d’autant plus abondante en
Perso, que les autres le sont moins aujourd’hui. Les troubles civils
qui ont dépeuplé cet Empire, qui ont porté à l ’agriculture un
dommage auquel il sera bien difficile, et peut-être impossible de
remedier, ont permis a l ’astragale, ainsi qu’à une infinité d’autres
arbustes, de se multiplier excessivement, et de couvrir pour ainsi
dire tout le sol de ce pays.
Nous allons jeter un coup-ff’oeil sur la cause de ces troubles, et en
suivre les progrès. Il sera facile d’apprécier les résultats qu’ils ont
dû produire'sur la population, le commerce, l ’industrie et l ’agriculture;
mais auparavant il ne sera pas hors de propos de dire un
mot,de l’état militaire de ce pays.
f h Etat militaire. de la Verse.
En tems de paix il n’y a pas d’armée proprement dite, et en tems
de guerre l ’armée est presque toujours congédiée aux approches de
l’hiver. La maison-du-rpi .forme, à la vérité un corps assez nombreux
toujours prêt à a g ir , et de tous les points de l ’Empire les
hommçSjde guerre, enrôlés ou désignés pour seryir, arrivent en
très-peu de tems, avec leurs armes, au' rendez-vous qu’on leur
donne.
-„Les khans ou gouverneurs de provinces sont de même ton -,
jours prêts à marcher avec les troupes qu’ils ont autour d’e u x ,
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