oeufs, le miel, les amandes, les pistaches, les pignons, le sésame,
lé raisiné, le sucre et surtout la maune , dont j’ai parlé tome II*
cluip. X , page 359. Ils conservent au sucre un grand nombre de
Heurs et de fruits, dans lesquels ils font entrer toutes les essences et
tous les parfiuns de l’Orient.
Les sorbets ou breuvages dont ils usent à toutes les heures de la
journée > sont également variés, également bous, également parfumés.
Cependant, malgré cette recherche dons l’apprêt des alimens,
malgré l’abondance de leurs mets, les Persans, ainsi que nous l’avons
fait remarquer pendant notre séjour h Kennanchah, sont très-
eobres, et leur table est toujours frugalement servie.
Ils ne font ordinair ement que deux repas ; l ’un vers les onze
heures du matin : on y sert des fruits, du laitage, des confitures;
l ’autre, qui a lieu le soir vers le çouçher du soleil, est plus apprêté r
on y mange assez généralement des viandes cuites, des légumes, et
surtout le pilau.
C H A P I T R E X.
Sciences, arts et commerce des Persans. Productions du
sol. É ta t militaire. Marine.
Sciences et Lettres.
L es sciences et les lettres sont toujours, dans un Empire, en raison
de la considération qu’elles donnent, et de la fortune qu’elles procurent.
En Perse, H n’y a pas de titre plus honorable que celui de savant
, et de places lucratives auxquelles l ’homme qui se livre à
l ’étude ne puisse prétendre ; aussi n’y avait -il p as, avant les troubles
civils , d'homme un peu riche qui ne fût instruit, qui ne donnât
toutes sortes dé maîtres à ses fils, qui ne dérobât lui-même chaque
jour quelques momens à ses occupations pour sé livrer à l’étude.
Les madressés ou collèges sont partout si nombreux, et lia dépense
d’un écolier est si modique, que l ’homme qui n’est pas riche peut
au moins envoyer ses filsr à.' l’éeole, et leur faire apprendre, sans-
dépense, tout ce qu’on y enseigne. Chaque collège, lors de sa fondation,
a reçu du roi ou' dé quelque particulier, en biens-fonds ou
en revenus fixels, de quoi fournir à l’entretien des professeurs, au
logement des élèves ét à la réparation annuelle des- bâtimens.
On‘ enseigne-dans ces madressés, comme en Turquie, à‘ lire et à
écrire ;• mais au-lieu-que chez les Turcs on se borne ensuite à- commenter
le Coran, les Persans enseignent la grammaire, les langues
aràbè* e t turrfue^ lia rhétorique, la philosophie, la poésie.
La* grammaire et les lkngues dont nous venons dè parler, sont
regardées-en'Pbrse-Comme la base-dé l’éducation-: il faut avant tout
bien connaître^Jfes principes dè-sa langue, savoir l’arabe, qui est
celle de la religion, et la turque-, qui est assez généralement celle
dè-la cour e t celle dè-lirpltipart des tribus qui habitent au nord-est
de l’Empire:,
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