tous de la secte d’A l i , tous ennemis des Afghans, tous décidés à
périr plutôt que de se réndre.
Achmed lit diverses tentatives pour prendre la ville d’assaut,
mais il fut toujours repoussé avec perte; ce qui l’obligea à se contenter
de la bloquer étroitement pour l ’empêcher de recevoir aucun
secours.
Cependant il détacha une partie de ses forces pour détruire ou
soumettre tous les partis qui se trouvaient dans la province, lever
partout des contributions et lui faire passer des subsistances.
Après cette opération, jugeant que la ville ne pouvait pas tarder
à se rendre, il envoya un corps de dix-huit à vingt mille hommes
dans le Mazanderan pour combattre Mohammed-Hassan-Khan, et
«’ouvrir par cette province la route de l ’Irak-Adjem et de la capitale
de la Perse.
Mohammed-Hassan-Khan, instruit des mouvemens d’A chmed,
vint attendre les Afghans au défilé de Kéramly, situé à l ’orient
d’Aster-Abad, les repoussa, en fit un grand carnage, et les poursuivit
jusqu’au-delà du défilé.
A u retour de cette armée, Mesched tenait toujours : la garnison
avait fait plusieurs sorties où elle s’était signalée ; elle était même
parvenue à enlever quelques vivres aux assiégeans ; mais à la fin ,
se voyant réduite de moitié par les maladies ou le fer de l ’ennemi,
n’ayant plus rien à manger, ne pouvant compter sur aucun secours,
pressée d’ailleurs par les habitans, que la faim tourmentait, elle
ouvrit ses portes après huit mois de résistance, et se mit à la merci
de son vainqueur.
Achmed se contenta de faire périr quelques chefs, de faire enfermer
quelques habitans, et de lever sur les autres une forte contribution
; il fit sortir Charokh de sa prison , le reçut avec les plus
grands égards, et le fit loger à côté de lui dans le même palais.
Mohammed-Hassan-Khan, que nous devons faire connaître
plus particulièrement, était de la tribu des Kagiars (i). Son père,
(1 ) Fetah-Ali-Khan ? qui règne aujourd’hui en Perse, et qui a succédé à son oncle
Méhéraet-Khan, est le petit-fils de Mohammed-Hassan-Khan.
Fetah-Ali-Khan , un des généraux de Chah-Tabmas, fut nommé
en 1723 gouverneur du Mazanderan, et envoyé avec un corps de
Turcomans et de Kagiars pour chasser les Afghans de Téhéran,
dont ils s’é'taient emparés : ceux-ci vinrent au-devant de Fetah-Ali-
K han , le rencontrèrent à Ibrahim-A b ad , le battirent , et le forcèrent
de se retirer à Aster-Abad.
Lorsque Tahmas-Kouli-Khan eut chassé les Afghans d’Ispahan
et de toute la Perse, le Mazanderan, sous les ordres de Fetah-Ali-
Khan, était en rebellioii. Tahmas-Kouli-Klian y envoya son frère
Ibrahim avec des forces considérables : celui-ci battit Fetah-Ali,
s’empara de lui et le fit mourir.
Mohammed-Hassan-Khan Son fils fut nommé quelque tenrs après,
par N adir-Chah, gouverneur d’Aster-Abad; il commandait en i 743
un corps de troupes au siège de Mossnlv En i 744j les principaux
dé la tribu des Kagiars s’étaient joints à la tribu de Yé inou t, race
de Turcomans, et étaient séditieusement entrés à A ster-Abad. Lé
vice-gouverneur, nommé Hussein, fils aîné de Mohanwued-Hassán,
fit quelques efforts pour les faire rentrer dans le devoir et punir les
plus coupables, mais il ne put en venir à bout; il fut même obligé
de quitter la ville et de se sauveràvee sa garde. Mohammed-Hassan,
qui se trouvait alors au camp impérial, obtint la permission do
marcher ifrec quelques corps de troupes au secours de son fils; il
battit les rebelles et les punit d’uiie manière très-sévère, mettant
à mort un grand nombre d’habitans , et confondant ainsi l’innocent
aVec le coupable (1).
Quant à la tribu: des Kagiars, vtiicr ee que j’ai pu recueillir à sort
égard.
Sous le règne de Chah-Abbas f » . j il s’était formé' sur les frontières
de la Perse, du côté de l’A rméfiie, un très-grandTrassemblement
de déserteurs et de fugitifs turcs, qui vinrent lui demander1
du service. Chah-Abbas les accueillit, leur assigna la même paie1-
qu’a ses autres troupes , et les employa dans les guerres qu’il
(1) Histoire de Nadir-Chai , traduite du persan par M. Jones , 2”. partie,
pag. 16a.